3 mai 2009
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Points Fayard, 288 p, ISBN 978-2-7578-0305-9
La 4e de couverture était alléchante et c'est ce qui a motivé mon choix pour ce roman policier d'un auteur que je ne connaissais pas et que je suis ravie d'avoir lu !
Ce roman est un vrai régal : l'écriture est simple et rythmée, l'intrigue réunit tous les atouts d'un bon roman policier capable de vous tenir en haleine - amour, trahison, suspense, crime effroyable, politique... - et il propose une vision intéressante d'une tribu Dogon en pays malien.
J'ai particulièrement apprécié de découvrir les traditions des Dogons, comme le personnage du Hogon, le conseil des vieux du village ainsi que la divination à l'aide des empreintes de renard, traditions qui sont en opposition avec l'effervescence, image de la modernité, de Bamako peinte au chapitre 4.
L'enquête se met en place doucement, et notre attention se porte rapidement sur le personnage du commissaire Habib qui n'est pas sans me rappeler Sherlock Holmes, peut-être parce que l'arme du crime nous renvoie à une des célèbres nouvelles de Conan Doyle, La bande mouchetée, mais je ne dévoilerai rien de plus.
Ce commissaire malien a aussi des « liens de parenté » avec Hercule Poirot, notamment dans sa manière d'exposer son raisonnement et ses déductions devant tous les suspects. On sent dans l'écriture de Konaté un hommage à la littérature policière classique.
J'ai envie de vous faire partager une des pensées de ce commissaire qui permet de montrer combien ce personnage est humain et qui nous pousse aussi à nous interroger sur la société dans laquelle on vit et les valeurs qu'elle prône : « Ce qui est sûr, dit Habib, c'est que j'ai reçu la plus belle leçon d'humilité de ma vie. J'ai rencontré des personnes qui mettent l'homme au centre du monde. S'ils commettent un crime, ce n'est jamais pour défendre des intérêts personnels, mais pour sauver leur honneur et maintenir les fondements de leur société. Pour eux, les mots ont un sens. Ils vivent peut-être en-dehors du temps, ils s'accrochent peut-être à un monde condamné à disparaître, mais ce monde a un sens. » À méditer...
Bonne lecture à tous,
Dolly