12 septembre 2009
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Liana Levi, 280 pages, ISBN 9782867464997
Tout d’abord, je tenais à dire que je suis vraiment contente de participer à ce défi et je remercie Catherine de l'avoir organisé car sans ça, je serais passée complètement à côté de ce livre.
Naïri Nahapétian a quitté l'Iran à l'âge de 9 ans, après la Révolution islamique. Journaliste, elle y retourne régulièrement en reportage.
Tout comme l'auteur, Narek Djamshid est un jeune journaliste à la double nationalité française et iranienne qui a quitté l'Iran pendant son enfance. Il part en Iran pour écrire un article sur les élections de 2005 (n.b. celles qui ont permis à Ahmadinejad d'accéder au pouvoir). Ce voyage est aussi un prétexte pour lever le voile sur la mort de sa mère qui a eu lieu au début des années 80. Pour son article ainsi que pour sa quête de la vérité, le héros va donc être amené à rencontrer divers personnages tels que Leila Tabihi, une féministe islamique voulant se présenter aux élections présidentielles, et Mirza Mozaffar, un laïque ex-membre de l'éphémère premier gouvernement après la chute du Shah. Malheureusement, Narek va finir par se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. L'ayatollah Kanuni, cruel juge ayant mené la répression khomeyniste, est assassiné et le jeune homme ainsi que Leila se trouvent sur les lieux du crime. Les autorités cherchent à étouffer l'affaire. Narek se trouve pris dans une affaire qui ne le concerne pas et le dépasse alors que Leila et Mirza tentent de trouver le coupable.
J'étais très curieuse de lire ce policier iranien et je n'ai pas été déçue ! J'ai énormément appris sur ce pays et mes préjugés ont volé en éclats ! J'ai été surprise de découvrir que l'on pouvait être féministe et islamique à la fois. Par exemple, d'un côté, Leila souhaite une relecture du Coran pour permettre à la femme d'être l'égale de l'homme mais de l'autre, elle trouve normal que les hommes et les femmes soient séparés dans les transports en commun.
J'ai aussi découvert la politique iranienne où une femme peut être député mais pas présidente de la République, où les khomeynistes d'hier retournent leur veste pour être les nouveaux modérés soutenus par les États-Unis, où le chef de l'État n'est finalement qu'un pion du Guide Suprême. Quant à la sécurité intérieure, elle est tentaculaire avec un nombre de polices, armées et milices impressionnant.
Certains diront que l'enquête sur le meurtre de l'ayatollah est en second plan. C'est vrai mais ce livre est plus qu'un roman policier, pour moi, c'est un reportage sur la société iranienne. J'en ai plus appris par ce livre que par n'importe quel journal. Ça a été un vrai coup de cœur pour moi.
J'espère que mes deux derniers livres seront à la hauteur de celui-ci !
[Pélie n'a pas de blog mais nous attendons ses chroniques de lecture pour les autres continents !]