Vague à l'âme au Botswana est le 3ème roman de la série
l'Agence n° 1 des dames détectives d'Alexander McCall
Smith, paru en avril 2004 (réédition juillet 2007) aux éditions 10/18 dans la collection Grands détectives (250 pages, 7 €, ISBN 978-2-264-04556-0). Morality for
beautiful girls est traduit de l'anglais par Élisabeth Kern.
J'ai déjà lu un roman de cette série, un peu au hasard (le titre et la couverture m'avaient plu), pour le défi
Littérature policière sur les 5 continents. C'était 1 cobra, 2 souliers et beaucoup d'ennuis, le 7ème de la série, et j'avais été charmée non seulement par le
style de l'auteur mais aussi par les personnages et ce pays dont je ne connaissais rien, ou si peu, le Botswana. Évidemment j'ai eu envie de lire d'autres tomes, et même s'il vaut mieux les lire
dans l'ordre chronologique, tant pis, j'ai choisi Vague à l'âme au Botswana
à cause des lions sur la couverture ! Mais il existe une autre couverture (image à droite) que j'aime
moins.
L'héroïne, Mma Precious Ramotswe est directrice de l'Agence n° 1 des dames détectives qu'elle a créée à Gabarone, et c'est la seule agence de détectives privées au
Botswana. Elle est aidée par une secrétaire, travailleuse et efficace, Mma Makutsi.
Après avoir divorcée d'un trompettiste de jazz alcoolique, violent et égoïste, Mma Ramotswe a refusé les avances de Mr
J.L.B. Matekoni mais au bout de 6 mois, se rendant compte que c'était un homme bien, elle a accepté de l'épouser. Les deux orphelins qu'il a recueillis par l'intermédiaire de Mma Potokwane, la
directrice de la ferme des orphelins, vivent déjà à Zebra Drive, dans la maison de Mma Ramotswe, plus adaptée que celle du célibataire.
Mma Ramotswe est très occupée, comme d'habitude, mais là, elle doit penser au mariage, à l'éducation des enfants
(Motholeli, la fille, 13 ans, est en fauteuil roulant et Puso, son frère de 7 ans est un petit terrible !), au déménagement de l'agence dans un bureau attenant au Tlokwend Road Speedy
Motors, le garage de son futur époux.
Pendant ce temps, un enfant de 6 ou 7 ans, nu et sauvage, est découvert dans le bush, dans le delta de l'Okavango. Il
ne parle pas, grogne, mord et sent comme les lions. Il est acheminé vers la ferme des orphelins.
Mais depuis deux semaines, Mr J.L.B. Matekoni ne se sent pas bien, il abandonne le garage, laissant ses deux apprentis
pourtant incompétents et faignants faire tout le travail, il parle peu, mange peu, dort peu mais ne veut pas voir le Dr Moffat qui pense à une dépression.
Mma Ramotswe ne peut cependant pas s'occuper de lui car un important client (et l'agence n'avait pas reçu de client
depuis plus d'une semaine) l'envoie enquêter dans la ferme familiale car « l'homme d'État » croit que l'épouse de son jeune frère veut l'empoisonner pour obtenir tous ses
biens.
Heureusement que Rose, la gentille femme de ménage peut s'occuper des enfants, et que Mma Makutsi va s'occuper du
garage et des apprentis, et bien sûr de l'agence : elle va d'ailleurs enquêter seule pour la première fois car un autre client, Mr Pulani, souhaite une enquête de moralité sur des jeunes
filles sélectionnées pour l'élection de Miss Botswana.
Comme pour 1 cobra, 2 souliers
et beaucoup d'ennuis, c'est très plaisant à lire, on boit du thé rouge avec Mma Ramotswe, et pourquoi pas en mangeant un bon gâteau car elle est de « constitution traditionnelle »
et n'en a pas honte, on réfléchit sur l'utilité de l'existentialisme, on attend la pluie, on vit au rythme du Botswana, ce pays inconnu qui se donne au lecteur dans cette série charmante, fraîche
et sincère.
Comme j'ai lu ce roman d'une traite, je n'ai pas relevé d'extraits sauf celui où Mma Ramotswe rencontre Mr Pilai dans
la rue : « Mma Ramotswe ! s'exclama-t-il. Je vous en prie, laissez-moi vous regarder. On vient de me donner ces nouvelles lunettes et je vois clair pour la première fois depuis
très longtemps. Oh, c'est merveilleux ! J'avais oublié ce que c'était que de bien voir. Et voilà que vous arrivez, Mma. Vous êtes très belle, très grosse. » (pages 133-134). C'est trop
drôle, j'adore !
C'est sûr, je vais lire les autres tomes !
Puisque j'ai parlé du thé
rouge/rooibos auparavant, je voudrais dire quelques mots sur le robinier : c'est un arbre qui revient souvent dans le roman mais je n'arrivais pas à me le représenter. Originaire
d'Amérique du Sud, le Robinia a certainement été introduit en Afrique (en Europe, il l'a été en 1600 par le jardinier français Jean Robin). Le robinier est aussi appelé faux-acacia. Il porte de
belles fleurs blanches ou roses dont le pollen fait un miel qui serait succulent (et que j'aimerais bien goûter !).
Cette chronique de lecture est originellement parue le ? dans La culture se partage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Catherine.