Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 06:14
Le maître de fengshui perd le nord, de Nury Vittachi
Picquier poche, mai 2005, 400 pages

C.F. Wong est un vieux chinois vivant à Singapour. Mais c'est surtout un maître du fengshui aidant des clients fortunés à agencer au mieux leur logement. Cependant sa perspicacité fait de lui un atout dans certaines enquêtes criminelles surprenantes. Il est assisté d'une jeune stagiaire d'origine australienne, Joyce McQuinnie, un spécialiste de l'astrologie indienne et une diseuse de bonne aventure chinoise.
Avec leur soutien (bien qu'il doute de la validité du mot « soutien »), Wong va enquêter sur un cabinet de dentistes hanté, la disparition d'une jeune fille au karma atroce et le kidnapping d'une jeune fille très riche.

Ce roman policier m'a vraiment évoqué les aventures de Mma Ramotswe, la détective botswanienne. Cependant ici l'enquête est un peu plus présente.
L'intérêt de ce livre repose avant tout sur la galerie de personnages et leurs liens qui provoquent de nombreuses situations comiques. Ainsi Wong commence sa journée par un plat de riz qui dégoute Joyce. Et la situation se retourne, quand la jeune australienne exige d'avoir aussi son petit-déj' à base de caféine, sucre et gras.

L'auteur a su retranscrire à merveille les points de vue de chaque personnage. Joyce parle comme une ado, sort en boîte, ne comprend que peu ce vieux chinois et a du mal à se sentir chez elle à Singapour. Wong n'a jamais entendu parler de rappeur, ne sait pas ce que veut dire « choper une fille », connaît Singapour comme sa poche et trouve normal la brutalité policière (comment un policier pourrait obtenir des aveux sans taper sur les gens, en Chine au moins, on obtient toujours des aveux).
La différence entre les personnages transparaît dans leur façon de parler mais aussi dans leur connaissance des lieux. Ainsi le rendez-vous dans une boîte de nuit est vu du point de vue de Wong et sa découverte des jeunes gothiques est géniale. A l'inverse le marché de nuit est vu par Joyce qui semble voir un fantôme dans chaque mouvement de lumière. Ce contraste est également une très bonne représentation de la vie à Singapour.

Cependant ce détail demande d'être curieux de l'Asie du Sud-Est. Les références à des villes malaises sont nombreuses, mais aussi à Hong-Kong. Les plats sont tous donnés dans le nom d'origine. Et je suppose que ce n'est pas évident pour tout le monde de comprendre le dégoût de Joyce face à un nasi lemak (bon en fait perso je sais juste que nasi c'est du riz). Mais cela rend le décor encore plus vrai, de même que les petites exclamations en chinois de certains personnages. On a ainsi l'impression d'être sur place.

Il existe un deuxième tome des aventures du maître du fengshui que j'espère bien pouvoir trouver plus facilement que le premier et donc pouvoir lire très prochainement.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 24 septembre dans Histoire de lectures, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Tiphanya.
Partager cet article
Repost0
29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 01:22
Mort d'une héroïne rouge, de Qiu Xiaolong
Éditions Liana Levi, 2001, 502 pages

Quelques mots sur l'auteur
L'amour de Qiu Xiaolong pour la littérature anglaise et la poésie lui vient à l'adolescence, lorsqu'une bronchite le cloue au lit. Son père, professeur, est victime des gardes rouges durant la Révolution culturelle des années 1960. En 1988, une bourse de la Ford Foundation permet à Qiu Xiaolong de partir aux États-Unis pour y poursuivre des études à la Washington University de St-Louis, dans le Missouri, et, suite aux répressions de la Place Tiananmen en 1989, il décide de s'installer définitivement aux États-Unis. En 1996, il obtient son doctorat en anglais avec une thèse sur T.S. Eliot. Ses livres, écrits en anglais, dont le personnage principal récurrent est l'inspecteur Chen Cao, cadre du Parti et membre de l'Union des écrivains, au-delà du roman policier dépeignent la Chine des années 1990, les mutations socio-économiques de sa population urbaine et les bouleversements de la Chine moderne. Son premier roman Death of a red heroine (2000 - Mort d'une héroïne rouge, 2001) est suivi de A loyal character dancer (2002 - Visa pour Shangai, 2003), When red is black (2004 - Encres de Chine, 2006), Red rats, a case of two cities (2006 - Le très corruptible mandarin, 2006). En 2007 paraît encore Red mandarin dress (De soie et de sang). Qiu Xiaolong enseigne par ailleurs la littérature à la Washington University de St-Louis. (Source : EVENE)

Lorsque le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans un canal, Chen Cao, inspecteur principal à Shanghai est chargé de l'enquête. Après les premières recherches, l'identité de la jeune femme est mise au jour, il s'agit de Guan Hongying, travailleuse modèle de la nation. Une jeune femme qui apparaît exemplaire dans tous les domaines. Cette enquête s'avère compliquée car la police ne trouve pas de mobile. Chen Cao se passionne vite pour ce dossier, d'autant plus lorsque plusieurs indices l'amène à soupçonner un jeune homme fils de cadre quasiment intouchable. Chen Cao devra se méfier car le parti prend cette affaire à cœur et en fait rapidement une affaire politique. Il pourra compter sur ses amis et certains collègues pour s'en sortir.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce bouquin. Qiu Xiaolong dresse un tableau de la société chinoise entre tradition et « modernité ». Les différents personnages sont confrontés à ces deux sociétés qui semblent vivre côte à côte dans les grandes villes. Quant au personnage de l'inspecteur Chen Cao, il a de très nombreux points communs avec l'auteur. En plus d'être policier, il est poète. D'ailleurs des poèmes sont distillés tout au long du livre ce qui est très agréable à la lecture. Autre point commun : il a écrit une thèse sur T.S. Eliot. Bref, beaucoup de points où la fiction rejoint la réalité.
La lecture de ce livre donne aussi envie de se plonger dans l'histoire contemporaine de la Chine et plus précisément de s'arrêter sur la Révolution culturelle.
Au-delà du simple polar, ce livre ouvre beaucoup de pistes que chacun pourra explorer... ou pas !

J'ai lu ce livre dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 29 août sur Yoshi73, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'Audrey.
Partager cet article
Repost0
14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 06:55
Des cercueils trop fleuris, de Misa Yamamura
Picquier Poche, 249 pages

Quatrième de couverture
Le crime fleurit à Kyoto dans les écoles d'ikebana. Quand l'art floral traditionnel japonais cesse d'être un mystère, meurtres, vengeances et fraudes fiscales se succèdent dans les temples et les pavillons de thé.

Mon avis
Voyage au pays du soleil levant avec ce polar. J'ai largement préféré le côté dépaysant et instructif du livre au côté polar, un peu trop polar "basic" à mon goût.
Une lecture moyenne même si j'ai apprécié le dénouement.

Ma note 6/10

Cette chronique de lecture est originellement parue le 31 août dans Le boudoir des livres, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Sylvie.
Partager cet article
Repost0
12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 05:55
Qui a tué l'ayatollah Kanuni ?, de Naïri Nahapétian
Liana Levi, 280 pages, ISBN 9782867464997

Tout d’abord, je tenais à dire que je suis vraiment contente de participer à ce défi et je remercie Catherine de l'avoir organisé car sans ça, je serais passée complètement à côté de ce livre.

Naïri Nahapétian a quitté l'Iran à l'âge de 9 ans, après la Révolution islamique. Journaliste, elle y retourne régulièrement en reportage.

Tout comme l'auteur, Narek Djamshid est un jeune journaliste à la double nationalité française et iranienne qui a quitté l'Iran pendant son enfance. Il part en Iran pour écrire un article sur les élections de 2005 (n.b. celles qui ont permis à Ahmadinejad d'accéder au pouvoir). Ce voyage est aussi un prétexte pour lever le voile sur la mort de sa mère qui a eu lieu au début des années 80. Pour son article ainsi que pour sa quête de la vérité, le héros va donc être amené à rencontrer divers personnages tels que Leila Tabihi, une féministe islamique voulant se présenter aux élections présidentielles, et Mirza Mozaffar, un laïque ex-membre de l'éphémère premier gouvernement après la chute du Shah. Malheureusement, Narek va finir par se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. L'ayatollah Kanuni, cruel juge ayant mené la répression khomeyniste, est assassiné et le jeune homme ainsi que Leila se trouvent sur les lieux du crime. Les autorités cherchent à étouffer l'affaire. Narek se trouve pris dans une affaire qui ne le concerne pas et le dépasse alors que Leila et Mirza tentent de trouver le coupable.

J'étais très curieuse de lire ce policier iranien et je n'ai pas été déçue ! J'ai énormément appris sur ce pays et mes préjugés ont volé en éclats ! J'ai été surprise de découvrir que l'on pouvait être féministe et islamique à la fois. Par exemple, d'un côté, Leila souhaite une relecture du Coran pour permettre à la femme d'être l'égale de l'homme mais de l'autre, elle trouve normal que les hommes et les femmes soient séparés dans les transports en commun.

J'ai aussi découvert la politique iranienne où une femme peut être député mais pas présidente de la République, où les khomeynistes d'hier retournent leur veste pour être les nouveaux modérés soutenus par les États-Unis, où le chef de l'État n'est finalement qu'un pion du Guide Suprême. Quant à la sécurité intérieure, elle est tentaculaire avec un nombre de polices, armées et milices impressionnant.

Certains diront que l'enquête sur le meurtre de l'ayatollah est en second plan. C'est vrai mais ce livre est plus qu'un roman policier, pour moi, c'est un reportage sur la société iranienne. J'en ai plus appris par ce livre que par n'importe quel journal. Ça a été un vrai coup de cœur pour moi.

J'espère que mes deux derniers livres seront à la hauteur de celui-ci !

[Pélie n'a pas de blog mais nous attendons ses chroniques de lecture pour les autres continents !]
Partager cet article
Repost0
10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 01:05
Le village aux Huit Tombes, de Seishi Yokomizo
Picquier poche, 376 pages, ISBN 2-87730-459-0

Le village aux Huit Tombes est un roman japonais de Seishi Yokomizo. J'ai sélectionné ce roman pour le défi Littérature policière sur les 5 continents (section Asie).

Présentation de l'éditeur
« Le village aux Huit Tombes est une modeste bourgade au cœur des montagnes, abritant les corps de samouraïs assassinés, dans des temps très anciens, par les habitants à la recherche d'un trésor fabuleux. L'arrivée du narrateur coïncide avec une cascade d'assassinats qui plonge rapidement les villageois dans le désarroi et la terreur. Avec l'aide de son ami, le détective Kindaichi, il découvre avec horreur que les crimes se succèdent selon une mécanique diabolique, dont il tente de comprendre les lois avant que la boucle ne soit fermée. Seuls quelques poèmes énigmatiques le guideront dans ce labyrinthe redoutable, tissé par les haines, les soupçons et la peur : Celui qui s'aventure sur le Mont du Trésor du Bouddha sacré S'expose à la terreur de la Mâchoire du Dragon. »

Au lendemain d'une seconde guerre mondiale à l'issue catastrophique pour les Japonais, l'histoire dans laquelle nous plonge l'auteur fait ressentir un mélange de peur et de mystère où malédiction rime avec meurtre. Le lecteur se plaît à découvrir un univers, et surtout un décor, totalement dépaysant qui va l'emporter dans les sombres dédales d'un petit village. Bien que le paysage exotique soit d'une beauté rarissime, l'humeur ambiante des villageois est plus à la méfiance qu'à la gaieté permanente. En effet, un nouvel arrivant, le narrateur, fait son apparition au sein de leur communauté après plus de vingt ans d'absence. Son départ avait été provoqué par un massacre abominable réalisé par son père alors qu'il n'était qu'un bébé.

Sans les événements que je vais raconter, ma vie aurait suivi son train-train médiocre et besogneux. Un mystère allait empourprer la grisaille routinière. J'allais découvrir un monde d'aventures et d'effroi.

Ce roman est mon premier roman asiatique et, comme avec toute découverte, je me suis laissé transporter vers un monde inconnu avec ici un climat quasi surnaturel. Il y a dans le style de l'auteur quelque chose de magique, limite féerique, qui rend ce roman policier très particulier. Le récit est très imagé et bardé de chapitres courts qui rythment sans cesse la lecture de l'ouvrage. Celui-ci devient un roman à énigme lorsque le personnage principal découvre au fur et à mesure le sens caché d'un poème. Plus l'enquête avance, plus les meurtres abondent et plus la liste des suspects augmente.

C'est ainsi que je pénétrai au fond de ces montagnes légendaires et dans cette demeure encore hantée par le souvenir d'un événement sanglant.

Au début, j'avais un peu peur de m'y perdre parmi tous ces noms de personnage, surtout que ce ne sont pas des noms que j'ai l'habitude de voir ou d'entendre, mais finalement il est assez aisé de s'y retrouver car l'auteur présente au fur et à mesure chacun des protagonistes dans des chapitres différents ; un bon moyen donc de rencontrer chaque villageois tout en avançant dans l'histoire. Pour ne pas en dire trop sur l'histoire, je vais conclure en insistant sur l'agréable dépaysement que procure le roman.

Note : 16/20

Cette chronique de lecture est originellement parue le 25 août dans Les polars de MiKa, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de MiKa.
Partager cet article
Repost0
29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 01:40
Le secret de Big Papa Wu, de Diane Wei Liang
10/18, 284 pages
ISBN 978-2-264-04911-7

J'ai lu ce roman dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents.

Le secret de Big Papa Wu est le premier roman des enquêtes du personnage Mei Wang. L'auteur, Diane Wei Liang est née à Pékin en 1966. Elle a participé au Mouvement des étudiants pour la démocratie et en particulier à la manifestation de la place Tian'anmen en 1989.

Mei est une jeune femme indépendante, idéaliste et entière, tout le contraire de sa sœur, présentatrice à la télévision. Elle décide de quitter son travail de fonctionnaire pour devenir détective, elle est d'ailleurs la première femme détective. Un jour, oncle Chen, qui n'est pas son oncle mais un ami de la famille, la charge d'une mission : retrouver une pièce d'antiquité volée dans un musée durant la Révolution Culturelle. Petit à petit, l'enquête se complexifie et Mei se trouve impliquée personnellement dans cette affaire qui semblait banale au départ.

Les premières lignes :
« Dans l'angle d'un bureau d'un immeuble vieillot du quartier de Chongyang, à Pékin, le ventilateur bourdonnait à grand bruit comme un vieillard exaspéré par sa propre impuissance. Mei et M. Shao étaient assis l'un en face de l'autre. Ils transpiraient abondamment. Dehors, un soleil de plomb transformait l'atmosphère en un bloc de chaleur compact.
M. Shao s'essuya le front avec son mouchoir. Il avait refusé de retirer sa veste.
- L'argent n'est pas un problème. - Il s'éclaircit la voix. - Mais je tiens à ce que vous vous y mettiez tout de suite.
- C'est que je travaille sur d'autres affaires en ce moment. »

J'ai beaucoup aimé le début du roman, quand le narrateur nous décrit le Pékin superficiel dans lequel vit Mei ainsi que ses relations avec sa mère et sa sœur, star de la télévision. J'ai aussi beaucoup aimé les explications historiques et culturelles de la Chine du XXème siècle, j'ai beaucoup appris car mes connaissances dans ce domaine étaient très limitées et le dépaysement durant ma lecture a été total. En revanche, et c'est là le problème, je n'ai pas du tout accroché sur l'intrigue policière (pour un roman policier, c'est problématique, non ?). J'ai eu l'impression que l'aspect policier était secondaire, que ce qui importait à l'auteur, était avant tout de décrire et d'analyser l'histoire et les mœurs de la Chine contemporaine. Je n'ai pas trouvé l'intrigue palpitante, les rebondissements se font attendre. Vers le milieu du livre, un personnage est retrouvé mort, mais la description de la scène, passage incontournable dans un roman policier, est, à mon goût, expédiée. Je me suis donc globalement ennuyée, sauf dans les passages d'explications historiques et culturelles. J'espère que les autres romans policiers qui m'attendent dans le cadre de ce défi seront plus prenants.

Cette chronique est originellement parue le 19 août dans Ce que je lis, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'Awa.
Partager cet article
Repost0
28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 23:18
Crossfire / Miyabe Miyuki
Philippe Picquier, 2008, 560 pages
Traduit du japonais par Gérard Siary et Mieko Nakajima-Siary
Titre original : Crossfire

Aoki Junko est une jeune femme affligée d'un pouvoir très particulier : elle a le don de déclencher des incendies par la seule force de sa volonté. Ayant appris à maîtriser ses émotions, et donc son pouvoir, elle décide de l'employer pour empêcher définitivement de nuire les criminels impunis. Elle s'est lancée sur la piste d'une bande dont le passe-temps favori consiste à prendre en chasse des lycéennes qui rentrent tard de leurs cours dans des rues désertes et de les... écraser avec leur voiture.
Junko, justicière solitaire mais tourmentée par sa conscience (justicière certes, mais quand même criminelle), attire l'attention d'une mystérieuse société secrète, les Anges Gardiens.
Ichizu Chikaku, inspectrice de la brigade des incendies criminels tokyoïte, perpétuellement confrontée au machisme de ses collègues, mène l'enquête. Elle est assistée par Makihara, jeune inspecteur obsédé par la mort mystérieuse, vingt ans plus tôt, de son petit frère, brûlé vif sous ses yeux sur une aire de jeux.

Deux héroïnes, deux histoires parallèles. Miyabe Miyuki mêle avec intelligence thriller psychologique haletant, fantastique, enquête et critique de la société japonaise, insistant sur l'insécurité urbaine des femmes.
C'est le troisième roman traduit en français de Miyabe Miyuki, après les excellents Librairie Tanabe et Carte pour l’enfer. On attend avec impatience les traductions de ses autres romans.
À noter, une postface très intéressante sur le polar japonais, en particulier le roman policier japonais féminin, qui propose non seulement une étude du roman, mais offre aussi de nouvelles pistes de lectures.
À lire le très intéressant et complet billet de Naina.

Livre lu dans le cadre du défi Littérature policière sur les continents, organisé par Catherine.
2ème titre lu/5 titres à lire


Cette chronique de lecture est originellement parue le 20 août dans Perdue dans les livres, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Virginie.
Partager cet article
Repost0
27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 07:07
Meurtre à Canton, de Robert Van Gulik
10/18, mai 1983, 314 pages

Robert Van Gulik est un prodigieux personnage de roman qui a inventé un étonnant personnage de roman, le Juge Ti. Le Juge Ti, c'est la subtilité chinoise appliquée à l'art de l'énigme policière : un Sherlock Holmes de la dynastie T'ang, vieux sage plein de finesse et d'humour, qui baigne dans le peuple chinois comme une truite sagace dans les eaux du Yang Tsé. Robert Van Gulik, diplomate, sinologue, maître ès arts de la peinture chinoise et de l'érotisme extrême-oriental, est mort en 1967 après avoir vécu 57 ans d'après l'état civil. Il avait vécu mille ans, dirait-on en lisant ses livres, savants traités ou romans policiers. Sans s'ennuyer une seule minute, ni ses lecteurs.

Je reprends le défi Littérature policière sur les 5 continents organisé par Catherine, avec Meurtre à Canton pour l’Asie. J'ai déjà exploré l'Europe avec un auteur anglais Ellis Peters, Le capuchon du moine et l'Océanie avec un auteur australien Arthur Upfield, La mort d'un lac.  

Meurtre à Canton est un drôle de policier, dès le départ, on a deux cadavres mais sans explications ou du moins rien de bien explicite. Ce n'est pas très clair, un enjeu politique serait derrière tout ça, j'ai continué cette lecture en espérant que cela s'éclaircit. Nos trois personnages principaux continuent leur déambulation à travers la ville sans que j'en comprenne l'intérêt. Puis arrive un troisième cadavre, je me dis, «  ça y est, je vais saisir le fil de l'histoire », mais je suis toujours aussi perdue. Je le pose à la moitié, le reprendrai-je un jour ? J'en doute.

Moi qui aime la série 10/18 « grands détectives » pour ces histoires mi-policières, mi-historiques simples et agréables à lire, celle-ci fait partie des rares déceptions que je rencontre.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 17 août dans Passe-temps de Pom', blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Petite Pom'.
Partager cet article
Repost0
24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 07:40

Hécatombe chez les élues de Dieu est le premier roman de Mehmet Murat Somer à paraître aux éditions du Masque (septembre 2008, 18 €, ISBN 978-2-7024-3409-3). Peygamber cinayetleri (pubié par Everest Yayınları, Istanbul, 2003) est traduit du turc par Gökmen Yılmaz.

 

Mehmet Murat Somer est né en 1959 à Ankara mais il vit à Istanbul. Il est devenu ingénieur puis banquier mais travaille comme consultant en gestion d'entreprise car il ne peut pas vivre uniquement de ses droits d'auteur. Cultivé, il aime la musique classique et les chanteurs lyriques (et même la musique pop), le cinéma et la littérature. Ses auteurs préférés sont « Honoré de Balzac, Patricia Highsmith, Saki, Truman Capote, Christopher Isherwood, Reşat Koçu, André Gide, le Marquis de Sade, Choderlos de Laclos, Yusuf Atılgan, Hüseyin Rahmi Gürpınar, Gore Vidal, Serdar Turgut et tant d'autres encore. » (page 266). Meurtre d'un gigolo est annoncé au Masque pour 2009 et j'ai lu dans les remerciements de l'auteur, en fin de livre, que cette série (A Hop-Çiki-Yaya mystery) est prévue en 5 tomes.

 

Du même auteur

On a tué Bisou !, Actes Sud, collection Actes noirs, février 2007, 340 pages

 

Dès la première phrase, j'ai senti que ce roman allait me plaire et j'ai plongé dedans !

« Ce matin, j'ai pris le journal et ma tasse en main et je me suis installé dans le fauteuil près de la fenêtre ; c'est le moment que je préfère dans la journée. » Mais un article dans le journal « me démoralisa au plus haut point » : « Un travesti est mort brûlé »... « Ces derniers temps, les cas de décès ont augmenté dans notre milieu ». (page 9).

Quel milieu ? Celui des travestis, surnommés « les élues de Dieu » ! En effet, le narrateur (Burçak) travaille comme consultant informaticien mais le soir, il se travestit et gère un club où viennent des « filles ».

Lorsque Fatoş abla (un vieux travesti à la retraite) vient l'épiler, dans la journée, Burçak apprend que Ceren, 23 ans, n'est pas mort chez lui comme le dit la presse, mais dans un appartement d'un immeuble abandonné de Tarlabaşı (alors qu'il vivait à Cihangir) : « Que pouvait donc faire cette fille dans cet immeuble en ruine ? Toute seule en plus... D'habitude, elle sélectionnait les clients et les lieux. » (page 16).

Le lendemain, le journal lui apprend que c'est Gül, 17 ans, qui est retrouvé noyé dans la citerne d'une maison inhabitée de Küçükyakalı sur la rive asiatique d'Istanbul.

Mais Burçak sait bien que la police n'enquête pas sur ces cas et que les affaires sont rapidement classées... Il ne lui reste plus qu'à s'improviser détective et mener lui-même l'enquête, lui qui aimerait être aussi observateur que Miss Marple. Il découvre que le tueur en série choisit des victimes dont le véritable prénom est celui d'un prophète (Abraham, Joseph, Moïse, Mohammed, Jonas, Salih, David) et les assassine de façon que leur mort ressemble à celle du prophète en question. Il sera aidé par les employés du club, par les filles malgré leur peur, par son ami d'enfance, le commissaire Selçuk et même par un internaute handicapé et homophobe, Cihad 2000.

 

Quelques infos sur notre héros : comme c'est un oiseau de nuit, il se lève tard et prend son petit-déjeuner à midi, il est accro aux jeux télévisés et au chat sur Internet (il a même créé un forum de discussion pour « les filles nées garçon » et j'aime bien ce qu'il dit sur la « e-croisade »), il est excellent cuisinier mais grignote entre les repas ce qui lui fait craindre de perdre sa « silhouette d'Audrey Hepburn », il aime la musique pop (il déteste le hard-rock, la « musique de salle d'attente » et les musiques électroniques), pratique l'aïkido et la boxe thaï... Alors, n'est-il pas attachant ?

 

Peut-être que, comme pour moi, le monde des travestis ne vous branche pas mais ce roman est vraiment une réussite (j'attends les nouveaux épisodes !) et possède de nombreux atouts : littérature turque, littérature policière turque, humour, sujet original et éxotique, belle écriture (en tout cas, belle traduction), découverte d'Istanbul sous un autre angle que touristique, et puis le papier est agréable au toucher ce qui rend le livre bien agréable à lire !

 

Cette chronique de lecture est originellement parue le 10 août dans La culture se partage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Catherine.

Partager cet article
Repost0
20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 07:09
Qui a tué l'ayatollah Kanuni ? est un roman de Naïri Nahapétian paru aux éditions Liana Levi dans la collection Policiers en janvier 2009 (278 pages, 17 €, ISBN 978-2-867-46499-7).

J'ai lu que Qui a tué l'ayatollah Kanuni ? était le premier roman policier iranien. En fait, Naïra Nahapétian a quitté l'Iran lorsqu'elle avait 9 ans (après la révolution islamique) et, devenue journaliste, elle est retournée régulièrement dans son pays natal. Je dirais donc que c'est un roman policier franco-iranien ! Qu'en pensez-vous ?

Narek Djamshid, le héros du roman, a quitté l'Iran en 1982 dans les bras de son père, Massoud. Il avait 4 ans. Il a vécu à Paris, a étudié l'Histoire, Langues O et, ayant échoué à l'oral de Sciences Po, a décidé de devenir journaliste. Un reportage sur les élections est le but de son voyage en Iran en ce mois de juin 2005. Il a 27 ans et n'y est pas retourné une seule fois en 23 ans, c'est dire s'il ne connaît rien de ce pays et de ses transformations !

Téhéran, c'est 17 millions d'habitants, la pollution, les taxis collectifs, les femmes « qui dissimulent leurs tenues extravagantes sous l'uniforme révolutionnaire », les formules du taarof (« règles compliquées de savoir-vivre, [...] art de l'ellipse permanente »), la Savama (qui a remplacé la Savak, services secrets du Shah), une population hétéroclite, de nombreux étudiants en particulier de sexe féminin, etc.

À Téhéran, le jeune homme loge chez une tante de sa mère, d'origine arménienne, et sur les conseils d'une connaisssance de son père exilée à Paris, il contacte Leila Tabihi, une féministe islamiste qui souhaite se présenter aux élections et « réformer de l'intérieur la condition des femmes iraniennes en s'appuyant sur une réinterprétation du Coran. » (page 21).

Leila doit déposer un dossier à l'ayatollah Kanuni au Palais de Justice (un an qu'elle attend ce rendez-vous !) et Narek l'accompagne mais « Le bureau du juge était grand ouvert. Bizarrement, il n'y avait pas de gardien de la Révolution à l'entrée. [...] Alors que Leila, le visage blème, lui faisait signe de s'éloigner, Narek remarqua un Pasdar abattu dans un coin, recroquevillé sur lui-même. Il recula, pris d'une brusque nausée, [...]. Narek ressentit alors une forte chaleur tandis que les Pasdaran l'attrapaient par l'épaule pour le menotter. » (pages 34-35). Et voilà : qui a tué l'ayatollah Kanuni ?

Leila et Narek sont conduits à la prison d'Evin. « Et lui, qui n'était qu'un étranger, le bouc émissaire idéal... » (page 39). De toute façon, dans la presse, il n'y a rien sur l'assassinat du juge et l'enquête est menée par dessus la jambe...

Des extraits inquiétants du Livre vert de Khomeiny : page 171 (zoophilie) et page 174 (sodomie par le mari des membres de la famille de son épouse. Charmant...).

Une phrase que j'aime bien : « Les bruits qui circulaient étaient de plus en plus romanesques : Téhéran, privée de Tchekhov, avait soif de mélo. » (page 75).

Qui a tué l'ayatollah Kanuni (ce mot signifie en fait législateur, glossaire page 274) est un roman policier totalement différent de ceux que je lis habituellement, il y a l'exotisme et surtout la vie quotidienne à Téhéran. J'ai eu l'impression que la police iranienne n'existait pas : il y a une milice militaire (les Bassidji), une armée régulière (les Pasdarans, gardiens de la révolution) et des services secrets (la Savama) mais finalement pas trace d'une police telle qu'on l'entend et qui mènerait une véritable enquête, surtout que les médias annoncent que l'ayatollah est mort d'un arrêt cardiaque... C'est pourquoi Leila Tabihi et Mirza Mozaffar enquêtent eux-mêmes à leurs risques et péril, entraînant avec eux Narek et le lecteur ! Une agréable découverte !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 29 juillet dans La culture se partage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Catherine.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Littérature policière sur les 5 continents
  • : Suite au défi 'Littérature policière sur les 5 continents' lancé en décembre 2008 sur 'La culture se partage', ce blog - créé le 1er janvier 2009 - centralise les articles concernant ce défi pour en faciliter la lecture et les liens vers les blogs d'origine.
  • Contact

Ebuzzing

http://www.wikio.fr

Wikio - Top des blogs

Wikio - Top des blogs - Culture

Wikio - Top des blogs - Littérature

Recherche

Où ?

litteraturecompteur site internet
Locations of visitors to this page
Retour à l'accueil
Me contacter : cliquez sur 'Contact' ci-dessous
.

Archives

Catégories