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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 06:37
Cocaine blues (Cocaïne et tralala) / Kerry Greenwood

Alléchée par le tralala du titre français plus que par la cocaïne qui laissait présager d'une enquête dans le milieu des trafiquants de drogue (vraiment pas mon thème de prédilection), séduite par la couverture des éditions 10/18 qui en font une présentation plutôt attrayante, enthousiasmée à l'idée de découvrir un polar à la sauce australienne et convaincue par les billets enthousiastes de Nag, Midola et Tiphanya qui l'ont lu dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents, me voilà à mon tour embarquée dans ce roman en compagnie de la peu banale et élégante Phryne Fisher.

Bon, j'étais prévenue et je le confirme, l'intrigue est sans grande surprise, c'est d'ailleurs une des rares fois où j'ai deviné assez vite les tenants et les aboutissants de l'histoire. Par ailleurs, les intrigues autour de la coke ne me passionnant pas vraiment, je savais que je n'allais pas adhérer facilement à cette thématique du récit, cela dit, l'intérêt de ce roman - et, j'imagine, de cette série dans son ensemble - n'est pas dans son intrigue mais dans l'univers de Phryne Fisher, femme mondaine des années 20 issue de l'aristocratie anglaise, qui s'adonne à la palpitante occupation de jouer au détective pour tromper son ennui.

C'est l'occasion pour l'auteure, Kerry Greenwood, de faire revivre sous sa plume cette époque colorée et mouvementée des Années folles. Phryne Fisher, à Melbourne pour cette enquête, va y croiser toute une galerie de personnages issus de différents milieux sociaux et de différents pays, l'auteure retranscrit à merveille leurs accents, leur mode de vie, les moeurs et les préoccupations de l'époque, Paris est une référence de la haute couture et un passage obligé pour qui veut briller en société - le nombre d'expressions idiomatiques françaises utilisées dans le texte m'a pas mal impressionnée, ce qui me laisse penser que l'auteure doit avoir une bonne connaissance de notre langue - c'est les années Charleston, et entre un foxtrot et un tango, Phryne Fisher, toute de raffinement vêtue, nous extirpe parfois de la superficialité de son milieu pour nous divertir dans des contrées moins glamour et sophistiquées, ce qui, au final, nous donne un tableau très vivant et expressif de l'Australie et de l'Europe de cette période.

Les femmes ont encore du mal à se faire leur place dans cette société dominée par les hommes - dans le milieu médical par exemple, infirmière oui, femme médecin, la bonne blague, idem dans le corps de police, peu de femmes votent encore, le port du pantalon n'est pas pratique courante, etc. - et Phryne Fisher fait partie de celles qui s'affirment, c'est une femme émancipée, indépendante, aux moeurs sexuelles très libérées, perspicace avec ça, qui sait aussi bien danser (superbement, sinon c'est pas drôle) que se battre (apparemment elle a eu plein de bons professeurs à Paris ), elle ne présente aucun défaut majeur, ce que j'ai trouvé un peu dommage car un personnage trop lisse, trop parfait, perd de ce qui en fait un humain attachant, mais en même temps, ce n'est pas agaçant, c'est un peu gros mais on se dit 'pourquoi pas ?', ça colle bien au côté excentrique du personnage finalement.

C'est un beau voyage dans le temps et c'est vrai qu'une dame de la haute qui mène l'enquête, c'est peu banal.
C'est même amusant, sympathique, rafraîchissant, le contexte est franchement original et tout et tout, cela dit, je ne suis pas sûre d'en lire d'autres car côté polars et thrillers, il me faut quand même des intrigues plus solides, consistantes et plus palpitantes.
C'est aussi, à mon avis, le genre de romans qui plaira principalement au lectorat féminin, limite je me demande si la série ne leur est pas destinée, je ne suis pas persuadée que les hommes y trouvent leur compte, quoique je serais curieuse d'avoir leur avis dessus.

Dernier mot sur Poisoned Pen Press, la maison d'édition de la parution originale, je trouve leur nom excellent et leur collection a l'air toute aussi sympathique que ce roman de Kerry Greenwood.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 6 juin dans Lecture sans frontières, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'A Girl from Earth.
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28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 05:33
Le koala tueur / Kenneth Cook
Autrement, collection Littératures, février 2009
157 pages, 15 €, ISBN 978-2-7467-1239-3

Dans le cadre du défi lancé par Catherine, Littérature policière sur les cinq continents, je viens de finir Le koala tueur et autres histoires du bush, un livre de nouvelles écrit par Kenneth Cook aux éditions Autrement.

Il s'agissait pour moi de lire mon polar océanien et plus précisément australien, pas de problème pour le continent, rien que le titre évoque déjà le pays des marsupiaux mais par contre pourquoi avais-je noté que Kenneth Cook écrivait des polars ?

Même le fameux koala du titre n'est pas franchement un tueur ni à gages ni autrement, en fait l'auteur y raconte ses aventures avec les bêtes du bush, serpents, éléphant (?), koala, et autres, on y croise également quelques personnages surprenants, un opus vite lu, des histoires de qualité inégale comme souvent les nouvelles, pas déplaisant à lire mais dans le genre polar océanien je vous conseille plutôt un bon Napoléon Bonaparte d'Arthur Upfield ou Harry Hole de Jo Nesbø.

Je prendrai d'ailleurs une des aventures de ce dernier pour refaire cette partie de mon défi, Bonaparte je les ai tous lus... Quoique je les relirai avec infiniment de plaisir.

Un petit aveu pour finir, j'adore les koalas et ce sont eux qui m'ont fortement influencée :-)

Cette chronique de lecture est parue le 27 mai dans Au Phil de Lo, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Lorence.
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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 05:09
Crime au Moulin vert de Kerry Greenwood
10/18 / 2008 / ISBN 2264046643

Résumé
Sur la piste du très sélect Moulin vert de Melbourne, le concurrent d'un marathon de danse s'effondre, poignardé, aux pieds de Phryne Fisher, riche aventurière et détective à ses heures. La belle a des nerfs d'acier, pourtant, lorsque peu après son chevalier servant disparaît lui aussi, son sang ne fait qu'un tour ! Chargée par la mère du jeune homme, une veuve au cœur de pierre mais à la larme facile, de retrouver son fils, l'intrépide jeune femme va plonger corps et âme au cœur des secrets bien gardés de la haute bourgeoisie australienne des Années folles. Phryne tourbillonne à un rythme d'enfer et prend tous les risques, passant des bras d'un joueur de banjo un peu cachottier à ceux d'un ermite pas aussi sauvage qu'il y paraît, au cours d'une aventure qui la conduit des boîtes de jazz enfumées de la capitale jusque dans l'immensité du bush australien... Et c'est sur un air de blues qu'elle finira par piéger l'assassin du Moulin vert.

Mon avis
On prend toujours autant de plaisir à retrouver Miss Fisher. Cette jeune femme intelligente et dynamique, insolente et séductrice nous amène des boîtes branchées de Melbourne au bush (végétation) australien sur les traces d'un mystérieux assassin. Une fois encore, les intrigues se mêlent pour notre plus grand bonheur et on découvre de nouvelles facettes de cette héroïne. On retrouve aussi avec bonheur les personnages récurrents gravitant autour d'elle comme Mr B., Dot, Cec et Bert... L'auteur fait même quelques clins d'oeil aux tomes précédents.
Il n'y a aucun temps mort. On apprend beaucoup de choses sur l'aviation de l'époque, le bush autralien. Cela donne envie d'en découvrir plus. Rien n'est oublié : intrigue policière, sombre histoire de famille, relations amoureuses passionnées. Car finalement, l'intérêt de ce livre n'est pas forcément de découvrir l'assassin (on s'en moque un peu à vrai dire) mais tout ce qui va se passer à partir du crime. L'intérêt de cette série est de rencontrer une foule de personnages, attachants ou répugnants, de découvrir des parcelles de leur vie. De réfléchir à tout ça. On a l'impression d'avoir fait un bout de chemin avec eux. D'avoir d'autres reflets de la nature humaine.
Crime au Moulin vert est peut-être le plus intimiste que j'ai lu. Je ne le regrette pas. C'est un excellent souvenir. Une belle découverte.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 14 avril sur Lectures et farfafouilles, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres article d'Edelwe.
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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 05:52
J'avais déjà repéré ce titre dans le catalogue de L'Écailler du Sud, mais l'actualité nous conduit souvent à privilégier les nouveautés, parfois à tort. Ma participation au défi littéraire est donc l'occasion de découvrir : Tueur d'Aborigènes / Philip McLaren traduit de l'anglais par François Thomazeau - L'Écailler du Sud "Spéciales" n°10 - ISBN 2-914264-31-3

4e de couverture
Sydney. La nuit de la Saint-Sylvestre. Les corps sans vie d'une jeune femme aborigène et de son compagnon sont découverts au bord d'une voie ferrée dans la banlieue de Redfern, essentiellement peuplée d'Aborigènes.
Pour se donner bonne conscience et dans des conditions parfois précaires, les autorités de l'état des Nouvelles Galles du Sud ont créé une Brigade criminelle aborigène, composée de deux membres seulement : Gary Leslie et Lisa Fuller.
Les voilà confrontés à leur première affaire, celle d'un tueur en série sanguinaire qui s'en prend essentiellement aux jeunes femmes de leur peuple. Jusqu'au jour où le meurtrier s'attaque à une Blanche. L'affaire prend alors une extraordinaire ampleur médiatique et les compétences du duo inexpérimenté sont mises à rude épreuve.
Avec ce premier roman policier sans concession et sans part pris, Philip McLaren, lui-même aborigène né à Redfern, met en lumière la difficile et lente ascension sociale des Aborigènes dans une société australienne toujours ambivalente.

Que rajouter si ce n'est qu'il faut remercier L'Écailler du Sud et François Thomazeau. Ils nous ont permis de découvrir, à travers une intrigue classique, une Australie loin des clichés et des cartes postales. Un grand plaisir.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 13 avril sur Anagnoste : un lecteur parmi tant d'autres, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Michel/Anagnoste.
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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 05:14
Shirker par Chad Taylor (2000)

4ème de couverture : Shirker, premier livre de Chad Taylor, est un film noir sous forme de roman qui se passe à Auckland. Ellerslie Penrose, en chemin vers une réunion de travail, rencontre des policiers qui enquêtent sur l'assassinat d'un homme qu'ils viennent de trouver dans un conteneur de bouteilles. Penrose ramasse le portefeuille de la victime et, sans le donner à la police, décide d'enquêter lui-même. Ce qu'il découvre l'emmène vers un monde d'un autre temps ; un journal intime de l'époque victorienne, des photos de charme, des héroïnes évanescentes... Un roman policier gothique qui nous fait découvrir le plus prometteur des jeunes auteurs de Nouvelle-Zélande.

1ère étape : l'Océanie

Tout d'abord, je dois préciser que pour moi, ce roman n'a pas été à la hauteur de la 4ème de couverture très alléchante : « film noir », « journal intime de l'époque victorienne », « roman policier gothique », autant de mots qui me promettaient une atmosphère que je n'ai pas retrouvée.
Je n'ai pas détesté ce livre mais je l'ai parcouru sans arriver à m'immerger dedans.
Le style n'est pas désagréable à lire, assez imagé, rapide, qui correspond bien à l'activité frénétique sans repos du « héros » durant ces quelques jours.
Mais l'intrigue m'a beaucoup moins plu, je l'ai trouvée trop compliquée, un peu embrouillée, cédant à la facilité au moment du dénouement.
Et je n'ai pas réussi non plus à m'attacher au personnage de Penrose, dont on ne sait absolument rien, si ce n'est son métier et sa relation mal définie avec une femme : pas de passé, pas vraiment de présent et donc pas de présence à mon goût.
Au final, mon avis est mitigé en ce qui concerne ce roman. Un livre qui se laisse lire mais ne laisse pas un souvenir impérissable.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 13 avril sur Le grand nulle part, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Restling.
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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 05:10
Titre : Cocaïne et tralala
Auteur : Kerry Greenwood
Éditeur : 10/18

Phryne Fisher est une jeune australienne au coeur des années folles, qui a grandi parmi l'aristocratie anglaise. Lorsqu'on lui propose de retourner à Melbourne pour enquêter sur une jeune femme, elle s'empresse d'accepter et se retrouve vite au coeur d'un réseau de drogue, tout en tentant d'arrêter un faiseur d'ange peu scrupuleux. Heureusement elle se lie rapidement à des gens de tous milieux prêts à se joindre à elle dans son enquête.

Un roman se déroulant à Melbourne, écrit par une auteure de Melbourne et avec un personnage principal féminin et déluré, je ne pouvais que me laisser tenter.
Et je n'ai pas été déçue.
Le livre se lit vite car il se passe quelque chose à chaque page ou presque. Du coup je n'arrivais pas à décrocher. Il y a une enquête principale, puis une deuxième, puis une troisième, et finalement ellent se croisent, ou du moins les protagonistes vont et viennent de l'une à l'autre, qu'ils soient chauffeurs de taxi, policiers ou domestiques. Et cette galerie de personnages est géniale, haute en couleur, complète et attachante.
Seul hic, Phryne, l'héroïne, adore les vêtements, et passe un peu trop de temps à détailler sa garde-robe. Heureusement le rythme de ses aventures l'oblige à laisser tomber vers la fin. En dehors de ça, c'est une femme pleine de caractère et qui détonne pour son époque. J'aime ça !

Ce livre est le premier d'une série d'une quinzaine de romans mettant en scène Phryne Fisher, et toujours en Australie me semble-t-il. Pour en savoir plus, voici le site (en anglais).
Également l'avis sur ce titre de Midola et de Nag.

J'ai lu ce livre dans le cadre du défi : la littérature policière sur les cinq continents. C'est le premier de la série pour, mais pour suivre l'évolution des autres participants, le blog est .

Cette chronique de lecture est originellement parue le 10 avril dans Histoire de lectures, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Tiphanya.
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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 00:00
A child book of true crime, de Chloe Hooper
(Un vrai crime pour enfant)

Une quatrième de couv' plutôt tentante - « tour de force », « combine roman policier, roman d'apprentissage, roman historique et conte (cruel) pour enfants », « réflexion sur la mécanique de l'écriture », « multiples récits enchâssés », « élégance raffinée », « humour caustique » - tout à fait le genre de roman susceptible de me plaire donc et qui me paraissait hautement original, et malgré quelques avis mitigés que j'avais déjà repérés sur le Net, je me suis ruée dessus à la première occasion, persuadée que ce roman me correspondrait, et curieuse de découvrir cette oeuvre d'une jeune romancière australienne (29 ans à l'époque de sa parution).

Malheureusement, même s'il n'y a rien de vraiment mensonger dans la présentation de l'éditeur, ce roman ne m'a pas retournée comme je l'espérais et m'a même passablement ennuyée par moments... Rien à redire pourtant sur le style très maîtrisé de l'auteur, ni sur sa performance dans la réalisation de ce récit à plusieurs niveaux de lecture.

J'ai même trouvé le développement de l'intrigue plutôt original et finement élaboré :
- L'histoire tourne autour d'un meurtre local impliquant une histoire d'adultère datant d'une dizaine d'années et dont une écrivaine a exploité le thème dans son dernier roman.
- Parallèlement, Kate, une institutrice qui a une aventure avec le mari de cette romancière, mène une réflexion sur les similitudes inquiétantes entre son histoire et celle de la jeune femme assassinée il y a plus de 10 ans.
- S'amorce une sorte d'enquête psychologique sur les circonstances réelles liées à ce meurtre et les intentions douteuses de la romancière.
- Et encore parallèlement, le lecteur suit l'histoire de ce meurtre selon le point de vue de toute une floppée d'animaux australiens (oui, oui) (un petit côté Qui a tué Glenn? de Leonie Swann ici avec des animaux qui parlent et tout le bazar).

Original donc et plutôt intéressant, d'autant plus que par dessus tout ça, on a droit à une petite virée historique à travers la Tasmanie où se déroule cette histoire (très instructif culturellement parlant donc), sauf que l'auteure s'éparpille un peu trop en nous proposant maintes conjectures sur le déroulement et les motifs du meurtre, et qu'au bout d'un moment, ces élucubrations psychologiques deviennent lassantes, on a l'impression de faire du surplace dans l'histoire et personnellement, j'ai fini par m'y désintéresser presque totalement au bout d'un moment.

Je disais plus haut que la présentation de l'éditeur n'était pas mensongère et c'est vrai, dès les premières lignes en fait j'aurais dû me méfier (mais en fait je n'y avais pas fait très attention), ces mots « sous les apparences d'une histoire classique d'adultère et de vengeance » auraient dû sonner l'alarme chez moi, ce genre de thème n'est pas du tout ma tasse de thé, ce qui expliquerait aussi que dès les premières pages, j'ai été très peu disposée à bien accueillir ce récit et que je ne suis peut-être pas du coup très objective dans mon appréciation de ce roman (qui débute allègrement par une scène d'adultère comme ça ne m'intéresse pas d'en lire - et si ça ne faisait que débuter...).

À noter en revanche toutes les réflexions enfantines sur la vie et la mort, les rêves, la notion de l'au-delà, du Bien et du Mal, et sur plein d'autres thèmes encore, révélatrices de la psychologie des enfants et recueillies par notre personnage principal, qui est rappelons-le, institutrice. Ce sont des passages très touchants et amusants, particulièrement intéressants et qui expliquent également une des raisons d'être de ce roman.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 5 avril dans Lecture sans frontières, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'A Girl from Earth.
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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 06:13
Cocaïne et tralala / Kerry Greenwood aux éditions 10/18

Cocaïne et tralala entre dans la catégorie « Océanie » puisque Kerry Greenwood est australienne. Elle a d'ailleurs choisi de situer l'intrigue de ce roman dans sa ville natale, Melbourne. Phryne Fisher, personnage récurrent des romans policiers de Kerry Greenwood, est une aristocrate anglaise durant les années vingt. Jeune femme très moderne, elle n'hésite pas à passer outre certaines convenances lorsqu'il s'agit d'avancer dans ses enquêtes ou de s'amuser. L'enquête de Cocaïne et tralala va donc emmener notre héroïne en Australie, colonie anglaise à l'époque, pour démanteler un réseau de dealers de cocaïne. Elle en profitera aussi pour démêler d'autres intrigues parallèles.

Ce roman est entre autres l'occasion pour l'auteur de dénoncer tous les artifices des milieux aristocratiques et offrir une vision plus moderne de la femme. Le personnage de la femme médecin est très amusant ! Cocaïne et tralala est une lecture très facile, l'auteur n'hésite pas à forcer les caricatures et à accentuer le génie de Phryne ; mais cela fait justement partie du charme de ce roman. On s'attache rapidement à cette drôle de jeune femme qui n'a pas froid aux yeux et qui ose se mêler aux pires créatures de Melbourne.

Cocaïne et tralala est le premier roman d'une série de 20 enquêtes menées par notre chère Phryne Fisher. De bonnes distractions en perspective !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 20 mars sur Midola's blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Midola.
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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 05:12
Mort au champagne de Ngaio Marsh
Titre original : Vintage Murder
Traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Maurice Derbène
Paru aux Éditions 10/18 - Collection Grands détectives - 223 pages
ISBN 2-264-04085-8

Quatrième de couverture (extrait) : À bord d'un train qui traverse la Nouvelle-Zélande en direction de Middleton, Roderick Alleyn trompe son ennui en compagnie d'une troupe de théâtre anglaise en tournée, quand de curieux incidents viennent émailler le voyage : l'argent de l'une des actrices a disparu et le directeur de la troupe, Alfred Meyer, est convaincu que l'on a tenté de le tuer en le jetant hors du train [...] (j'arrête ici de citer la quatrième de couverture parce que je trouve qu'elle en dévoile trop sur l'intrigue).

Mon avis : Entre ce livre et moi, le courant n'est pas passé pour deux raisons principales.

Pendant une grande partie du roman, j'ai eu beaucoup de mal à différencier les différents protagonistes les uns des autres, à part le détective, l'actrice principale, son mari et une jeune actrice. Petit à petit je suis parvenue à intégrer les autres. En fait les personnages sont présentés juste avant le premier chapitre par leur nom bien sûr, et leur fonction. Mais comme ils font tous partie d'une troupe de théâtre (raison qui m'avait poussée à choisir ce livre), et qu'ils sont présentés en termes tels que : actrice et femme d'Alfred Meyer, acteur comique, premier rôle, jeune acteur..., j'ai trouvé très difficile de les distinguer les uns des autres, j'avais plutôt l'impression d'être confrontée à trois ou quatre types de personnages déclinés eux mêmes en N versions. De plus on n'a aucune indication au sujet de la pièce qu'ils jouent, il n'en est presque pas question dans le livre, donc on ne peut pas se repérer à leur rôle. Ma lecture a donc été ponctuée de « Mince c'est qui celui-là - ou celle-là - déjà ? », suivi d'une recherche sur la liste fournie au tout début du roman, ce qui a complètement coupé ma lecture.

La deuxième raison  est que le livre est conçu comme la succession des interrogatoires des différents personnages. Selon les différents témoignages des suspects sont peu à peu éliminés jusqu'à identification du véritable coupable. Mais pour mon goût personnel, l'histoire est beaucoup trop centrée sur l'enquête, un peu comme un zoom photographique, on ne sait presque rien de la vie des protagonistes, même si bien sûr des caractères différents se distinguent. Selon moi, ce livre manque d'une véritable histoire, ou plutôt de plusieurs histoires qui s'entremêleraient avec beaucoup plus de recul par rapport au meurtre et à l'enquête.

Par rapport à ce que j'aime, tout cela manque de rebondissements, de rythme, je ne suis pas vraiment arrivée à m'attacher à l'un d'entre eux ni à avoir peur que l'assassin frappe à nouveau.

Ce n'était pas trop un livre pour moi, vous l'aurez compris, principalement en raison de la façon dont il est construit.
J'espère quand même qu'il fera le bonheur d'autres lecteurs ou lectrices :).

Comme je n'aime pas rester sur une mauvaise impression, je vais lire, toujours dans le cadre du défi, un autre livre de Ngaio Marsh (Je pense lire La mort en embuscade comme deuxième titre). S'il s'avère que décidément Miss Marsh et moi soyons incompatibles, dans ce cas je chercherai un autre auteur en Océanie.

Petit détail pour finir. Ngaio signifie « lumière dans les arbres » en langue maori. C'est joli, non ?

Cette chronique de lecture est originellement parue le 13 mars dans Mots de Soie, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Soie.
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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 05:29
La mort d'un lac d'Arthur Upfield
Roman traduit de l'anglais (Australie) par Michèle Valencia
10/18, grands détectives, octobre 1991, réédition mai 2008, 281 pages, ISBN 2-264-01652-3

Deuxième incursion dans le monde du polar australien et j'en sors ravie ! Je découvre l'écriture d'Upfield et ses descriptions saisissantes de la brousse australienne, toile de fond tremblant de chaleur d'une succession de disparitions dans un élevage extensif de moutons.
L'inspecteur Bonarparte, dit Bony, est diligenté dans le bush australien pour enquêter sur la disparition d'un homme, Ray Gillen, au cours d'une baignade nocturne dans le lac Otway. Ce lac est particulier : il se forme tous les vingt ans et a une durée de vie de trois, quatre ans... Un phénomène étrange et presque sacré. Bony a une couverture : il est dresseur de chevaux, recruté par le grand propriétaire de l'élevage. Bony a une particularité : il est métis, ses ancêtres maternels sont aborigènes et il a reçu en héritage la patience, l'envie de courir la brousse et un regard empreint d'une rare humanité sur les êtres et les choses.
D'emblée, Bony saisit l'intensité du malaise qui règne sur le domaine : tout le monde se guette, tout le monde est sur le qui-vive, tout le monde attend avec impatience et angoisse la disparition inexorable du lac. L'attente, à la limite du supportable, de voir s'évaporer les ultimes gouttes d'eau pour enfin retrouver les restes de Gillen et faire main basse sur son magot.
Une partie incroyable de pocker-menteur se construit autour des protagonistes : les deux femmes, la mère et sa fille adolescente, éléments déstabilisateurs de l'harmonie d'avant leur arrivée, avides de pouvoir et d'argent, rivalisant de séduction jusqu'à se détester ; les « cow-boys » des moutons, l'homme à tout faire, le régisseur et le trappeur anglais, note étonnante et amusante du tableau. Qui a profité de la mort, accidentelle ?, de Gillen pour embarquer et cacher le magot de ce dernier ? Qu'attendent-ils, tels des charognards, autour de ce lac en partance ?
Bony, observe, note, sourit, discret mais incisif, sous le soleil insoutenable des grandes chaleurs australiennes. La fournaise devient chaque jour plus torride, l'eau du lac s'évapore inexorablement, les oiseaux migrateurs préparent leur dernier vol dans une cacophonie nocturne des plus criardes et la nature est en attente d'un long sommeil.
Le huis-clos à ciel ouvert, sous la chaleur meurtrière, se déroule entre évaporation du lac, piégeage des lapins, effrayants par leur multitude, et tâches quotidiennes auprès des chevaux et des moutons. Upfield baigne son lecteur dans le voile opaque et irritant de la poussière des chemins et des routes, l'entraîne dans l'immensité du bush qui isole l'humanité parmi les moutons, les lapins, les kangourous et les oiseaux. On vit la sécheresse, on transpire et on halète à l'ombre des poivriers, on se rue dans le réservoir pour trouver une once d'eau fraîche, on est collé aux éléments et à l'atmopshère extrêmement bien rendue de cette brousse sèche et tentaculaire, dans une Australie des années vingt.
Un roman policier comme je les aime : fouillé, bien construit avec le deus ex machina final qui éclaire les soupçons que le lecteur a pu avoir en cours de lecture !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 11 mars sur Chatperlipopette, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Katell.
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  • : Suite au défi 'Littérature policière sur les 5 continents' lancé en décembre 2008 sur 'La culture se partage', ce blog - créé le 1er janvier 2009 - centralise les articles concernant ce défi pour en faciliter la lecture et les liens vers les blogs d'origine.
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