La loi de la tribu, d'Arthur Upfield
10/18, juillet 2008, 288 pages
World Books Challenge : Australie, La loi de la tribu
Cet article est aussi le premier dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents et ouvre la danse avec l'Océanie !
Bien qu'Arthur Upfield soit un écrivain britannique c'est lui que je choisis pour l'Australie car c'est le pays où
il a passé la plus grande partie de sa vie et je le considère donc comme Australien d'adoption. Sans compter que tous les « Blancs » australiens sont en fait d'anciens immigrés d'Europe. Arthur
Upfield y est arrivé à 22 ans, en 1810. Il faisait partie de tous ces jeunes Européens qui après un échec sur le vieux continent rêvaient d'un monde meilleur. Il est connu pour ses romans
policiers mettant en scène l'inspecteur Napoléon Bonaparte, né d'une mère aborigène et d'un père blanc.
Le roman que j'ai lu, La loi de la tribu, se déroule au début des années soixante dans une ferme du nord de
l'Australie à la frontière du désert. Ce n'est pas vraiment l'intrigue policière elle-même qui est frappante, même si, malgré un dénouement un peu peu décevant, elle est bien menée et tient le
lecteur en haleine. Non, ce qui marque dans ce roman, c'est la description de ce monde en équilibre précaire entre les fermiers blancs et les tribus aborigènes. On est à une période clé de
l'histoire australienne et surtout aborigène. Les tribus ne peuvent plus ignorer la présence blanche, certains jeunes « s'assimilent » en obtenant une éducation et un métier mais il leur reste le
tiraillement entre leur nouvelle identité et leur origine. La ferme est tenue par un couple blanc mais les travailleurs sont principalement aborigènes et appartiennent à la la tribu voisine.
Cette dernière s'accommode comme elle peut et s'adapte à la situation tout en se battant pour préserver son mode de vie. D'autres tribus sont évoquées, les « sauvages », ceux qui n'ont pas de
rapports avec les Blancs et ont réussi à éviter jusqu'à présent la nouvelle civilisation qui s'installe. Chaque personnage, qu'il soit blanc ou aborigène, est traité d'une façon précise et ce
petit monde prend vie sous la plume de l'auteur. Le personnage principal est l'enquêteur qui, appartenant aux deux cultures, est capable d'en comprendre les modes de pensée et de décrypter les
tensions sous-jacentes à l'affaire. Un roman très agréable donc, qui nous plonge à la frontière du désert australien et nous donne envie de découvrir plus profondément la culture et l'histoire
aborigènes.
Cette chronique de lecture est originellement parue le 2 janvier dans Viviane voyage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de
Viviane.