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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 15:55

PicDiableLe pic du diable, de Deon Meyer

Seuil Policiers, 2007

Traduit de l'anglais par Estelle Roudet

ISBN 978-2020885430

Quatrième de couverture : « Pour l'ex-combattant de la lutte anti-aparthied Thobela Mpayipheli, retrouver le pays après les années qu'il a passées en Europe est dur. Chômage, misère, perte de l'être cher, il a tout vécu. Mais il lui reste son fils adoptif, qu'il élève avec amour. Hélàs, cela aussi lui est enlevé. Douleur, colère, puis désir de vengeance chez quelqu'un qui sait tuer : Thobela se met à abattre tous ceux que la justice accuse de pédophilie. Les meurtres se succédant, la police du Cap confie le dossier à l'inspecteur Griessel. Alcoolique, il devra résoudre l'affaire si famille, travail et honneur, il ne veut pas perdre. Courageux, il fait ce qu'il faut et entre en relation avec Christine, une prostituée qui craint pour sa fillette. S'engage alors entre Mpayipeli, Griessel et Christine une poursuite où amour, espoir et déchéance se mêlent dans un récit d'une superbe construction. »

Le roman de Deon Meyer est un excellent roman policier. L'auteur a choisi d'entremêler trois histoires mais j'ai souvent perdu le fil de l'intrigue. Il est parfois difficile de replacer et de recontextualiser les éléments de chaque histoire même si au final tout se relie. Le pic du diable est un roman important de la série Griessel parce que c'est dans cet épisode que l'on comprend les causes de l'alcoolisme de l'inspecteur. L'auteur utilise beaucoup la psychologie dans son roman. D'une part, Griessel fait une véritable introspection en analysant ses actes passés et sa personnalité. D'autre part, il cherche à comprendre le fonctionnement mental du meurtrier dans son enquête. J'ai apprécié le parallèle entre ces deux psychologies. Le côté chasse à l'homme du roman m'a également plu. Thobela s'est investi d'une mission qu'il exécute froidement et jusqu'au bout. Quant au dénouement de l'intrigue, je l'ai trouvé un peu violent.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 19 septembre 2011 dans Lilas Violet, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'Ashentie.

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 18:00

AmeChasseur.jpgL'âme du chasseur, de Deon Meyer
Points, décembre 2005, 472 pages, ISBN 978-2-020849562

Après l'Algérie l'année dernière, grâce au défi Littérature policière sur les 5 continents, cette fois cap à l'extrême sud du continent africain avec la découverte de Deon Meyer, auteur connu de best-sellers (comme on dit en bon français) mais que, pour ma part, je découvre.

L'histoire est assez simple : celle d'un homme rattrapé par son passé d'ancien tueur à gages. L'écriture aussi. C'est la première fois que j'ai l’impression de « voir » un polar comme on regarde un film. Car on se croirait véritablement dans un film avec cette écriture nerveuse et abreuvée de rapports en tout genre des différents services qui ne laisse aucune minute de répit. Et c'est bien ce qui m'a gêné un peu au début... Ai-je été trop abreuvé de Conan Doyle et d'Agatha Christie dans ma jeunesse ? Suis-je trop « classique » dans mes lectures ? Allez savoir. Toujours est-il que j'ai bien failli ne pas poursuivre...

Mais, comme l'histoire se passe en Afrique du Sud, pendant la période qui suit juste la fin de l'apartheid, j'ai été pris par le virus de l'Histoire (aussi bien la grande que la petite) qui m'est si cher. Car, ce livre – même s'il reste une fiction – permet de se rendre un peu mieux compte des bouleversements qu'a occasionnés l'élection de Nelson Mandela. Bien entendu, les anciens services secrets se livrent une guerre farouche pour avoir le pouvoir dans le nouveau régime. Bien entendu une jeune femme « caucasienne », comme disent nos amis d'outre-atlantique, a du mal à s'imposer dans ce nouveau monde toujours masculin. Mais surtout un ancien bras armé révolutionnaire se retrouve du jour au lendemain sans activité, sans aucune reconnaissance officielle. Lui qui a servi au péril de sa vie la cause du pays. Lui dont on s’est servi... (à commencer par son propre oncle). Lui dont on se sert une dernière fois ?

L'autre intérêt – intérêt principal même – du roman réside dans la découverte d'un pays largement méconnu avec ses nombreuses ethnies, et surtout la description de ses paysages sauvages ou, du moins, encore suffisamment épargnés par la main de l'homme. Parce que la sempiternelle lutte de pouvoir entre les différents services, ça fait tellement hollywoodien que ça en devient bien vite lassant... Heureusement, reste aussi le héros, P'tit, si attachant malgré son passé trouble, parce qu'en quête d'une rédemption qu'il ne connaîtra pas, à croire que le destin s'acharne contre lui. D'ailleurs, j'ai bien envie de laisser une seconde chance à Deon Meyer et de lire la première aventure de P'tit (oui, je n'arrive toujours pas à commencer une série par le bon bout...).

Cette chronique de lecture est originellement parue le 23 novembre 2010 dans iti1801, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'iti.

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 11:53

PicDiablePoche.jpgLe pic du diable, de Deon Meyer
Points, 522 pages

Les lecteurs qui ont coutume de suivre régulièrement mon blog ont pu constater que, depuis près de sept mois, j'ai laissé de côté mon premier défi littéraire consacré à la Littérature policière sur les 5 continents, défi que j'avais présenté ici-même et que vous pouvez aller (re)découvrir sur le blog qui lui est consacré.

Aussi il était temps de reprendre ce challenge car la fin de l'année approche...

Après l'Europe (Andrea Camilleri et La Lune de papier), c'est à l'Afrique que je me suis appliqué, avec Le pic du diable, roman de Deon Meyer. J'ignorais tout de cet auteur et c'est donc de manière totalement fortuite que j'ai choisi ce roman policier.

Né à Pearl en 1958, en Afrique du Sud, Deon Meyer est un écrivain de langue afrikaans. Son roman, Le pic du diable, a été publié en 2007.

Thobela Mpayipheli, ancien combattant, revient d'un week-end avec son fils adoptif, Pakanile. Ensemble, ils ont parcouru la campagne à moto. Sur le chemin du retour, arrêtés à une station service, ils sont surpris par des braqueurs au moment où ces derniers tentent de s'échapper. S'ensuit une fusillade et le jeune garçon est mortellement atteint par une balle perdue. Les malfaiteurs sont arrêtés. Lors du procès, leur avocat parvient à retourner la situation en faisant ressortir le passé trouble de Thobela, en accusant ce dernier d'avoir lui-même provoqué la fusillade et le rendant responsable de la mort de son fils. Avant même que le jugement ne soit rendu, les deux brigands parviennent à s'évader. En proie à une immense douleur, Thobela ne cesse de ruminer sa colère à tel point qu'elle devient pour lui une idée obsédante et insupportable. Le désir de vengeance l'électrise. Armé d'une sagaie, il se lance alors dans une croisade sans merci contre tous ceux qui torturent et assassinent des enfants. Les meurtres se suivent et la police peine à identifier ce meurtrier singulier, aussi efficace que populaire dans toute la région. On confie le dossier à l'inspecteur Bennie Griessel. Policier chevronné, Griessel mettra tout en œuvre pour résoudre cette affaire. Car, confronté à un alcoolisme qui le condamne depuis des années, il vient d'être chassé de chez lui par sa femme. Il sait dorénavant qu'il doit se ressaisir s'il ne veut pas la perdre, ainsi que ses deux enfants. Au cours de l'enquête, l'inspecteur fait la connaissance d'une certaine Christine, une jeune mère qui travaille au Cap comme prostituée, et qui craint pour sa fillette. Les destins de ces personnages torturés vont finir par se mêler...

Mon avis

Le moins que l'on puisse dire, c'est que je m'y suis passablement ennuyé. J'ai eu le désagréable sentiment de lire un traité de psychologie.
Je n'ai pas été captivé par cette histoire ou plutôt ces histoires. Et c'est sans doute là le problème. L'auteur a voulu nous offrir une intrigue complexe, avec des histoires qui s'entremêlent très lentement. Projet ambitieux certes, mais le lecteur finit par se lasser très vite. J'y ai noté des longueurs inutiles. Le récit est dépourvu de rythme (ou presque), sans oublier malheureusement de nombreux poncifs grossiers.
Même si les personnages sont attachants, en particulier le personnage de Christine, le récit se perd dans une intrigue fort peu crédible. Ce Thobela, dans le rôle du tueur en série justicier n'est pas très convaincant, l'inspecteur Griessel en quête de rédemption frôle le ridicule et la fin de l'histoire est bâclée.
Il reste que le récit est fort bien documenté (seul point positif à mes yeux), j'ai pu découvrir au moins un autre pays, une autre culture et la société sud-africaine...

Cette chronique de lecture est originellement parue le 9 septembre dans Les hirondelles savent lire, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Loizo.

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 00:10

Soldatsdelaube.jpgLes soldats de l'aube, de Deon Meyer
Roman traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Robert Pépin
Titre original : Dead at Daybreak
Seuil, janvier 2003, 450 pages, ISBN 2-7028-8091-6
Édité depuis en collection Points

Né à Paarl en 1958, Deon Meyer est un écrivain de langue afrikaans. Son enfance se passe dans une ville minière de la province du Nord-Ouest, il fait des études universitaires et du journalisme. Sa connaissance intime de ce pays donne à ses romans une toile de fond extrêmement précise et documentée. Ce livre est son deuxième roman et, il s'illustre dans l'écriture de romans policiers se déroulant en Afrique du Sud. Il a reçu le Grand Prix de littérature policière en 2003 pour cet ouvrage.

Le roman se déroule sur sept jours : du jeudi 6 juillet au jour J, le jeudi 13 juillet, chaque jour correspondant à une série de chapitres numérotés jalonnant les étapes de l'action ; on dirait les minutes d'un rapport de police, tant la rigueur de la construction narrative accompagne le lecteur dans les arcanes de cette affaire aux multiples ramifications politiques, historiques, sociales et psychologiques. Le compte à rebours maintient un suspense de plus en plus angoissant dans une ambiance de plus en plus sanglante alors que l'énigme s'enrichit constamment d'éléments nouveaux.
Les derniers chapitres reproduisent les interrogatoires et les révélations qui auront lieu lors du procès final, quelques jours plus tard et feront la lumière sur des histoires vieilles de plus de vingt ans, étroitement liées à l'Histoire mouvementée de l'Afrique du Sud.
Le récit de l'enquète policière est entrecoupé par des chapitres à la première personne : il s'agit d'une introspection exigeante, sans concession, du personnage principal, l'ex-policier 'ZET' van Heerden, tombé très bas au début du roman. Voici l'incipit qui le met en scène :
« Il se réveilla brutalement d'un sommeil détrempé d'alcool, ses côtes qui l'élançaient étant la première sensation consciente qui lui vint. Puis ce furent, là et là, son œil et sa lèvre supérieure qui avaient enflé, l'odeur de moisi et de produits antiseptiques de la cellule, celle aigrelette, de son corps, et le goût salé du sang et de la bière rance dans sa bouche.
Et le soulagement. »
Il tente de retrouver son passé, son enfance sensible, libre et artiste pour comprendre ce qu'il est devenu et exorciser ses démons intérieurs, son alcoolisme et sa déchéance actuelle. Fort compétent autrefois, un ami le recommande pour ses méthodes particulières, fondées sur l'observation et la psychologie, à une jeune avocate, Hope Beneke, au prénom hautement symbolique (espoir, en anglais). Il sera chargé de retrouver, en tant que 'privé', un testament sans lequel Wilna van As, ne pourra hériter de son amant assassiné, un certain Johannès Jacobus Smit.
Affaire simplissime, à première vue, mais les circonstances du meurtre (torture à la lampe à souder puis exécution d'une balle de M6 (ancienne arme de combat), dans la nuque...) et le pillage du coffre-fort qui aurait contenu une fortune en dollars US, entraînent l'inspecteur à démêler les fils inextricables d'une toile d'araignée terriblement serrée. Sa méthode consiste, entre autres 'trucs', à se mettre dans la peau de l'assassin et à reconstituer l'enchaînement 'logique' des gestes ou des décisions à partir des faits : il ouvre ainsi des abîmes de perversité. Ceux qui s'y agitent sont capables d'une violence extrême et ne reculent devant aucune atrocité. Les morts sanglantes s'accumulent sur ces sept jours avec régularité et carnages.
Le passé de 'Zet' est lourd lui aussi de traumatismes et de culpabilité.
Ces deux recherches finiront par se recouper, rendant l'histoire encore plus palpitante.
Un univers plutôt sombre, où l'on s'enfonce dans le glauque, le sordide et la folie, mais où par moments, soit le souvenir de jours heureux, soit de brèves éclaircies dans le quotidien donnent au lecteur l'impression que l'on pourra sortir de cette spirale. L'évolution de van Heerden vers une plus grande confiance en lui, vers un équilibre intérieur et une sensibilité assumée, l'influence positive et la présence lumineuse de Hope, la forte personnalité de la mère, l'amitié virile des anciens collègues contrebalancent la noirceur des composantes de l'enquête et la lie qu'elle décèle au fond de cette histoire.

Approche intéressante des difficultés de l'Afrique du Sud, prise dans la tourmente des partis, des influences mondiales et des conflits raciaux, des années 1971 à la fin du vingtième siècle.
Importance des médias, des journalistes, de la propagande.
Réflexion  sur le processus qui conduit au racisme, à celui qui conduit à le remettre en cause, à trouver indigne de l'humain, l'apartheid, importance de Nelson Mandela.
Éclairage sur les coulisses de l'Histoire et des histoires individuelles... Plongée dans la complexité des réaction humaines.
Tous ces aspects rendent plus fort encore ce roman à l'intrigue policière passionnante.

Ce roman africaans de Deon Meyer est le second lu dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 6 septembre dans Les plaisirs de Mimi, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Mimi des Plaisirs.

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17 août 2010 2 17 /08 /août /2010 11:39

SoldatsAube.jpgLes soldats de l'aube, de Deon Meyer
Points, 2004, 520 p, ISBN 2-02-063124-5
Dead at Daybreak (2000) traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Robert Pépin

« Dans sa tête c'était la danse sans rythme de ceux qui ne dorment pas ».

Attention : si le quatrième de couverture (ici reproduit) est très bien fait, le résumé 'intérieur' en première page en dit beaucoup trop (à éviter) : « Alors qu'il sombrait dans la déchéance, l'ex-policier 'Zet' van Heerden se voit confier la tâche, apparemment simple, de retrouver un testament sans lequel une certaine Wilna van As ne pourra hériter de son ami décédé. Celui-ci a été retrouvé mort chez lui, tué d'une balle de M16 dans la nuque après avoir été torturé à la lampe à souder. Van Heerden comprend qu'il y a anguille sous roche lorsqu'il s'aperçoit que le coffre-fort du défunt a été vidé et qu'il aurait contenu une fortune en dollars. Un fusil d'assaut ? Des dollars US ? Tout semble indiquer un crime mafieux. Et pourtant... ».

Suite à ma déconvenue australienne, j'ai préféré jouer la valeur sûre pour mon périple sud-africain : Deon Meyer est réputé pour la qualité de ses romans policiers - et j'ai pu en faire l'expérience avec un réel plaisir de lecture.

Les soldats de l'aube est d'abord et avant tout un polar costaud, rythmé et bourré de testostérones. Le récit démarre vite et le suspense ne retombera jamais vraiment. L'intrigue est également très bien construite et, point intéressant, l'enquête est menée à travers les réflexions, les déductions, les doutes de van Heerden (*). Le lecteur suit le cheminement de sa pensée, les pistes qu'il exploite, qu'il rejette, qu'il néglige. Rien de révolutionnaire, simplement une progression très bien ficelée.

Le personnage principal, cet « ancien flic de quarante ans incapable de fonctionner correctement », est finalement très attachant. Car en parallèle de l'enquête, se met en place un récit secondaire tout aussi passionnant. En alternance avec l'intrigue principale, il est des chapitres introspectifs dans lesquels un homme - dont on devine rapidement qu'il s'agit de van Heerden lui-même - remonte le temps, en retraçant son parcours et en tentant d'exorciser ses démons.

Enfin, ce polar donne aussi à voir l'Afrique du Sud et son sombre passé. Non pas le régime de l'Apartheid - étonnamment peu présent ici en toile de fond - mais un aspect moins connu, dont il est difficile de parler ici sans déflorer l'intrigue plus que de raison... (pour ne pas spoiler, tout en pensant aux intarissables curieux un indice ici).

Les soldats de l'aube est finalement un polar complet, satisfaisant sur tous les plans et dont les pages se tournent toutes seules. Attention cependant, il ne faut pas craindre les ambiances glauques, les scènes d'action parfois violentes et les détails sordides... Pour les amateurs en revanche, aucun souci, c'est du bon !

Lu dans le cadre du challenge Destination Afrique du Sud organisé par Evertkhorus et dans le cadre du challenge Littérature policière sur les 5 continents organisé par Catherine.

Bonne plock à tous !

(*) Le personnage principal porte le même patronyme que celui du polar humoristique de Tom Sharpe, Mêlée ouverte au Zoulouland (situé également en Afrique du Sud où l'auteur britannique passera une partie de sa vie). Mais les ressemblances s'arrêtent là !

Edit du 23 août : j'ai eu le plaisir d'apprendre que cette chronique a été sélectionnée par les éditions Points pour figurer dans la rubrique La Toile en parle sur le site Le Cercle Points ! J'y ai par ailleurs trouvé un entretien passionnant avec Deon Meyer, à l'occasion duquel il évoque la naissance de sa vocation, le métier d'écrivain, le rapport avec les lecteurs... À voir ici.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 14 août dans Le monde selon Pickwick, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Pickwick.

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 11:35

TearsGiraffe.jpgLes larmes de la girafe (Tears of the Giraffe) d'Alexander McCall Smith

Abacus, 240 pages, ISBN 978-2-253076353

 

Alexander McCall Smith est un auteur et juriste d'origine écossaise né en Rhodésie (aujourd'hui Zimbabwe). Il a écrit plusieurs romans mettant en scène des personnages récurrents, tels que les enquêtes de Mma Ramotswe ou 44 Scotland Street. Les larmes de la girafe est le deuxième tome de la série des Mma Ramotswe détective (The No.1 Ladies' Detective Agency).

 

Il y a du nouveau dans la vie de Mma Ramotswe. Elle va se marier avec le propriétaire du garage TlokwengRoad Speedy Motors,Mr J.L.B. Matekoni. Côté boulot, elle doit enquêter sur la disparition d'un jeune Américain dix ans auparavant à la demande de sa mère, Mrs Curtin. Mma Makutsi va prendre du galon et va s'occuper de sa première affaire en tant que détective assistante.

 

Tout comme j'avais aimé le premier tome, j'ai apprécié ce second volet des aventures de Precious Ramotswe. J'aime le côté coloré, gai et folklorique de ce roman. Il a le parfum de l'Afrique. La couverture du livre est d'ailleurs une réussite et reflète bien l'ambiance du roman. La série des Mma Ramotswe, c'est l'Afrique vue par les Africains mais aussi les pays industrialisés vus par les Africains. Certaines réflexions de Mma Ramotswe sur les pays dits riches m'ont fait sourire. C'est parfois naïf mais finalement tellement vrai.


LarmesGirafe.jpg LarmesGirafe2.jpg


Les personnages de Mr J.L.B. Matekoni et de Mma Makutsi prennent de l'ampleur et on a envie de suivre leurs aventures à eux aussi dans les prochains livres. Tous sont vraiment attachants. Comme dans le premier roman, j'ai envie de dire que si vous êtes accros aux polars sanglants et à suspense, la série des Mma Ramotswe n'est pas pour vous. En effet, les enquêtes sont loin d'être au premier plan et sont plutôt des intermèdes entre des moments de vie de chacun. De plus, rien de sanglant ici, seulement complot, mari trompé et disparition.

 

En bref, vous l'aurez compris, je recommande chaudement ce roman tout autant que le premier. Ce livre est pour moi une bouffée d'oxygène entre deux polars anxiogènes. Le prochain tome devrait rejoindre ma PAL dans peu de temps !

 

[Une chronique de lecture de Pélie]

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 00:02

LemmerInvisible.jpgLemmer, l'invisible, de Deon MEYER
Seuil Policiers, 448 p, ISBN 978-2-020977609
Traduit de l'anglais (Afrique du Sud)

Je n'avais jamais lu de livres de Deon MEYER, mais j'avais Lemmer, l'invisible dans ma PAL depuis plusieurs mois suite à un cadeau. Le défi a été un prétexte pour le lire enfin !! Et là j'ai eu un coup de foudre pour cet auteur que je ne connaissais pas.

Résumé
À la Body Armour, société de protection des puissants, les gorilles sont chargés d'intimider les malfaiteurs – les invisibles, qui ne paient pas de mine, étant des gardes du corps bien plus redoutables. Invisible, Lemmer a fait quatre ans de taule pour meurtre et tente de refaire sa vie lorsqu'on lui confie une nouvelle mission : protéger la belle et frêle Emma Le Roux, patronne d'un cabinet de consultants. Il va la voir et écoute son histoire...



DeonMeyer.jpgMon avis

J'ai beaucoup aimé ce livre et je suis peut-être tombée amoureuse de Lemmer . Lemmer est un 'invisible' c'est-à-dire un garde du corps, un homme dont on ne se méfie pas mais qui peut être très dangereux ! Lemmer a été engagé par Emma Le Roux, une Afrikaner (un Afrikaner est un blanc d'origine néerlandaise, française, allemande ou scandinave qui s'exprime dans une langue dérivée du néerlandais du XVIIe siècle : l'afrikaans) qui craint pour sa sécurité, depuis qu'elle a cru reconnaître à la télé, son frère aîné, disparu depuis vingt ans. En effet, Au Cap où elle réside, trois hommes ont essayé de la tuer... Tous deux se mettent alors en quête de cet homme qui pourrait être le frère disparu malgré les dires de la police. Cette 'traque' se révèle émouvante, car la belle Emma n'a plus de famille et se raccroche à l'espoir de retrouver celui qu'elle pense être son frère. Lemmer, au début dubitatif, va vite se rendre compte de la  dangerosité de sa mission... et tomber sous le charme de son 'patron'... L'Afrique du Sud voilà un contexte géographique original pour un polar ! Deon MEYER entraîne son lecteur dans ce pays, son pays, qu'il connaît bien. L'apartheid est terminée, mais les rancœurs subsistent, entre les Noirs et les Blancs. Afrikaners, Boers... Vous plongez dans l'histoire de ce pays.

« Le mot « apartheid » vient de l'afrikaans, une langue dérivée du néerlandais et parlée par les colons hollandais d'Afrique. Littéralement, il signifie « séparation ». Dans les faits, il s'agit d'un concept apparu officiellement en 1948 dans les textes de loi de l'Afrique du Sud et par lequel les dirigeants blancs imposent une ségrégation raciale à toute la population. Cette ségrégation se traduit principalement par une limitation des lieux de séjour des Noirs, de leurs lieux de travail, et plus généralement par une séparation systématique des populations issues des colons et des populations indigènes. »

« Les Boers sont les descendants des colons d'origine hollandaise, allemande et française qui vont progressivement occuper la région du Cap de Bonne-Espérance. »

Viande de Biltong séchée (autruche, bœuf, assaisonnée aux épices) dont Lemmer est très friand !

BiltongLemmer.jpg

Ce livre est complet : une bonne intrigue policière, un héros charismatique, un contexte historique qui vous donne envie de replonger dans vos livres d'histoire, un pays qui vous fait rêver... Pendant la  Coupe du Monde de foot, Deon MEYER m'a fait voyager à moindre frais... Je ne crois pas que Lemmer soit un personnage récurrent de Meyer... Dommage ! Un grand plaisir de lecture !

Le dernier opus de Deon Meyer 13 heures, j'ai très envie de le lire...

13heures

Cette chronique de lecture est originellement parue le 22 juillet dans Jazz and crimes, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Vonette.

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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 08:45

VieSaleBoulot.jpgLa vie est un sale boulot, de Janis Otsiemi
Jigal, 130 pages, ISBN 978-2914704618

L'occasion fait le larron. Une grande chaîne de distribution (commençant par FN et finissant par AC) a décidé de faire une thématique polar africain. J'ai trouvé cela original, et je me suis rappelé que j'avais un livre caché au fond d'une de mes bibliothèques. D'où ce très bon roman noir (sans jeu de mot) de Janis Otsiemi. Ceci fait partie de mon défi de Littérature policière sur les 5 continents.

La vie est un sale boulot raconte l'histoire de Ondo Mba Alex, dit Chicano et de sa bande. Chicano, Ozone et Lebegue prévoient de faire un casse chez Farrad, un Arabe qui tient un magasin de luxe. Farrad doit être intercepté alors qu’il va déposer sa valise d'argent à la banque. Le coup est bien prévu : Lebegue tient en joue la femme de Farrad et les deux vendeurs, Chicano reste au volant de la voiture pour prendre la fuite, et Ozone doit récupérer l'argent.

Mais alors qu'Ozone file un coup de poing à Farrad, celui-ci ne se laisse pas faire et Ozone lui tire une balle dessus. « L'Arabe avait attrapé le pruneau sur le front comme on attrape un rhume. Ozone s'enfuit en courant, Lebegue s'éclipse et Chicano se fait serrer par des agents de la Société Gabonaise de Sécurité. ».

Après quatre années passées en prison, Chicano va sortir. En effet, il bénéficie de la grâce présidentielle. C'est inespéré, car cela n'arrive qu'à ceux qui sont condamnés à de faibles peines. Une fois dehors, il est plein de bonne volonté, veut trouver un travail, retrouver Mira, celle qu'il aime. Mais, il est bien difficile de trouver un travail quand on n'a pas de certificat, et Mira est enceinte d'un autre.

En introduction du livre, on trouve un extrait de L'instinct de mort de Jacques Mesrine. Il y est dit : « Un ex-condamné ne sera jamais quitte de sa dette, même après l'avoir payée. » Et voilà tout le drame qui se joue dans ce petit roman de 130 pages. Avec une intrigue classique, Otsiemi nous offre un voyage à Libreville, Gabon. Les personnages sont bien dessinés, et après nous avoir décrit le parcours de Chicano, il nous plonge dans les méandres de la corruption de la police judicière.

Car la grande qualité de ce roman est bien là : grâce à sa grande faculté à raconter des histoires, Otsiemi nous fait voyager. Son style est empreint du langage de là-bas, les dialogues viennent de ces contrées lointaines, les ambiances sont alourdies par le soleil, les expressions viennent du parler local. Tout au long du bouquin, je n'ai pas arrêté de m'extasier devant ce Français adapté. Et n'ayez crainte, on comprend parfaitement l'histoire.

Par ce voyage sur ce grand continent que je n'ai pas encore visité, je vous conseille vivement de lire ce livre, qui restera dans ma mémoire comme une carte postale colorée. Une très bonne découverte.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 30 mai dans Black novel, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Pierre.

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 19:44

LamantinPoche.jpgLa malédiction du Lamantin, de Moussa Konaté
Points, 2010, 188 pages, ISBN 978-2757816547

Ma note 1/5

Au cœur de la saison sèche, sans prévenir, le fleuve Niger entre en furie, laissant sans vie le chef Kouata et son épouse. Ils étaient tous deux des Bozos, une ethnie réputée pour sa connaissance des mystères du monde aquatique. En dépit des preuves apportées par le commissaire Habib, les villageois croient à une mort surnaturelle: c'est le Lamantin, le génie du fleuve, qui s'est vengé. Mais de quoi ?

Essayiste, dramaturge et romancier, Moussa Konaté est considéré comme le meilleur représentant de la littérature malienne. Il partage son temps entre la France et Bamako, où il a créé une maison d'édition. La malédiction du Lamantin est une nouvelle enquête du commissaire Habib.

J'ai lu ce livre dans le cadre des challenges ABC, Littérature policière sur les 5 continents et Safari littéraire.

J'ai été très déçue par le côté 'enquête policière' qui est à mon goût beaucoup trop simple et superficiel (l'enquête en elle-même doit faire environ 50 pages et l'on devine vite qui est l'assassin). Elle semble n'être en réalité qu'un prétexte pour raconter les deux facettes du Mali : l'ancien, avec ses croyances et ses superstitions et le moderne qui tente de se faire une place sans trop heurter la tradition.

Ce roman s'adresse aux amoureux de l'Afrique et du Mali, ceux qui y sont déjà allé ou qui comptent s'y rendre.

Personnellement, l'Afrique n'est pas ma destination littéraire de prédilection, je lui préfère des lieux plus 'proches' de moi, comme les États-Unis, l'Angleterre ou l'Égypte.

Pour conclure je dirais : ceux qui veulent une histoire policière digne de ce nom, passez votre chemin ; ceux qui veulent lire l’Afrique, vous y trouverez votre bonheur.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 28 mai dans My lit', blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Charlotte.

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 00:11

13heures.jpg13 heures, de Deon Meyer
Seuil/Policiers, février 2010, 461 pages, ISBN 978-2020977692
13 UUR (2008) est traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Estelle Roudet.

J'ai un peu tardé à lire le dernier roman de Deon Meyer. Parce que j'étais débordé, parce que j'avais un peu peur d'être déçu... Eh bien, contrairement à d'autres fans de cet auteur sud-africain, j'ai été aussi emballé par 13 heures que par les précédents romans.

05 h 36. Une jeune fille (on apprendra par la suite qu'elle est Américaine) court sur les hauteurs du Cap pour sauver sa peau.

05 h 37. L'inspecteur Benny Griessel est réveillé par son collègue Vusi (Vusumuzi Ndabeni) : le corps d'une jeune fille a été trouvé, égorgée.

07 h 02. Le corps sans vie (abattu de deux balles) d'Adam Barnard est découvert dans son salon. Les cris de la bonne réveillent Alexandra Barnard, qui s'est endormie la veille dans un fauteuil complètement saoule, comme tous les soirs. Fransman Dekker (un métis) est en charge de l'affaire. Avec Vusi, il fait partie du groupe de jeunes recrues que Benny doit former sur le terrain.

La journée ne fait que commencer pour Benny Griessel. Elle va être éprouvante. D'autant que le soir, à 19 h 00, il doit revoir sa femme après six mois de séparation. Six mois pendant lesquels il a réussi à ne pas boire une goutte d'alcool.

On retrouve dans ce thriller lancé à toute allure Benny Griessel, flic alcoolique déjà protagoniste du Pic du diable. Unité de temps (13 heures), unité de lieu (Le Cap), Deon Meyer restreint son champ par rapport à ses polars précédents, mais ne restreint en rien son talent.

La première impression, presque physique, c'est le rythme, la vitesse, l'efficacité absolue. Impossible de lâcher le bouquin, surtout passé la moitié quand la course contre la montre est clairement lancée. Cela paraît banal, et on peut lire la même chose dans pas mal de thrillers tous venant d'être publiés ici et là. Détrompez-vous, c'est du grand art, du millimétré. Avec cette trouvaille géniale de faire du protagoniste principal un « mentor » obligé de courir pendant tout le roman d'une affaire à l'autre, d'une urgence à l'autre. Je vous promets qu'on referme le bouquin aussi fatigués que Benny !

Mais ce n'est pas tout. Deon Meyer ne se « contente pas » d'écrire un thriller de plus, aussi efficace soit-il. Les personnages sont parfaitement définis, touchants dans leurs faiblesses, leurs peurs, leurs failles, mais aussi leur honneur et leur dignité. La ville du Cap magnifiquement décrite, bien plus que dans les précédents romans qui couvraient (du moins pour les trois derniers) tout le pays.

J'ai pu lire que Deon Meyer avait sacrifié le côté « sociologique » de ses romans précédents au profit d'un pur thriller. Je ne suis pas d'accord. Ce que l'auteur ne fait pas ici, contrairement aux romans précédents, c'est faire remonter les racines du mal à l'histoire du pays, à l'époque de l'apartheid. Mais, tout comme dans les précédents, quand on prend le temps de réfléchir à tête reposée (c'est-à-dire après avoir compulsivement tourné les pages jusqu'à la dernière) on s'aperçoit qu'une fois de plus, en toile de fond, on a toute la situation sociologique d'un pays qui continue, vaille que vaille, sa reconstruction au sein d'un continent écrasé de pauvreté.
C’est peut-être moins mis en avant que précédemment, mais c'est là, bien présent. Non décidément, toujours aussi fort ce Deon Meyer.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 17 mai dans Actu du noir, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Jean-Marc.

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