Pour la clôture du défi littérature policière sur les cinq continents, j'ai choisi de lire ce roman pour le continent américain.
Le silence de la pluie, de Luiz Alfredo Garcia-Roza
Actes Sud, Babel noir, 2004, 304 pages,ISBN 978-2-7427-4939-3
Traduit du portugais (Brésil) par Vitalie Lemerre, Eliana Machado.
Quatrième de couverture
« Dans un quartier huppé de Rio de Janeiro, un jeune cadre dynamique grimpe dans sa berline, dépose son attaché-case
sur le siège et tire quelques bouffées d'une cigarette. Un peu plus tard, son cadavre gît dans le véhicule, une balle logée dans la cervelle. L'inspecteur Espinosa assemble les pièces du puzzle :
une coquette assurance-vie, une veuve trop jolie pour être honnête, un truand à la petite semaine, une secrétaire aventurière, un ex-flic reconverti dans les assurances. Plus qu'elle n'élucide le
mystère de cette mort inconcevable, l'enquête nourrit l'intrigue et les événements s'enchaînent, jusqu'à un meurtre torride commis menottes aux poignets entre des draps froissés. Préférant
traquer les bons livres plutôt que les malfrats, l'inspecteur Espinosa parcourt les rues de son enfance, médite face à la mer tant sur l'enquête que sur le cours de sa propre existence. Le
policier, qui partage la rigueur éthique et esthétique de son lointain homonyme en se tenant à distance des passions de l'âme, a l'esprit d'un penseur et le cœur d'un romantique. Mais assez
d'expérience pour savoir que les choses sont rarement ce qu'elles semblent être. »
Mon avis
Je suis ravie de cette découverte, j'ai reçu ce livre dans le cadre du bookcrossing. J'ai beaucoup aimé le
personnage principal : l'inspecteur Espinosa et notamment sa passion pour les livres. De plus, ses réflexions sont assez pertinentes dans l'enquête. Il s'interroge sur le pourquoi et le
comment, il essaye de dénouer les fils et met en avant plusieurs éventualités. Le schéma du roman policier est très différent de l'habituel 'meurtre, enquête et résolution de l'enquête'. Les
principes de l'enquête sont complètement bousculés dans ce roman c'est ce qui m'a plu : comment un suicide va engendrer des meurtres ? Le Brésil reste presque invisible dans l'intrigue, l'auteur
a choisi de se focaliser sur l'enquête. Dans les derniers chapitres on devine qui est le meurtrier ; comme on le sait on espère qu'Espinosa le découvre le plus rapidement possible avant de se
jeter dans la gueule du loup, ce qui rajoute du suspense à l'intrigue.
Il existe deux autres romans avec Espinosa, je pense les lire prochainement.
Quelques extraits
« Il y a des gens qui, lorsqu'ils rentrent chez eux, sont accueillis par leur femme, par leurs enfants ou par un
chien joyeux qui remue la queue ; moi je suis accueilli par le répondeur. Je suis presque sûr qu'il pressent mon arrivée entend mes pas dans l'escalier reconnaît le bruit des clés et, comme il
n'a pas de queue à remuer, il commence frénétiquement à clignoter. Et vu la façon dont il clignotait ce samedi après-midi, on aurait dit que le monde m'avait finalement découvert [...] Encore un
samedi après-midi, des livres à mettre en ordre des petites répartitions à faire dans l'appartement, des promesses de ranger ce qui était inrangeable. »
« On a jamais vu, dans aucun film, au moment qui précède le dénouement de l'histoire, le héros rester assis chez
lui, à regarder le plafond, à attendre patiemment que quelque chose se passe. »
Cette chronique de lecture est originellement parue le 17 novembre 2011 dans Lilas Violet, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'Ashentie.