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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 11:41

SinistresAugures.jpgArthur Upfield est né en 1888 à Gosport en Angleterre. À dix-neuf ans, il part pour l'Australie où il restera jusqu'à sa mort en 1964. Il publie la première enquête de Napoléon Bonaparte en 1928.

Mon choix s'est arrêté sur :

Sinistres augures, Paris : 10-18, 1993, 253 pages, traduit de l'anglais, ISBN 978-2264018915.

Quatrième de couverture
Nom : Napoléon Bonaparte. « Bony » pour les intimes. Profession : inspecteur métis de la police du Queensland, dans le bush australien. Son créateur, Arthur Upfield (1888-1964), est fasciné par ce pays-continent dont il décrit avec lyrisme l'étrange beauté. D'où le rythme lent et prenant de ses livres balayés par le souffle des grands espaces, là où le temps semble s'être arrêté. Comme l'a écrit Antoine de Gaudemar dans Libération : « Napoléon n'enquête pas sabre au clair, mais tel un caméléon il s'immerge dans le milieu où s'est déroulé le crime. Bony s'identifie à la tortue : il ne court pas mais finit toujours la course ».

C'est un roman qui me laisse perplexe. Je trouve que l'auteur y va très fort à l'égard des Aborigènes. Il faut 'recontextualiser' ce roman écrit dans les années quarante et cinquante pour comprendre le pourquoi du comment car c'est encore l'époque du colonialisme. L'image des Aborigènes est souvent réduite à celle de sauvages. J'avoue que cela m'a gênée pour la lecture de ce livre. Néanmoins, ce roman est très dépaysant. Arthur Upfield décrit si bien les paysages que l'on se perd au gré des pistes et des campements. L'intrigue est bien ficelée mais la fin est trop convenue. Certains éléments de l'enquête sont tellement évidents que l'on se doute de ce qui va se passer. 

Cette chronique de lecture est originellement parue le 20 mars 2011 dans Lilas Violet, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'Ashentie.

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 15:05

AManLayDeadLa clinique du crime, de Ngaio Marsh

(The Nursing Home Murder)

Harper, 231 pages, ISBN 978-0007328697


Ngaio Marsh est une écrivain néo-zélandaise de romans « whodunit » dans la lignée des livres d'Agatha Christie.

 

Le ministre de l'Intérieur britannique, Sir Derek O'Callaghan, souffre du ventre depuis plusieurs semaines mais tient le coup stoïquement afin de présenter son projet de loi en rapport avec les anarchistes, de plus en plus actifs dans le pays. N'y tenant plus, il va devoir se faire opérer en urgence d'une appendicite. Le Dr Sir John Phillips, sollicité par l'épouse du ministre, va s'occuper de l'opération. Celle-ci est un succès mais le patient décède inopinément en salle de réveil. Lady O'Callaghan a rapidement des soupçons et demande à Roderick Alleyn, inspecteur à Scottland Yard, d'enquêter sur le meurtre de son mari…

 

CliniqueCrimeComme les deux premiers livres du tome, cette histoire est divertissante et facile à lire. Par contre, la lecture de ce troisième volet des aventures d'Alleyn m'a confortée dans l’idée que ce sera probablement le dernier. Je n'y peux rien, le héros m'agace toujours autant. Décidément, je resterai fidèle à Agatha Christie et à son rondouillard Hercule Poirot.

 

Toutefois, si je fais abstraction du personnage d'Alleyn, je dois dire que c’est l'histoire que j'ai trouvée la plus intéressante et la mieux ficelée des trois livres présents dans mon tome. Les raisons de tuer le ministre de l'Intérieur ne manquent pas mais celle du ou de la meurtrière est plutôt originale et m'a surprise d'autant plus que finalement dans les deux premiers livres, les alibis des meurtriers étaient très classiques.

 

[Une chronique de lecture de Pélie]

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 10:18

Homme2tribus.jpgL'homme des deux tribus, d'Arthur Upfield
10/18, Grands détectives, mai 2008, 287 pages
ISBN 2-26404-781-X

Je sais, je cède aux sirènes de la facilité et ne découvre – ni ne fais découvrir – de nouvel auteur, dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents (alors que c'était un de mes objectifs principaux). Mais comme j'ai eu du mal à me procurer le livre initialement prévu et que les auteurs de polar « océaniens » ne sont pas légion et surtout que j'ai particulièrement apprécié L'empreinte du diable l'année dernière, je me suis dit que je n'allais pas bouder mon plaisir en me plongeant de nouveau dans les aventures de l'inspecteur métis Napoléon Bonaparte.

Et, bien m'en a pris ! Car cette aventure est un petit délice à plus d'un égard ! Déjà par les descriptions somptueuses du désert australien qu'est le Nullarbor. Désert qui sous la plume d'Arthur Upfield se transforme en mer de sable et en plages de chénopodes.

Comme un vaisseau sur la mer, la jeep commença à longer cette côte, et bientôt ils passèrent entre deux îles qui portaient des arbres, puis un peu plus tard pénétrèrent dans un large bras de mer, où les buissons, de chaque côté, descendaient des terres élevées jusqu'aux plages, étroites bandes d'argile. Brusquement, la jeep déboucha sur une plage et remonta entre les broussailles vers les ondulations du terrain.

Mais surtout par l'intrigue, ce qui est bien le minimum quand on lit un roman policier me rétorquera-t-on. Certes, mais jugez plutôt. Une jeune femme célèbre pour ses émissions radiophoniques disparaît peu après avoir été acquittée du meurtre de son époux. Disparition d'autant plus sensible qu'elle a lieu à proximité d'un désert dans lequel les militaires mènent des opérations secrètes...
Parti enquêter sur ce qui semblait être une simple disparition, Bony découvre qu'il en est question de plusieurs. À tel point que les disparus forment la mystérieuse IAL... (dont je ne dévoilerai pas le sigle pour ne pas gâcher l'effet de surprise, mais à laquelle l'inspecteur sera convié comme « membre d'honneur »). Ceux-ci sont détenus dans une grotte sans aucun espoir de sortie (quand bien même ils s'échapperaient, le désert les attend ; et pour qui ne s'y connaît pas, c'est la mort assurée avec pour seul horizon encore et toujours des terres arides sans aucun moyen de se repérer...).
Sans compter qu'un meurtre y a eu lieu, peu avant l'arrivée de l'inspecteur. Et le voilà donc avec une seconde affaire sur les bras. Homicide à huis-clos qui mettra sa perspicacité à l'épreuve encore une fois.

Voilà un charmant divertissement si on veut oublier le froid terrible qui risque de s'abattre encore sur le pays.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 27 décembre 2010 dans iti1801, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'iti.

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 07:00

LoiTribu.jpgLa loi de la tribu, d'Arthur Upfield
10/18, juillet 2008, 288 pages

World Books Challenge : Australie, La loi de la tribu
Cet article est aussi le premier dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents et ouvre la danse avec l'Océanie !

Bien qu'Arthur Upfield soit un écrivain britannique c'est lui que je choisis pour l'Australie car c'est le pays où il a passé la plus grande partie de sa vie et je le considère donc comme Australien d'adoption. Sans compter que tous les « Blancs » australiens sont en fait d'anciens immigrés d'Europe. Arthur Upfield y est arrivé à 22 ans, en 1810. Il faisait partie de tous ces jeunes Européens qui après un échec sur le vieux continent rêvaient d'un monde meilleur. Il est connu pour ses romans policiers mettant en scène l'inspecteur Napoléon Bonaparte, né d'une mère aborigène et d'un père blanc.

Le roman que j'ai lu, La loi de la tribu, se déroule au début des années soixante dans une ferme du nord de l'Australie à la frontière du désert. Ce n'est pas vraiment l'intrigue policière elle-même qui est frappante, même si, malgré un dénouement un peu peu décevant, elle est bien menée et tient le lecteur en haleine. Non, ce qui marque dans ce roman, c'est la description de ce monde en équilibre précaire entre les fermiers blancs et les tribus aborigènes. On est à une période clé de l'histoire australienne et surtout aborigène. Les tribus ne peuvent plus ignorer la présence blanche, certains jeunes « s'assimilent » en obtenant une éducation et un métier mais il leur reste le tiraillement entre leur nouvelle identité et leur origine. La ferme est tenue par un couple blanc mais les travailleurs sont principalement aborigènes et appartiennent à la la tribu voisine. Cette dernière s'accommode comme elle peut et s'adapte à la situation tout en se battant pour préserver son mode de vie. D'autres tribus sont évoquées, les « sauvages », ceux qui n'ont pas de rapports avec les Blancs et ont réussi à éviter jusqu'à présent la nouvelle civilisation qui s'installe. Chaque personnage, qu'il soit blanc ou aborigène, est traité d'une façon précise et ce petit monde prend vie sous la plume de l'auteur. Le personnage principal est l'enquêteur qui, appartenant aux deux cultures, est capable d'en comprendre les modes de pensée et de décrypter les tensions sous-jacentes à l'affaire. Un roman très agréable donc, qui nous plonge à la frontière du désert australien et nous donne envie de découvrir plus profondément la culture et l'histoire aborigènes.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 2 janvier dans Viviane voyage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Viviane.

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 18:21

AustraliaUnderground.jpgAustralia Underground, d'Andrew McGahan
Actes Sud, collection Actes noirs, octobre 2008, 350 pages, ISBN 978-2-742777914
Actes Sud, Babel noir, novembre 2010, 384 pages, 978-2-742794553
Traduit de l'anglais (Australie) par Laurent Bury

Andrew McGahan est un auteur australien qui vit à Melbourne. Il est l'auteur de Derniers verres et de Terres noires, terres blanches.

Résumé
Léo James, promoteur véreux, a savamment réussi sa carrière en profitant de la notoriété de son frère Bernard, homme politique rusé et patient, monté dans les échelons jusqu'à être le Premier ministre d'Australie. Nous sommes en 2010.

Mon avis
Voilà un livre qui ne laisse pas indifférent ! Australia Underground est un livre de politique-fiction qui vous glace. Une légère anticipation : le livre est paru en 2008 et l'action se passe en 2010. L'Australie est devenue un État totalitaire. Finie la démocratie... Bonjour les ghettos, les barrages routiers, les militaires dans les rues... La dérive sécuritaire fait loi : les musulmans sont enfermés dans des « enclaves culturelles », les libertés individuelles sont réduites, le patriotisme est poussé à l'extrême...
Léo, frère du Premier ministre est un promoteur véreux qui se sert des appuis politiques de son frère pour mener à bien ses petites combines. Un jour de cyclone dévastateur, il va se faire enlever par un groupe terroriste : « les Jihad du Sud ». L'enlèvement tourne court et la chef du groupe, Aicha et lui vont être secourus par Harry un membre d'une organisation clandestine : « Australia Underground » qui lutte contre le pouvoir en place. Il nous relate leur cavale dans un pays sous le joug des militaires avec des retours en arrières explicatifs. Léo a eu vent d'un secret d'État qu'il ne doit révéler à aucun prix...
Un très bon polar, une intrigue qui vous tient en haleine, des pages qui se tournent toutes seules et une fin qui tient la route ! À la lecture de ce livre vous frémissez que nos pays démocratiques puissent subir une telle dérive... Pouvons-nous dormir sur nos deux oreilles en espérant que cette fiction reste ce qu'elle est... Une fiction ? On l'espère...
Un moment de lecture que je conseille vivement à tous les amateurs de politique-fiction et aux autres.

Australia Underground est sorti dans la collection Babel chez Actes Sud le 3 novembre.  Australia Underground est un livre qui peut être mis en parallèle avec l'excellent Fatherland de Robert Harris. Ils se rejoignent dans la même vision catastrophique d'un futur que n'importe lequel d'entre nous espère qu'il ne reste que fiction... Mais malheureusement l'actualité nous rappelle que dans certains États cette dérive totalitaire existe déjà !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 16 novembre 2010 dans Jazz and crimes, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Vonette.

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 12:36

AManLayDeadL'assassin entre en scène, de Ngaio Marsh
Enter a Murderer : Harper, 216 pages, ISBN 978-0007328697

Ngaio Marsh est une écrivain néo-zélandaise de romans « whodunit » dans la lignée des livres d'Agatha Christie.

Roderick Alleyn, inspecteur à Scotland Yard, est invité par un ami journaliste à assister à une pièce de théâtre, Le Rat et le Castor. À la fin, Félix Gardener, le premier rôle, tire sur Arthur Surbonadier comme tous les soirs. Or, ce soir-là, la balle à blanc a été remplacée par une balle réelle. Un meurtrier se cache parmi la troupe. Alleyn va devoir enquêter pour découvrir la vérité et sa tâche va être ardue car Surbonadier était détesté de tous et chacun aurait une raison de l'éliminer.

AssassinScene.jpgCe livre est divertissant et facile à lire. Après avoir lu le premier tome de cette série, Et vous êtes priés d'assister au meurtre de..., j'ai tout de même trouvé la lecture du second un peu redondante. En plus, j'avoue que j'ai tendance à toujours faire un parallèle avec les romans d'Agatha Christie que j'ai adorés ado et que j'ai probablement un peu idéalisés. Du coup, j'ai un peu de mal à complètement apprécier les livres de Ngaio Marsh. Puis, il faut le dire, le héros, Alleyn, est un peu agaçant. Il a tout pour lui. Il est beau, athlétique et il sait tout, comprend tout. Même pas un petit défaut ? Pas alccolique ? Pas un peu suicidaire ? Pas une petite poignée d'amour qui pointe son nez ? Il est trop lisse ! Alors, je sais que pour une dame de la bonne société néo-zélandaise du début du XXe siècle, un héros pas propre sur lui, ça aurait fait un peu tache mais quand même ! Même Hercule Poirot (qui date de la même époque) n'est pas 100 % parfait avec son embonpoint et sa vanité. Enfin, il me reste encore un troisième livre à lire sur cette série pour le défi, on verra s'il me fera changer d'avis.

[Une chronique de lecture de Pélie]

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 00:12

SigneMountain.jpgSigné Mountain, de Peter Corris
Rivages/Noir, septembre 2010, 299 pages, ISBN 978-2743621339
Deal me out (1986) traduit de l'australien par Catherine Cheval

Vous ne pouvez pas savoir le plaisir que j'ai éprouvé à ouvrir Signé Mountain de Peter Corris. Parce que, comme le suggère le titre fort littéraire de ma chronique [Une madeleine australienne], Peter Corris et son Cliff Hardy ont été parmi les premiers à m'accueillir dans le monde merveilleux du polar. Ni les meilleurs, ni les plus originaux, mais avec Hillerman, Ellroy, Montalban et un ou deux autres, un des premiers que j'ai lus et appréciés.

Comme son auteur, Cliff Hardy est Australien, de Sydney. Il est privé, un vrai, un hard-boiled pur et dur, dans la grande tradition Bogart. Il picole, sait se battre, raconte à la première personne, a le sens de la formule, plaît aux femmes mais vit seul... Un vrai vous dis-je.

Tout commence quand un de ses amis, loueur de voitures, l'embauche pour démasquer l'équipe qui lui a déjà volé 4 voitures. Or parmi les voleurs déguisés et maquillés qui ont loué un véhicule sous un faux nom, Cliff reconnaît une de ses connaissances de bar : Bill Mountain, écrivain raté, alcoolique accompli, qui gagne (fort bien) sa vie en écrivant des merdes pour la télé. La suite ne sera qu'une longue poursuite, derrière un looser qui plonge toujours plus loin dans la folie.

Essayons d'être objectif... Pas grand-chose d'original, rien de révolutionnaire dans ce roman. Le plus grand dépaysement vient du lieu, Sydney, où le privé est quand même plus rare qu'à Los Angeles, New York ou Paris. Sinon sur une intrigue somme toute assez classique, proche (pour le point de départ) de celle du dernier baiser de l'immense James Crumley (un privé court après un écrivain en panne d'inspiration), et une histoire qui fonctionne, avec un personnage comme les aiment les amateurs de polar, des rebondissements, de la castagne... Et le plaisir de retrouver un personnage perdu de vue depuis longtemps, de se couler dans cette histoire comme dans des pantoufles certes un peu usées, mais ô combien confortables.

Parce qu'on ne peut pas ne lire que du David Peace, que du génial, que du qui secoue, et qu'un bon polar des familles, avec un privé dur à cuire dans la tradition, écrit par un bon écrivain qui maîtrise parfaitement son sujet, ça fait aussi du bien de temps en temps.

Allez, quelques réflexions de Cliff, qui font partie du charme de l'ensemble :
« On a échangé une poignée de main, si longue que j'ai bien cru qu'il voulait me léguer la sienne. »
« avec des cheveux plus sel que poivre, et une calvitie si galopante que c'était à se demander si son dernier cheveu aurait le temps de blanchir avant de tomber. »

C'était donc ma madeleine à moi. Une de mes madeleines.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 19 septembre dans Actu du noir, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Jean-Marc.

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 18:55

PasTracesBush.jpgPas de traces dans le bush, d'Arthur Upfield
10-18, juin 1994, n° 2504, 287 pages, ISBN 2-264-01963-8
Collection Grands détectives dirigée par J.C. Zylberstein
Traduit de l'anglais par Michèle Valencia

Arthur Upfield naît en 1888 dans la région du Hampshire, en Angleterre mais passe la plus grande partie de sa vie en Australie où il arrive en 1910. Il sillonne l'intérieur du pays, se familiarise avec la culture aborigène ce qui lui donnera la matière pour les romans futurs. Sa vie entière se passe en Australie, hormis quelques retours en Europe : il combat dans les forces armées australiennes, il épouse une infirmière australienne Anne Douglas, il mène une existence de trappeur et de mineur tout en envisageant une carrière littéraire. Il se consacre ensuite à l'écriture. Même âgé, il continue ses explorations des terres vierges, participe à des recherches scientifiques dont il nourrit ses romans. Il meurt en 1964.

C'est la création du personnage de l'inspecteur Napoléon Bonaparte en 1929, dans le roman The BaraKee Mystery qui inaugure la série qui lui fera connaître le succès.
Ce personnage, qui se fait appeler par son diminutif Bony  aurait été inspiré par un pisteur métis, rattaché à la police de Queensland et serait aussi la synthèse de plusieurs Aborigènes rencontrés par Upfield. Il deviendra un personnage récurrent des romans policiers d'Upfield jusqu'en 1960.

Il faudra attendre 1991 pour que l'éditeur Jean-Claude Zylberstein publie l'auteur en français.
L'écrivain est longtemps méprisé par l'intelligentsia australienne en raison de son intérêt pour la culture aborigène envers laquelle le racisme était de mise puis par les Aborigènes qui lui reprochent des inexactitudes.
 
Paru pour la première fois en 1940, le roman Pas de traces dans le bush n'est pas le plus célèbre d'Arthur Upfield mais il se déroule dans le bush, c'est-à-dire les immenses étendues désertiques du centre de l'Australie où les colons écossais ont installé des élevages de milliers de têtes de bétail. Les propriétés sont distantes de centaines de kilomètres, vivent en quasi-autarcie et le trafic avec la ville se fait par avion. La culture européenne coexiste avec celle des tribus aborigènes, elles, en conflits permanents.

Bony manque périr sous une bombe larguée au-dessus de l'endroit de son pique-nique, à la première page du roman ! Il enquête sur la mort d'un officier de police dont la voiture est mitraillée dans les secondes qui suivent par un as de l'aviation, juste sous ses yeux. Apparemment, il s'agit de récupérer une sacoche avec les preuves de meurtres. De fait, l'identité de l'attaquant est vite dévoilée. Ce qui importe, c'est de comprendre les motivations de l'assassin et de contrecarrer ses plans de destruction et de meurtres. Comment faire pour que sa haine vengeresse ne prenne des proportions épouvantables ? Il ne peut y réussir tout seul.

L'intérêt primordial du roman réside dans la coopération du chef des Wantella, Eau Brûlante, avec l'inspecteur Bonaparte pour déjouer les perfidies de Rex (fils de Mcpherson, propriétaire et de la belle métisse Tarlarin) qui s'est allié à la tribu ennemie des Illprinka et à leur chef sorcier, le traître Itcheroo. L'amitié et la confiance qui les unissent s'expliquent en partie par le fait que Bony est lui aussi un métis, de mère aborigène et de père européen. Recueilli après l'assassinat de sa mère, il doit son nom à ce qu'il mâchait des feuillets d'une biographie de Bonaparte à sa découverte !... Il a donc dans ses gênes (c'est la théorie développée) la possibilité d'accéder aux mystères et aux pouvoirs occultes tout comme celle de vivre en harmonie avec les Blancs. Eau Brûlante, lui, a été le compagnon de jeux du vieil Écossais. La justice traditionnelle n'a pas sa place dans cet univers naturel violent. La nature, avec ses paysages immenses, âpres et inhospitaliers mais propices aux pièges de tout ordre crée, étrangement, un huis-clos oppressant. Tout y est exacerbé, excessif, tendu, explosif.
Les chenopodes, les lantaniers, le bosquet de livistonias peuvent se transformer aussi bien en abris qu'en pièges mortels. Des marches sur l'argile rouge et brûlante se transforment en torture et que dire du raffinement des manœuvres du tueur au sang-froid dans les plaines marécageuses ou au cœur des déserts. Le moindre petit nuage de poussière est vu à deux cents kilomètres... On communique autant par téléphone (quand les fils n'en sont pas coupés...) que par messages de fumée, les Aborigènes ne portent qu'un cache-sexe alors que les Blancs prennent le thé dans de la porcelaine sous les tableaux de leurs ancêtres, on parle 'petit nègre' aux Noirs, jugés souvent très primitifs... ou un anglais châtié.
Bref, ce livre est marqué par les mentalités des années quarante et le colonialisme triomphant perceptibles à de nombreux détails, mais Arthur Upfield dépasse ces préjugés.
Il sait reconnaître la grandeur d'âme des Aborigènes, la force de leur civilisation. Il respecte leur loyauté, leur courage, et si certains sont traîtres et cruels , c'est qu'ils ont été pervertis par les valeurs occidentales fondées sur l'égoïsme et le goût du pouvoir.

En résumé, un roman policier 'ethnologique', curieux et assez captivant. Les rebondissements ne manquent pas dans cette structure narrative désormais classique. En tout cas, une découverte d'un milieu, des particularismes d'un continent encore secret et une plongée dans l'histoire des premiers pionniers du bush.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 1er septembre dans Les plaisirs de Mimi, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Mimi des Plaisirs.

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 11:51

BonyKellyGang.jpgBony et la bande à Kelly (Bony and the Kelly Gang), d'Arthur Upfield

10/18, Grands détectives, 2001


L'auteur
« Arthur Upfield nous entraîne à la suite de son héros, l'inspecteur Napoléon Bonaparte, dans les paysages du bush australien, aussi étranges que la face cachée de la Lune et nous initie aux arcanes de la culture aborigène. [...] Upfield est le pionnier du polar ethnologique. » - Tony Hillerman

Enfin je fais la connaissance du fameux Inspecteur Bonaparte, dit Bony, d'Arthur Upfield, et je suis assez contente de mon choix de roman dans cette série car j'ai longuement hésité !

Ici, Bony se retrouve en Nouvelle-Galles-du-Sud pour infiltrer une communauté d'Irlandais suspectés de trafics illégaux, mais surtout du meurtre d'un contrôleur des contributions. Il se fait passer pour Nat Bonnay, ex-voleur de chevaux cherchant à gagner sa vie à l'abri des patrouilles de police. Embauché comme arracheur de patates par la famille Conway, il mène son enquête tant bien que mal, le risque d'être découvert étant grand, mais surtout celui de se complaire dans sa nouvelle vie...

Je n'ai pas eu l'impression d'être au cœur d'une enquête policière mais plutôt à la découverte des mœurs d'un clan, façon Witness avec Harrison Ford au milieu des Amish, sauf que là c'est un policier censé mener une enquête qui est séduit par ses suspects et qui commence à être pris dans un piège affectif. J'ai bien aimé ce côté enquête tranquille qui s'attache plus aux gens, à leur mode de vie, leur quotidien, qu'à une intrigue poursuite classique.

BonyBandeKelly.jpgJ'ai moi aussi été peu à peu séduite par cette communauté irlandaise isolée, rebelle, réfractaire aux lois, aux Anglais et au gouvernement australien. On s'attache à ces personnages hauts en couleur, entre autre la grand-mère Conway, Red Kelly, Mike Conway, que l'auteur a su rendre terriblement vivants et réalistes.

J'ai beaucoup aimé cet aperçu que j'ai eu de Bony, moitié Aborigène, moitié Blanc, son côté rebelle aussi, son côté abo qui prend le dessus par moment et qui se heurte au tempérament irlandais réputé pour être explosif. Les confrontations étaient particulièrement intéressantes. J'ai juste regretté de ne pas avoir connu Bony à travers d'autres intrigues pour mieux cerner le personnage. Là, jouant le rôle d'un ex-voleur de chevaux, hors-la-loi jusqu'à s'y fondre de façon alarmante, j'ai eu du mal à faire la part entre le vrai Bony et le comédien... Et puis j'aurais aimé connaître son passé, les origines de son nom atypique...

Une lecture qui coule toute seule, très agréablement dépaysante, l'auteur excelle dans la description des paysages et la création d'atmosphère. Voilà une série qu'il ne me déplairait pas de découvrir davantage !

Également commenté par Keisha.

Lu dans le cadre du deuxième tour du défi Littérature policière sur les 5 continents
(DAL 2 - 6 / reste 01 - youhou !)

Cette chronique de lecture est originellement parue le 8 août 2010 dans Lecture sans frontières, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'A Girl from Earth.

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 12:41

PlageVide.jpgLa plage vide, de Peter Corris
Rivages Noir, avril 1988, 214 pages, ISBN 978-2869301474

Dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents, j'ai choisi de lire un récit d'un auteur australien, Peter Corris.

Présentation de l'éditeur : John Singer, caïd du marché et roi des machines à sous, a disparu deux ans plus tôt, après avoir été aperçu sur une plage de Sydney. La rumeur prétend qu'il s'est noyé. Mais la femme de Singer ne se voit pas dans un rôle de veuve. Elle engage Cliff Hardy, un privé, pour découvrir la vérité sur la disparition de son mari.

Mon avis
Le roman début par une enquête un peu particulière pour Hardy puisqu'il s'agit d'en arriver à trouver si John Singer est bel et bien mort, comme tout semble le laisser croire, ou s'il est au contraire toujours vivant.
Hardy accepte sans beaucoup d'enthousiasme, en se disant qu'un peu d'argent rentrera dans les caisses. Mais bien vite, les choses s'accélèrent et ses questions dérangent sans aucun doute ; lui-même ainsi que certaines parmi les personnes rencontrées en font malheureusement les frais. Il n'en faut pas plus pour lui donner la rage de continuer, avec un discret coup de pouce policier.
J'ai vraiment apprécié ce roman noir à souhait, à l'écriture savoureusement cynique : « Il tira sur sa cigarette et fit descendre la fumée jusque dans ses chaussures » ; « Nos cafés arrivèrent, ce qui me laissa le loisir de réfléchir à la réponse à lui donner. Bruce paraissait extraordinairement physique pour un journaliste. La majorité de ceux que je connaissais avaient toutes les peines du monde à porter leur verre à leur bouche sans qu'on les aide, mais les Américains appartiennent à une race différente » ; « C'était Tal qui réfléchissait maintenant et il ne semblait pas capable de faire ça et de tenter quelque chose de méchant en même temps ».
L'enquête elle-même apporte son lot de lugubres découvertes et la fin vaut le coup !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 10 juillet dans Le monde de Paikanne, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Pascale.

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Présentation

  • : Littérature policière sur les 5 continents
  • : Suite au défi 'Littérature policière sur les 5 continents' lancé en décembre 2008 sur 'La culture se partage', ce blog - créé le 1er janvier 2009 - centralise les articles concernant ce défi pour en faciliter la lecture et les liens vers les blogs d'origine.
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