24 juillet 2009
5
24
/07
/juillet
/2009
07:21
L'énigme de la porte Rashomon, d'Ingrid J. Parker
10/18, Grands détectives, avril 2008, 512 pages
Le défi Littérature policière sur les 5 continents aura au moins eu l'avantage de me faire découvrir un nouvel auteur et un nouvel univers dans lequel je prendrai plaisir à me replonger très prochainement (au moins pour lire le premier tome) et régulièrement (car je ne pense pas avoir la patience d'attendre les traductions...). J'espère que d'autres me combleront également, mais ça faisait bien longtemps que je n'avais pas été à ce point enthousiasmé !!! À tel point que j'ai fini le livre en moins d'une petite semaine (alors que je n'ai pas réussi à lire le tiers de Duel en enfer en un mois, même si l'histoire a priori me plaisait bien. Mais là n'est pas la question). Car Ingrid J. Parker (auteur allemand de langue anglaise) a réussi à réunir trois de mes passions (voilà un bien grand mot, mais c'est ce qui s'approche le mieux), à savoir : le Japon (en réalité l'Asie en général), l'Histoire (l'action se déroule au « Moyen-Âge ») et bien entendu le roman policier. Voilà qui pouvait donc difficilement me déplaire.
Par contre, si on se fie à la seule intrigue, on risque d'être un peu déçu. Jugez vous-mêmes. Sugawara Akitada est un jeune fonctionnaire du Ministère de la justice qui s'ennuie ferme aux archives. Aussi saute-t-il sur l'occasion lorsque son ancien professeur lui demande d'enseigner quelques temps à l'université afin d'enquêter sur une sombre affaire de chantage (un enseignant aurait permis à un étudiant médiocre de terminer premier et donc d'être assuré d'avoir un bon emploi au détriment d'un autre plus doué qui le méritait, lui, vraiment et qui se serait suicidé par la suite...). Une affaire qui sera résolue assez rapidement et assez simplement semble-t-il. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, donc. Sauf que les morts bientôt s'accumulent et l'enquête devient de plus en plus risquée, car il est des secrets qu'on est prêt à cacher, coûte que coûte !!! Sans compter qu'à la manière d'une enquête du juge Ti, d'autres énigmes viendront s'ajouter à la première et qu'il faudra à notre jeune héros pas mal de sagacité pour démêler l'odieuse machination d'un seigneur prêt à tout pour devenir plus riche et plus puissant.
Si on ajoute à tout ça une pincée d'histoire romantique (en effet, Akitada va-t-il épousé la fille de son ancien professeur qui ne le laisse pas indifférent ? L'affaire semble mal engagée car si l'union satisferait son père, la demoiselle, elle, ne se montre pas particulièrement intéressée par l'arrangement ; et la mère d'Akitada non plus ne voit pas ça d'un bon œil : qu'elle soit une épouse secondaire à la rigueur, mais la principale ? Ce ne serait pas honorer la famille ! Voilà peut-être un des rares bémols du roman, car on a l'impression qu'on a calqué la psychologie féminine contemporaine. Je me trompe peut-être, mais est-il envisageable à l'époque de désobéir à son père et de refuser un mariage « arrangé » ? C'est d'autant moins sûr que la jeune fille n'apparaît pas comme une forte tête...), on obtient un roman vraiment réussi qui ne devrait pas décevoir. En tout cas, c'est mon coup de cœur du moment, et j'ai hâte d'en lire un autre de la série !
En bonus, une petite citation du livre, on ne peut plus d'actualité, à méditer :
« Nos mœurs ont décliné à mesure que nos quêtes esthétiques devenaient de simples jeux pour les femmes et les enfants. Les quelques poètes dignes de ce nom ensemencent en vain le sol stérile de l'indifférence générale. »
Cette chronique de lecture est originellement parue le 10 juillet dans iti1801, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'iti.
10/18, Grands détectives, avril 2008, 512 pages
Le défi Littérature policière sur les 5 continents aura au moins eu l'avantage de me faire découvrir un nouvel auteur et un nouvel univers dans lequel je prendrai plaisir à me replonger très prochainement (au moins pour lire le premier tome) et régulièrement (car je ne pense pas avoir la patience d'attendre les traductions...). J'espère que d'autres me combleront également, mais ça faisait bien longtemps que je n'avais pas été à ce point enthousiasmé !!! À tel point que j'ai fini le livre en moins d'une petite semaine (alors que je n'ai pas réussi à lire le tiers de Duel en enfer en un mois, même si l'histoire a priori me plaisait bien. Mais là n'est pas la question). Car Ingrid J. Parker (auteur allemand de langue anglaise) a réussi à réunir trois de mes passions (voilà un bien grand mot, mais c'est ce qui s'approche le mieux), à savoir : le Japon (en réalité l'Asie en général), l'Histoire (l'action se déroule au « Moyen-Âge ») et bien entendu le roman policier. Voilà qui pouvait donc difficilement me déplaire.
Par contre, si on se fie à la seule intrigue, on risque d'être un peu déçu. Jugez vous-mêmes. Sugawara Akitada est un jeune fonctionnaire du Ministère de la justice qui s'ennuie ferme aux archives. Aussi saute-t-il sur l'occasion lorsque son ancien professeur lui demande d'enseigner quelques temps à l'université afin d'enquêter sur une sombre affaire de chantage (un enseignant aurait permis à un étudiant médiocre de terminer premier et donc d'être assuré d'avoir un bon emploi au détriment d'un autre plus doué qui le méritait, lui, vraiment et qui se serait suicidé par la suite...). Une affaire qui sera résolue assez rapidement et assez simplement semble-t-il. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, donc. Sauf que les morts bientôt s'accumulent et l'enquête devient de plus en plus risquée, car il est des secrets qu'on est prêt à cacher, coûte que coûte !!! Sans compter qu'à la manière d'une enquête du juge Ti, d'autres énigmes viendront s'ajouter à la première et qu'il faudra à notre jeune héros pas mal de sagacité pour démêler l'odieuse machination d'un seigneur prêt à tout pour devenir plus riche et plus puissant.
Si on ajoute à tout ça une pincée d'histoire romantique (en effet, Akitada va-t-il épousé la fille de son ancien professeur qui ne le laisse pas indifférent ? L'affaire semble mal engagée car si l'union satisferait son père, la demoiselle, elle, ne se montre pas particulièrement intéressée par l'arrangement ; et la mère d'Akitada non plus ne voit pas ça d'un bon œil : qu'elle soit une épouse secondaire à la rigueur, mais la principale ? Ce ne serait pas honorer la famille ! Voilà peut-être un des rares bémols du roman, car on a l'impression qu'on a calqué la psychologie féminine contemporaine. Je me trompe peut-être, mais est-il envisageable à l'époque de désobéir à son père et de refuser un mariage « arrangé » ? C'est d'autant moins sûr que la jeune fille n'apparaît pas comme une forte tête...), on obtient un roman vraiment réussi qui ne devrait pas décevoir. En tout cas, c'est mon coup de cœur du moment, et j'ai hâte d'en lire un autre de la série !
En bonus, une petite citation du livre, on ne peut plus d'actualité, à méditer :
« Nos mœurs ont décliné à mesure que nos quêtes esthétiques devenaient de simples jeux pour les femmes et les enfants. Les quelques poètes dignes de ce nom ensemencent en vain le sol stérile de l'indifférence générale. »
Cette chronique de lecture est originellement parue le 10 juillet dans iti1801, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'iti.