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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 00:52
87e district, d'Ed McBain
Omnibus, 1999, 972 pages

Parmi les caractéristiques de la LCA, il y a « lire toute l'œuvre d'un auteur aimé » et là grâce à JM Laherrère quand j'ai appris qu'Omnibus faisait paraître l'intégrale des aventures du 87e district, mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai acheté les trois premiers tomes... Oui, bon, il y en a neuf en tout...

Pour ceux qui l'ignoreraient encore, Ed McBain narre la vie quotidienne d'une brigade d'inspecteurs d'un district de l'immense ville d'Isola. Quelques personnages émergent, Steve Carella, Bert Kling, Byrnes le chef, Havilland aux interrogatoires plutôt trop musclés, Meyer Meyer, des indics, des tenancières de bordels.

« L'homicide, de tous les crimes, est celui qui impressionne le plus, car, en somme, c'est le vol de cette richesse universelle : la vie humaine.
Malheureusement, dans un commissariat, on est aussi obligé de s'occuper de multiples questions moins passionnantes et moins spectaculaires. Et, dans celui du 87e district, ces affaires mineures absorbent la plus grande partie du temps. Il y a les viols et les harcèlements, les coups de poing et les coups de couteau, le tapage nocturne sous toutes ses formes, les vols avec effraction, les cambriolages, les vols de voiture et les rixes, sans compter les chats tombés dans les égouts et autres plaisanteries. »

Autre héroïne, la ville et sa fascinante description en plongée totale :
« La ville s'offre comme un écrin éblouissant de bijoux précieux, stratifiés en couches lumineuses d'une vibrante intensité.
Les immeubles forment le décor.
Face au fleuve, ils brillent de tous leurs feux artificiels. On les contemple, fasciné, en retenant sa respiration.
Derrière les immeubles, derrière les lumières, il y a les rues.
Dans les rues, il y a des ordures. »
Là vivent et s'opposent les différentes couches d'immigrants, Italiens, Juifs, Irlandais, Noirs, Portoricains...

Dans un style efficace, fort reconnaissable, aux dialogues ciselés, Ed McBain nous entraîne dans la vie professionnelle - et privée - de ces policiers. J'avais déjà lu quelques romans dispersés, mais là je suis ravie d'avoir pris l'histoire au départ !

Dans Du balai !, un assassin abat trois policiers de la brigade. Steve Carella convainc sa bien aimée Terry de l'épouser.
Du balai est la lettre M de mon challenge ABC.
Le Sonneur : un agresseur de femmes leur volant uniquement un peu d'argent est-il aussi l'assassion d'une jeune fille de 17 ans ? Le Sonneur fait partie de mon Défi littérature policière sur les cinq continents.
Le Fourgue nous entraîne dans le monde des drogués et petits dealers. Le Fourgue, eh bien c'est en bonus !

J'ai lu ces trois romans sans faiblir, d'un trait, sans lassitude. Tentez vous aussi l'aventure du 87e district, il n'est pas nécessaire de lire dans l'ordre d'ailleurs, McBain donne à chaque fois quelques détails pour qu'on s'y retrouve.

Et voici l'avis de Chimère, pas mal accro elle aussi !
Florinette nous parle ici de l'auteur.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 19 septembre dans En lisant en voyageant, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Keisha.
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 02:15
Souvenez-vous de moi / Richard Price
Lush Life, trad. de l'américain par Jacques Martinache
Presses de la Cité, 2009

Si je voulais jouer au petit jeu du 'roman de la rentrée', je dirais que je l'ai déjà trouvé. Voilà quelques semaines que j'ai refermé le bouquin de Richard Price, et la forte impression qu'il m'a laissé demeure non seulement intacte, mais elle a même tendance à s'accentuer. Un signe qui ne trompe pas.

Eric Cash, gérant d'un restaurant new-yorkais, se fait braquer un soir alors qu'il traine avec un collègue. Téméraire ou inconscient, ce dernier s'avance vers le flingue, le coup part, il meurt sur le coup.
Les flics, Matty Clark et Yolanda Bello, notant quelques incohérences dans le témoignage de Cash, commencent à l'asticoter et à monter leur petite théorie. Cash accuse deux jeunes voyous, mais des témoins assurent n'avoir vu personne dans la rue à cet instant. La déposition se transforme en garde à vue, mais les preuves tardent à venir et l'enquête s'embourbe.

Bien entendu, Souvenez-vous de moi va bien au-delà d'un simple roman policier. À partir d'un fait divers, Richard Price éclaire tout un pan de la société américaine, avec une acuité rare.
Adoptant le point de vue de différents protagonistes - Cash, Clark, Marcus le père de la victime, de jeunes voyous, la brigade d'intervention 'Qualité de la vie' (!) et bien d'autres -, Price nous offre une vision en kaléidoscope et dresse un tableau hyper-réaliste de New York et du Lower East Side, quartier juif à la sociologie mouvante, qui voit arriver de nouveaux habitants : bobos installés dans des lofts flambants neufs, latinos, noirs parqués dans les cités avoisinantes, clandestins chinois entassés dans les squats avec location de matelas... Autant de mondes parallèles qui se superposent sans jamais se rencontrer.

Si Price dresse la typologie d'un quartier, il donne surtout à voir, sans parti pris ni jugement de valeur, les frontières invisibles qui séparent les communautés et les individus, et la déliquescence d'une société.

Mais s'il évoquait déjà dans Ville noire, ville blanche les clivages entre les communautés blanche et noire, ici il donne à voir un malaise plus profond qui dépasse la question raciale : la décomposition des liens sociaux, l'atrophie des relations humaines. Que ce soit l'inspecteur Matty avec ses fils, Marcus avec son ex-femme, Eric cash avec le reste du monde, chacun des personnages semble enfermé dans sa solitude et son isolement.

Ce sont les dialogues - des modèles du genre, sur lesquels repose une grande partie du roman - qui soulignent le mieux cette incapacité chronique des personnages à communiquer avec autrui. À la surface des mots affleure de façon quasi-systématique cette espèce d'incompréhension mutuelle permanente, qui frise par moments l'absurde ou le pathétique.

Si on ajoute à tout cela une construction impeccable, une parfaite maîtrise de la tension romanesque, l'empathie et le soin apporté à des personnages criants de vérité, nous sommes en face d'un grand roman, plein d'intelligence et de finesse. Du travail d'orfèvre.

Conseil(s) d'accompagnement : les romans de Richard Price ne sont pas sans rappeler ceux de George Pelecanos : du roman noir qui passe au crible la société américaine et notamment les questions raciales et d'inégalités sociales. Avec un

peu plus de psychologie du côté de Price, à mon sens.

PS : Ville noire, ville blanche et Le samaritain viennent d'être réédités chez 10/18.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 8 septembre dans Moisson noire, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Yann.
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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 02:59
Mémoire infidèle, d'Elizabeth George
Pocket, 984 pages, ISBN 226612451X

Ce roman faisait partie de mon défi sur la littérature policière ! Eh bien, après m'y être reprise 2 fois à quelques mois d'intervalle, en lire un peu plus de 50 pages a été d'un ennui profond ! Donc j'abandonne ce roman, tant pis ! Je n'ai pas aimé le style, très familier, et puis je trouve que l'intrigue met beaucoup de temps à arriver. Même une fois le meurtre commis, je n'avais pas envie de savoir qui était le meurtrier...

Donc comme le règlement du défi prévoit que l'on puisse changer ses romans, je préfère remplacer celui ci par Une tombe accueillante de Michael Koryta que j'avais adoré ! J'aime autant vanter un très bon roman !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 5 septembre dans Les lectures de Nag, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Nag.
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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 06:37
1er à mourir, de James Patterson
Lattès, Suspense & Cie, janvier 2003, ISBN 2709622874
Pocket, Thriller, avril 2005, ISBN 226614314X

San Francisco, un criminel supprime avec cruauté et sadisme des couples de jeunes mariés durant les premières heures de leur lune de miel. Une jeune inspectrice, Lindsay Boxer, est en charge de l'enquête. Elle est aidée de sa meilleure amie, médecin légiste, d'une journaliste, ainsi que de l'adjointe du procureur, afin d'arrêter l'assassin qui semble insaisissable. Toutes quatre décident de créer le « Women Murder Club ». Faisant fi de leurs supérieurs hiérarchiques qui les freinent, enquêtant hors de leurs heures de travail, elles vont réussir, grâce à leur ténacité et leur intuition, à assembler peu à peu les pièces de cet horrible puzzle.

J'avais lu de bonnes critiques sur cet auteur sans me décider à ouvrir un de ses livres, pensant trouver un scénario plutôt gore.

Quand j'ai découvert que l'inspecteur était une femme, j'ai été ravie ; avec l'arrivée de la journaliste Cindy et la création de Women Murder Club, cette touche féministe a fini de me séduire. Les meurtres sont intéressants, le lecteur suit les meurtres en plus de l'enquête. On croit avoir deviner mais jusqu'à la fin on est bluffé.
Les chapitres sont courts, les scènes sont bien décrites sans longueurs, ni récits trop morbides, on va à l'essentiel pour bien suivre l'enquête.
Le personnage de Lindsay est attachant, sa vie personnelle et ses soucis de santé donne plus d'humanité à ce polar.

Maintenant que j'ai découvert le premier de la série, je compte la poursuivre, j'ai beaucoup aimé ce policier.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 18 août dans Passe-temps de Pom', blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Petite Pom'.
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 06:01
Le poète / Michael Connelly
Seuil policiers, mai 1997, 481 pages
Points policiers, juin 2004, 541 pages

Heureusement qu'il y a les vacances pour prendre le temps de lire des policiers ! Cet été, j'essaie de me « restreindre » aux titres que j'ai sélectionnés pour le défi Littérature policière sur les 5 continents. Le temps file mine de rien ! Le poète (n') est donc (que) le deuxième roman que je lis pour ce défi. Après la très bonne découverte de Cocaïne et tralala, de Kerry Greenwood, je me suis lancée dans une lecture plus « classique » avec l'auteur américain Michael Connelly, que je n'avais encore jamais lu malgré son immense succès.

Pour en résumer très brièvement l'intrigue : le frère jumeau de Jack McEvoy est retrouvé mort dans sa voiture, une balle dans la tête. Tout porte à croire que c'est un suicide. Seulement, Jack ne veut pas y croire et de fil en aiguille, il découvre que non seulement son frère a été assassiné mais aussi d'autres cas similaires. Un individu parvient à déguiser tous ses crimes en suicide. Dès que le FBI a vent de l'affaire de ces faux suicides de policiers, il tente d'écarter Jack. Mais Jack refuse de lâcher l'affaire. Et si journaliste et FBI travaillaient main dans la main ?

Le poète est un vrai thriller américain, on y retrouve tous les ingrédients indispensables : un serial killer, le FBI, le monde peu scrupuleux du journalisme. Je dois avouer que je me suis laissée embarquer par l'enquête de Jack McEvoy pour tenter de démasquer l'assassin de son frère. Michael Connelly joue avec le lecteur et le mène en bateau jusqu'au bout. Pour ma part, je trouve qu'il est allé trop loin et la fin tellement invraisemblable m'a déçue.

Michael Connelly est considéré comme un excellent auteur de romans policiers. Certes, il se débrouille bien, mais je pense avoir été plus surprise par d'autres auteurs comme Harlan Coben (même si on se lasse très vite du schéma qu'il a tendance à utiliser dans tous ses romans) ou encore Michael Koryta découvert récemment. Peut-être que je me lasse tout simplement de ce genre de policiers après tout. Il ne me reste plus qu'à lire un second titre de cet auteur pour me forger une opinion plus précise à son sujet !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 30 août dans Midola's blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Midola.
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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 07:15
Mort en terre étrangère, de Donna Leon
Seuil, Points policier, 308 pages, ISBN 2020340380

Quatrième de couverture
« Aucun rapport, a priori, entre un cambriolage dans un palais de Venise et le cadavre d'un jeune militaire américain retrouvé dans les eaux saumâtres d'un canal. Et pourtant le perspicace commissaire Brunetti est persuadé du contraire, et il entend bien le prouver. Mais très vite, entre la police militaire de la base américaine de Vicence, les pressions de son entourage immédiat, la mafia et la protection de l'environnement, l'affaire se complique... »

Troisième livre de mon défi Littérature policière sur les 5 continents. J'ai choisi ce livre pour le continent américain. Cependant l'histoire se passe en Italie à Venise mais l'intrigue concerne un Américain qui vit dans une base installée à Vicence. On saisit très vite que l'enquête va être difficile pour le commissaire Brunetti puisqu'elle touche les hautes sphères. Je n'ai pas trop aimé ce polar car il ne se passe pas grand chose et le comissaire Brunetti qui au départ mène l'enquête va finalement tout lâcher. Il n'y a pas de rebondissements, le roman est « plat », on s'ennuie un peu.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 27 août dans Lilas Violet, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'Ashentie.
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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 07:48
Careless in red / Le rouge du péché, d'Elizabeth George
Hodder & Stoughton, juin 2008, 565 pages
ISBN 0340922982

Elizabeth George est une auteur américain de romans policiers mettant en scène le Britanique Thomas Lynley, aristocrate et inspecteur à la Crim de New Scotland Yard. Le rouge du péché est son dernier roman édité.

L'histoire débute par l'errance le long des côtes de Cornouailles d'un Thomas Lynley en piteux état après l'assassinat de sa femme (le sujet du livre précédent, j'imagine) puis la découverte du cadavre d'un jeune grimpeur, Santo Kerne, aux pieds des falaises par notre ex-inspecteur du Yard. Ce qui semblait n'être qu'un accident s'avère finalement être un meurtre puisque le matériel d'escalade a été saboté. L'enquête revient à l'inspecteur Beatrice Hannaford, pas vraiment aidée par une équipe de bras cassés. Elle compte sur la coopération de Thomas pour trouver le meurtrier. De plus, Barbara Havers, ex-partenaire de Lynley, est officiellement dépêchée dans le village pour aider la police locale à mener l'enquête et officieusement missionnée de ramener Lynley à la raison et au Yard.

Après la lecture de ce roman, j'avoue avoir un avis mitigé. Le héro est attachant mais l'intrigue pas franchement passionnante. Voici ce que je pense être les points forts et points faibles de ce livre :

Points positifs
La description des personnages et de leurs relations, comme la vie sentimentale et familiale compliquée de l'inspecteur Hannaford ou le lent réveil de Lynley après le cauchemar qu'a été le meurtre de sa femme.
Ma découverte de l'univers du surf en Grande Bretagne. J'avoue que je ne savais pas qu'on pouvait pratiquer ce sport chez nos amis les Anglais !

Points négatifs
L'enquête policière malgré une idée de départ intéressante. Il n'y a pas vraiment de suspense. Presque tout est attendu. Pas de rebondissement. Du coup, je me suis un peu ennuyé par moment. L'auteur essaie de nous lancer vers de fausses pistes mais on ne croit à aucune. La mayonnaise ne prend malheureusement pas.
Le nombre (trop !) important de personnages secondaires. On s'y perd ! D'autant plus que certains n'ont aucun réel intérêt. J'ai eu du mal à situer qui était qui au début.

C'est bizarre, j'avais déjà lu un livre d’Elizabeth George, Une douce vengeance, il y a longtemps de cela. Et rien... le trou noir ! Impossible de dire si j'avais aimé ou pas. Aucun souvenir... Du coup, quand on m'a offert Le rouge du péché, c'est comme si je lisais du Elizabeth George pour la première fois. Finalement, je crois que dans quelques années, j'aurai le même sentiment. Pas aimé, pas détesté. Je pense que je vais laisser la lecture de cet auteur à d'autres et passer à autre chose.
Après une « pause Paasilinna », j'attaquerai probablement Le chien jaune de Simenon.

[Pélie n'a pas de blog mais nous attendons ses chroniques de lecture pour les autres continents !]
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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 07:29
Quarante mots pour la neige, de Giles Blunt
Pocket Thriller, décembre 2004, 452 pages
ISBN 978-2266141291

« Une larme tomba par terre. Mari assassiné, fille assassinée. Les Inuits, dit-on, ont quarante mots pour décrire la neige. Au diable la neige, songeait Cardinal, ce dont l'homme a besoin, c'est de quarante mots pour le chagrin. Affliction, douleur, mal, peine, souffrance, tristesse... Cela faisait bien peu pour cette mère clouée dans le silence d'une maison désertée par la vie. »

L'histoire ?
À Algonquin Bay, petite ville située dans le grand nord canadien, le corps d'une adolescente, cristalisé par le froid, est découvert à l'entrée d'un puits de mine laissé à l'abandon. Le sergent Cardinal et son associée Delorme sont chargés de l'enquête. D'autres meurtres similaires vont les mettre sur la piste d'un serial-killer.
Même si le meutrier laisse des traces précieuses, celui-ci restera longtemps dans l'ombre. Mais le temps presse pour les agents de la brigade criminelle d'Algonquin Bay, surtout lorsqu'ils apprennent qu'une nouvelle victime est entre les mains du bourreau...

Un thriller haletant.

Ma note : 4/5

J'ai vraiment apprécié cette lecture. J'ai douté au début, trouvant les personnages creux, l'histoire dénuée d'originalité. Mais une fois la piste du serial-killer lancée, les événements et découvertes s'enchaînent jusqu'en toute fin de roman.

Ce qui m'a plu...
Le rythme soutenu de l'intrigue.
L'enquête interne à propos d'un des agents et les révélations qu'elle engendre ; celle-ci vient s'ajouter à l'intrigue principale du roman.
Le jeu des indices : fausses pistes, pistes sérieuses écartées, rebondissements, révélations, ...
L'atmosphère pesante, renforcée par des conditions climatiques extrêmes.

J'ai moins aimé...
M'accrocher à la lecture, au début du roman.
Quelques passages assez malsains peuvent rebuter certains lecteurs.


J'ai lu ce livre dans cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents.

Mes destinations sont les suivantes :
Afrique : Congo : Achille NGOYE, Sorcellerie à bout portant
Amérique : Canada : Giles BLUNT, Quarante mots pour la neige
Asie : Chine : QIU Xiaolong, Le très corruptible mandarin
Europe : Russie : Boris AKOUNINE, Azazel
Océanie : Nouvelle-Zélande : Marsh NGAIO, Cauchemar à Waiatatapu

Cette chronique de lecture est originellement parue le 17 mai dans Lectures givrées, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Schneeweiss.
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22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 07:31
Le dernier Kabbaliste de Lisbonne, de Richard Zimler
Pocket, avril 2007, 499 pages

« Je veux que les miens sachent les raisons de mon départ, qu'ils lisent le récit des événements survenus il y a vingt-quatre ans qui ne me permettent pas d'agir autrement. L'histoire de l'assassinat qui assombrit à jamais notre vie et de ma quête du tueur mystérieux est trop longue et trop complexe pour être contée de vive voix. Et je tiens à ne rien passer sous silence. » Bérékhia Zarco se décide à écrire l'histoire de sa famille et celle de son oncle - Abraham - mystérieusement assassiné à Lisbonne alors que l'Espagne est en proie à l'inquisition et que le Portugal ne va pas tarder à sombrer elle aussi dans l'intolérance religieuse. En reprenant le récit là où lui-même l'avait interrompu - terré dans une cave - Bérékhia Zarco sait qu'il vient de replonger dans l'enfer d'une affaire sanglante et terrifiante.

Tout a commencé ce maudit jour de l'an de grâce 1506, le 16 avril. La capitale portugaise et ses environs sont rongés par la sécheresse, la famine et la peste, au point que la population sombre dans la folie furieuse. Partout, des processions de pénitents et de religieux suivis d'une foule ivre de rage, de colère, de désarroi, de peur, demandent l'arrivée de l'eau salvatrice.

Pendant que les chrétiens hurlent par les rues que cette situation est l'œuvre du Malin, Abraham Zarco est en pourparlers avec le père Carlos qui refuse de lui vendre un Sefer de rabbi Salomon Ibn Gabirol pour le faire sortir secrètement du Portugal. Juif converti de force au catholicisme, Abraham Zarco continue néanmoins à pratiquer la religion interdite dans la clandestinité et initie en sous-main un groupe de mystiques - les « Moissonneurs du champs » - à l'étude approfondie de la Kabbale. Alors que les marranes se préparent à fêter Pessah en cachette des autorités, Bérékhia Zarco retrouve la maison familiale saccagée et son oncle massacré. À ses côtés, se trouvait une jeune fille inconnue de celui-ci. Les deux avaient été égorgés selon le rite ancestral du « Chohet », boucher juif procédant à l'abattage rituel des animaux. Qui avait bien pu écharper ces deux-là selon les rites juifs ? Un chrétien ? Un juif volontairement converti ? Un juif mystique ? Bien sûr, avec la disette et la peste qui sévissaient dans Lisbonne, les chrétiens s'en prenaient plus facilement aux marranes et aux quelques juifs responsables de tous les maux. Il y avait eu quelques précédents ces derniers jours, mais rien de plus que d'habitude. En fouillant dans la maison, Bérékhia observe que dans la « Genizah » - lieu où sont conservés les livres sacrés - un ouvrage manque. Le texte de la Pâque juive sur lequel Abraham Zarco travaillait - la Haggadah - a disparu. Qui pouvait bien s'intéresser à un texte prétendument sans valeur autre que religieuse ?

En partant à la recherche de ses proches et du meurtrier de son oncle, Bérékhia Zarco va plonger dans une ville livrée à la folie rédemptrice, à la vindicte collective. Partout, les Dominicains exhortent la population crédule à l'anéantissement des Juifs, seule condition pour rétablir une situation catastrophique engendrée par des phénomènes naturels. Des bûchers sont allumés pour faire rôtir les corps des malheureux avant de les vouer aux flammes de l'enfer éternel. Dans sa quête, Bérékhia rencontrera des Juifs qui - comme lui - auront perdu la foi en Dieu, d'autres voudront persister dans la religion honnie, prêts à tout et même à se sacrifier avec leurs familles plutôt que de renier la croyance ancestrale.

Le dernier Kabbaliste de Lisbonne de Richard Zimler est l'adaptation libre d'une traduction de manuscrits retrouvés par l'auteur à Istanbul. Composés de six traités, allant de 1507 à 1530, ils racontaient le massacre de Lisbonne qui devait se solder par la mort de près de 2 000 nouveaux chrétiens. Mais, au-delà de cet épisode sanglant de l'histoire du Portugal, Richard Zimler nous fait partir à la découverte de la communauté juive de cette région, de son passé, de ses rites et coutumes. Une histoire émaillée de tolérance à l'égard de leur présence et de leur religion, mais aussi d'interdits, de contraintes et de conversions forcées. Avec le décret de 1492 d'Isabelle la Catholique en Espagne, suivi en 1497 par Dom Manuel du Portugal, la communauté juive s'était vue dans l'obligation de se convertir à la religion catholique et de se faire baptiser. Si beaucoup ont choisi la fuite, d'autres se sont pliés aux volontés royales tout en maintenant l'enseignement de la religion juive dans la clandestinité. Les marranes étaient poursuivis, pourchassés, jugés et condamnés au bûcher par les prêcheurs de l'Inquisition qui ne reconnaissaient qu'une seule et unique foi, le catholicisme. C'est tout cela que l'on retrouve dans ce roman. Ce fait de l'histoire religieuse sert de trame à l'enquête que va mener Bérékhia Zarco, accompagné de son ami musulman - Farid -, pour tenter de démêler l'écheveau qui a conduit au meurtre de son oncle, grand Kabbaliste à Lisbonne. À travers cette exploration, c'est la société du 16ème siècle qui revit avec ses peurs, ses non-dits, ses tabous, ses superstitions. Société à peine sortie du Moyen-Âge, mais maintenue dans la ferveur religieuse avec des actes de foi et de contrition à faire pour obtenir le paradis tant promis. Menée tambour battant, sans temps mort et aux multiples rebondissements, Le dernier Kabbaliste de Lisbonne est une enquête haletante et palpitante avec un personnage baroque. Bérékhia Zarco, à la fois sage et un peu devin, entraîne le lecteur dans une aventure dont on ressort à bout de souffle. Une fois commencé, on ne lâche plus Le dernier Kabbaliste de Lisbonne.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 11 août dans D'un livre l'autre, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Nanne.
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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 07:01
Le club des policiers yiddish est un roman de Michael Chabon paru en janvier 2009 aux éditions Robert Laffont dans la collection Pavillons (483 pages, 21 €, ISBN 978-2-221-10879-6). The Yiddish policemen's union (2007) est traduit de l'américain par Isabelle Delord-Philippe. Il a reçu le Prix Sidewise et le Prix Nebula du meilleur roman en 2007 ainsi que le Prix Hugo du meilleur roman et le Prix Locus du roman de SF en 2008.


Michael Chabon est né en mai 1963 à Washington dans une famille juive mais il a grandi à Columbia (Maryland). Il a étudié l'Art à l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie) et l'écriture à l'Université d'Irvine (Californie). Il vit avec son épouse, Ayelet Waldman, et leurs quatre enfants à Berkeley (Californie). Il est romancier, scénariste, et travaille aussi pour la bande dessinée.

Du même auteur

1988 The mysteries of Pittsburgh – Les mystères de Pittsburgh

1991 A model world and other stories – Avenue de l'océan (recueil de nouvelles)

1995 Wonder boys – Des garçons épatants

1999 Werewolves in their youth – Les loups-garous dans leur jeunesse (recueil de nouvelles)

2000 The amazing adventures of Kavalier & Clay – Les extraordinaires aventures de Kavalier & Clay : prix Pulitzer 2001

2002 Summerland

2004 The final solution – La solution finale

2007 Gentlemen of the road

2008 Maps and legends (essai)


Ce roman riche et dense est à la fois un roman policier et une uchronie.

La partie uchronie : L'état d'Israël n'existe pas, ou plutôt il a existé mais « 1948. Drôle de temps pour être juif. En août, la défense de Jérusalem s'effondra ; vaincus par le nombre, les Juifs de la république d'Israël vieille seulement de trois mois furent délogés, massacrés et jetés à la mer. » (page 44) et « La Terre promise n'a jamais paru plus lointaine ou inaccessible à un Juif de Sitka. Elle se trouve à l'autre bout de la planète, un lieu misérable dirigé par des hommes unis seulement dans leur résolution à ne laisser entrer que le menu fretin d'une poignée de Juifs las. Depuis un demi-siècle, Arabes irréductibles et partisans de l'islam, Perses et Égyptiens, socialistes, nationalistes et monarchistes, panarabistes et panislamistes, fondamentalistes et parti d'Ali mordent à belles dents dans Eretz Yisroël et le rongent jusqu'à l'os. Jérusalem est une cité de murs couverts de sang et de slogans, de têtes fichées sur des poteaux téléphoniques. Les Juifs pratiquants du monde entier n'ont pas abandonné l'espoir de vivre un jour sur la terre de Sion. » (pages 31-32) oui mais voilà, les Juifs sont exilés en Alaska, terre de glace des Indiens Tlingit et des ours polaires ! De plus, la mentalité du monde reste la même puisque « si quelque chose tourne mal ou va de travers, le blâme puisse en être rejeté plausiblement sur les Juifs. » (page 74).

La partie roman policier : Depuis son divorce, Meyerle Landsman habite à l'hôtel Zamenhof. Une nuit, le gérant le réveille car un occupant dénommé Emanuel Lasker vient d'être retrouvé mort d'une balle dans la tête. C'était un joueur d'échecs, homosexuel, drogué, et probablement le Tsaddik Ha-Dor, c'est-à-dire le Messie ! L'inspecteur Landsman et son équipier, Berko Shemets (Juif par son père et Tlingit par sa mère) mènent l'enquête sous les ordres de Bina Gelbfish (ex-Madame Landsman, promue capitaine depuis peu). « [...] si votre fils était le Messie, je pense que nous sommes tous dans la mouise. Parce que, à l'heure qu'il est, il repose dans un tiroir de la morgue au sous-sol de l'hôpital de Sitka. » (page 170). En plus, il leur reste onze affaires non résolues et pour les résoudre, seulement deux mois avant la rétrocession de l'Alaska aux États-Unis, date où les Yids devront partir...


Ce roman est un peu difficile à lire car il y a de nombreux mots yiddish (un glossaire se trouve en fin de volume mais il est pénible de s'y référer systématiquement pendant la lecture et j'aurais préféré que les notes soient en bas de page) et aussi plusieurs termes techniques du jeu d'échecs (heureusement, je connais un peu) mais le jeu en vaut le menora (chandelier à sept branches), lol ! Pour le style, pour l'originalité du scénario et des personnages, pour l'humour (juif évidemment !). Une belle découverte, donc.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 3 août dans La culture se partage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Catherine.

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