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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 18:39
Oy... gewalt ! *

J'avais initialement prévu Boulevard des branques de Patrick Pécherot pour le continent européen. Avec le décès de Thierry Jonquet cet été, j'ai voulu lui rendre un tout petit hommage en lisant Le secret du rabbin et en le présentant pour ce défi.

Le secret du rabbin, de Thierry Jonquet
Folio policier n° 199, mars 2001, 278 pages

« Confusément, sans se prévaloir de quelque obscur don de devin, il pressentait que les temps à venir ne seraient pas cléments pour le peuple d'Israël. Mordechai Hirshbaum ne vivait pas coupé du vaste monde. Toutes les semaines, le courrier de Lvov apportait un ballot de journaux pour le rabbi. Les titres démontraient que les préoccupations de Mordechai étaient éclectiques : on pouvait relever des revues polonaises, bien entendu, mais surtout allemandes, russes, et même américaines ! L'employé de la poste qui livrait la presse n'y jetait même pas un coup d'œil. Et dans tout Niemerov, Rabbi Mordechai Hirshbaum passait pour un illuminé. Aussi, personne ne s'étonnait de le voir abonné à tant de journaux aux noms si énigmatiques ». Mordechai Hirshbaum est un très vieux rabbin orthodoxe aux idées fantasques et aux lectures pour le moins singulières au vu de son statut de juif hassidique. C'est un excentrique aux goûts littéraires syncrétiques où les ouvrages pieux côtoient les lectures impies. Et cela, la communauté juive de Niemerov ne lui a jamais pardonné. À quatre-vingt sept ans, ce vieil original s'était vu retiré la direction de la synagogue de sa petite ville. Depuis dix ans, Rabbi Hirshbaum vivait à l'écart de tout et se contentait de la joie procurée par ses études sur la Création, études récusées par les élèves les plus entêtés de la Yeshiva de Niemerov. Aussi, lorsque celui-ci mourut à la synagogue, c'est à son successeur - Rabbi Meshulam Ringelblum - qu'il revint d'ouvrir son testament et de prévenir ses héritiers. Et là, les ennuis ne font que commencer !

Parmi les quatre légataires, se trouve Moses Hirsbaum, gangster new yorkais qui avait échappé à une virée sur la Somme avec les boys américains contre une petite gonocoque obtenue par une certaine Peggy. Moses, le Juif américain, trafiquait avec un Don de la mafia italienne de Little Italy - Lucky Luciano -, le seul qui ne soit pas antisémite et à s'être lancé dans la contrebande d'alcools à grande échelle. Moses s'était juré de se sortir de ce bourbier de miséreux entassés dans les bateaux, fuyant les pogroms d'Europe de l'Est seulement riches de leurs maigres balluchons et de leurs espoirs. « Moses n'oublia pas l'humiliation de l'attente dans les hangars d'Ellis Island. L'administration US y entassait tous ces va-nu-pieds avant le contrôle sanitaire ; il fallait patienter des heures, voire des jours entiers, assis sur les bancs de bois, dans les grandes cages grillagées, comme des bêtes. Moses n'oublia pas le regard chargé de mépris de l'infirmier, drapé dans sa blouse blanche, qui examinait les dents des immigrants, leur demander de tousser pour détecter les tuberculeux qui se voyaient refoulés sans ménagement. [...] L'infirmier pérorait sur le degré de crasse des Juifs, la stupidité des Grecs, la roublardise des Ritals... Moses décida qu'on ne le traiterait plus jamais comme du bétail ». Il avait bien freiné des quatre fers pour ne jamais revenir en Pologne. Surtout que là-bas la guerre civile faisait rage. Moses avait éviter les tranchées, ce n'était pas pour se faire trouer la peau dans un pays qui pratiquait l'antisémitisme et les pogroms comme un sport national ! C'est Lansky, le bras droit de Lucky Luciano, qui l'avait convaincu de repartir pour aller chercher le trésor du rabbin. Pour l'encourager, il lui avait proposé d'ouvrir le marché de l'alcool en Pologne.

À quelques dizaines de milliers de kilomètres de New York, David Hirshbaum vit dans la clandestinité à Haïfa. David est un pionnier en Palestine, bien décidé à participer à la création de l'État Juif sur les terres Arabes. Pour cela, il est prêt à tout, même à faire le coup de force contre les troupes britanniques stationnées dans la région. Parce que David est un fanatique qui appartient à la branche radicale du Sionisme, celle fondée et dirigée par Jabotinsky. Et le magot d'un vieux fou exalté reste toujours un magot, qui pourrait servir la cause juste pour laquelle ils se battent. En France, le capitaine de cavalerie Léon de Moissard-Hirchebin n'est plus que l'ombre de lui-même depuis sa blessure, alors qu'il était promis à un brillant avenir dans les Armes. C'est un miraculé de la Grande Guerre qui vient juste de prendre fin. De ses origines juives, il ne voulait pas en entendre parler. Son grand-père maternel ayant francisé son nom, ce passé n'existait pas pour lui. « Léon haussa les épaules. Il n'ignorait rien de ce pan 'honteux' de l'histoire familiale. Après l'affaire Dreyfus, Edmond Hirshbaum, son grand-père maternel, avait fait modifier son nom : les deux dernières syllabes furent "francisées". Quand sa fille Charlotte épousa le comte de Moissard, on accola les deux patronymes. Quelques jours après la naissance, on baptisa Léon, et il ne fut plus jamais question, dans les conversations courantes, de ses origines juives. Charlotte avertit toutefois son fils de la surprenante filiation qui le rattachait à la terre de Galicie, à l'aube de sa quatorzième année... ». Aussi, le courrier d'un sombre rabbin galicien lui rappelant sa lointaine parenté avec la communauté juive polonaise le fait bien ricaner. Pour lui, les économies de ce Rabbi ne peuvent avoir qu'une seule et unique origine, les rapines dont ces gens-là sont capables. C'est un ami de la famille - financier ayant des intérêts capitalisés en Pologne -, qui le convaincra de s'y rendre en tant qu'observateur politique. Une belle occasion de faire d'une pierre deux coups, et de savoir de quoi est fait le fameux trésor.

C'est ainsi que les trois neveux et la nièce de Rabbi Hirschbaum, tous aussi éloignés les uns des autres que la Terre peut l'être de Jupiter vont se retrouver en Pologne sous un faux prétexte pour tenter de savoir quel est le mystérieux trésor d'un rabbin pauvre de Galicie. Tous les quatre, au cours de leur virée imposée au pays de leurs racines communes découvriront le mépris et l'ampleur de l'antisémitisme en Pologne. Les uns et les autres seront confrontés à la guerre civile qui rage dans un pays à peine indépendant et déjà objet de convoitises de la part de son voisin russe.

Avec Le secret du rabbin, Thierry Jonquet revient sur l'histoire des communautés juives disséminées à travers l'Europe et les États-Unis. Prenant prétexte d'un petit héritage à toucher, l'auteur brosse des portraits décapants des différents protagonistes. De Moses, gangster associé à la bande de Lucky Luciano et de Lansky qui a coupé les ponts avec ses parents juifs pratiquants et misérables, à Rachel ayant aboli la religion juive pour entrer dans celle - aussi orthodoxe - du bolchevisme russe, les neveux et la nièce de ce drôle de rabbin sont tous aussi baroques et dissemblables les uns que les autres. Chacun, à leur manière, selon leur culture, leur éducation, leur fréquentation ou leur milieu social partira en quête de ce supposé pactole. Et l'auteur en profite pour raconter la Pologne dans les années 1920, secouée par la guerre civile et subissant indirectement les conséquences de la Révolution de 1917 en Russie. Le contexte de cette période tient lieu de toile de fond à cette épopée originale avec la difficulté de ce pays à exister en tant que tel, l'antisémitisme virulent et affiché d'une partie de sa population, et la misère de ses habitants.

Tous les personnages de ce roman abracadabrant sont touchants et pathétiques. Qu'ils revendiquent haut et fort leur judéité, qu'ils la dédaignent ou la méprisent, tous finiront par l'admettre et revenir à cette même communauté.

* Expression yiddish annonçant l'arrivée d'un malheur.

Ce roman a été lu dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 26 septembre dans D'un livre l'autre, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Nanne.
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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 01:14
Le vol des cigognes, de Jean-Christophe Grangé
Le livre de poche, janvier 1999, 378 pages, ISBN 978-2-253-17057-0

4e de couverture
Un ornithologue suisse est trouvé mort d'une crise cardiaque... dans un nid de cigognes. Malgré cette disparition, Louis, l'étudiant qu'il avait engagé, décide d'assumer seul la mission prévue : suivre la migration des cigognes jusqu'en Afrique, afin de découvrir pourquoi nombre d'entre elles ont disparu durant la saison précédente...
Parmi les Tsiganes de Bulgarie, dans les territoires occupés par Israël, puis en Afrique, Louis court d'énigme en énigme et d'horreur en horreur : observateurs d'oiseaux massacrés, cadavres d'enfants mutilés dans un laboratoire... Les souvenirs confus de son propre passé - ses mains portent des cicatrices de brûlures depuis un mystérieux accident - se mêlent bientôt à l'enquête. Et c'est au cœur de l'Inde, à Calcutta, que surgira l'effroyable vérité...

Le premier roman de Grangé que j'ai découvert avec l'excellent Les rivières pourpres.
À nouveau, une bonne intrigue, une fin surprenante, avec quelques détails plus « macabres » comme je les aime ;-)
Le jeune héros est par contre peu attachant, il se cherche, comme d'autres personnages du roman. Tout au long du roman, on voyage à travers l'Europe et l'Afrique, en suivant la migration des cigognes. Thriller original justement de par l'implication de ces oiseaux dans l'intrigue.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 1er octobre sur Bookophiles (lien modifié suite à un changement de plateforme), blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de DeL.
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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 01:34
Meurtre chez tante Léonie, d'Estelle Monbrun
Viviane Hamy, collection bis, 2006, 248 pages

Tante Léonie est, bien sûr, la tante de Marcel Proust, et le meurtre est bien chez elle, mais longtemps après sa mort. Sa maison est devenue un site touristique et une très importante réunion de savants doit s'y dérouler. La présidente de la « Proust Association » va révéler une grande trouvaille a des savants bien connus, tous « proustiens » réputés. Mais, avant la grande révélation... Un meurtre, excellent !

Le commissaire chargé de l'enquête ne connaît pas Proust et il doit suivre les « meurtres proustiens » (car le premier meurtre n'est pas le dernier) mais il va évidemment tout découvrir et tout se termine bien. Pas si enthousiasmant mais pas mal non plus, les personnages son assez intéressants, l'intrigue aussi.

Estelle Monbrun (c’est un nom de plume) sait de quoi parle : elle est une spécialiste de Proust, elle a suivi plusieurs éditions de l'œuvre de cet écrivain et elle est professeur de littérature française aux États-Unis. Le livre n'a pas plu à beaucoup de lecteurs qui aiment Proust mais la romancière a dit qu'elle voulait seulement s'amuser un peu, pas vexer ni Proust ni ses admirateurs.

[Gaspara n'a pas de blog mais sa dernière chronique de lecture sera publiée prochainement.]
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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 00:42

Oscar Wilde et le jeu de la mort est un roman policier de Giles Brandreth paru dans la collection Grands détectives de 10/18 en février 2009 (461 pages, 13,50 €, ISBN 978-2-264-04650-5). Contrairement aux autres parutions poche de cet éditeur, celui-ci est broché et de plus grande taille (12,7 x 19,8 cm).

Oscar Wilde and the ring of death (2008) est traduit de l'anglais par Jean-Baptiste Dupin.

Du même auteur chez le même éditeur : Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles, premier tome de la série Oscar Wilde murder mysteries (www.oscarwildemurdermysteries.com) et donc que j'aurais dû lire avant...

Plus d'informations sur l'auteur sur son site officiel (en anglais).


Extrait de la préface de Robert Sherard, écrivain et ami d'Oscar Wilde rédigée en 1939 : « [...] Notre première rencontre eut lieu à Paris en 1883. Il avait alors vingt-huit ans [...] je n'avais que vint-et-un ans [...]. Nous nous vîmes pour la dernière fois en 1900, de nouveau à Paris [...]. Les dix-sept ans que dura notre amitié, j'ai tenu le journal des moments que nous avons partagés. [...] En 1902, je devins son premier biographe. [...] Ce que j'écrivis était la vérité, rien que la vérité, mais pas toute la vérité. [...] Révéler tout ce que je sais à propos d'Oscar Wilde, poète, dramaturge, ami et détective […]. » (pages 11 et 12).


Le 1er mai 1892, au « 16 Tite Streat à Chelsea, demeure d'Oscar et Constance Wilde » et de leurs deux fils, Cyril (7 ans) et Vyvyan (5 ans et demi). Constance a organisé un apéritif afin de récolter des fonds auprès des amis du couple pour la Rational Dress Society.

Le soir, Oscar Wilde et ses amis se retrouvent pour le Club Socrate, créé en début d'année car « Socrate nous a enseigné que le savoir était le seul bien et l'ignorance le seul mal. » (page 45). « Le club ne se réunissait que pour le dîner. Il était dépourvu de local et n'avait qu'un seul but : distraire son fondateur le premier dimanche du mois. Nous n'étions que six membres : Oscar, Conan Doyle, Lord Alfred Douglas, Bram Stoker, Walter Stickert et moi-même. » (page 38). « Le Club Socrate se réunissait dans une salle à manger privée au rez-de-chaussée du Cadogan Hotel [...]. » (page 39). « Le « secrétaire » du club était Alphonse Byrd, le directeur de nuit du Cadogan. » (page 40). « Les membres du club avaient le droit d'amener un invité par dîner. » (page 41).

Ce soir-là, Oscar Wilde est accompagné d'Edward Heron-Allen, un jeune avoué, parrain de Vyvyan. Arthur Conan Doyle, célèbre pour ses aventures de Sherlock Holmes, est venu avec Willie Hornung, un jeune journaliste, qui revient d'Australie. Lord Alfred Douglas, surnommé Bosie, ami de longue date d'Oscar, est venu avec son frère aîné Lord Francis Drumlanrig. Bram Stoker, originaire de Dublin comme Oscar, impresario, secrétaire et ami de John Irving, est venu avec Charles Brookfield, un acteur vedette, récompensé et ambitieux. Walter Sickert, peintre, ami d'enfance d'Oscar, est venu avec Bradford Pearse, un comédien de la vieille école, endetté. Robert Sherard, écrivain, ami et biographe d'Oscar, est venu avec George Daubeney, révérend et fils de comte. Alphonse Byrd a invité David McMuirtee, boxeur qui se produit sur les champs de foire, fils d'une dame de qualité et d'un valet.

« Nous allons ce soir jouer au jeu de la mort. C'est Socrate qui, le premier, a suggéré que la mort puisse être la plus grande des bénédictions faites à l'homme, et ce soir, mes amis, nous allons accorder cette faveur aux victimes de notre choix. » (page 50). « Mr. Byrd va faire le tour de la table et distribuer à chacun d'entre vous du papier [...]. Sur cette feuille blanche, à l'abri du regard de vos voisins, vous êtes invités à écrire le nom de la personne, ou des personnes, que vous souhaiteriez le plus tuer. [...] Une fois que vous aurez noté le nom de vos victimes, reprit Oscar, Byrd repassera autour de la table, ramassera les feuilles et les mettra dans ce sac. [...] Sur mon ordre, il en tirera ensuite chaque papier un à un, au hasard, et nous lira à haute voix le nom qui y sera inscrit. Notre tâche, messieurs, sera alors de deviner qui veut tuer qui. [...] Rien ne vaut une mort imprévue pour égayer les esprits. » (page 51).

Ce qui ne devait être qu'un jeu amusant aux yeux d'Oscar Wilde va se transformer en course contre la montre car les victimes meurent vraiment, dans l'ordre où elles ont été tirées : Miss Elizabeth Scott-Rivers, Lord Abergordon, Captain Flint le perroquet de Byrd, Mr. Sherlock Holmes (Conan Doyle avouera plus tard qu'excédé, il prévoit de faire mourir son héros en Suisse d'ici peu), Mr. Bradford Pearse, David McMuirtee (cité quatre fois !)... Oscar et ses amis vont enquêter, et vite, car c'est bientôt le tour du couple Wilde qui était sur une liste ! L'inspecteur Archy Gilmour de la MET (police métropolitaine), grand fan de Conan Doyle, mène aussi l'enquête avec ses hommes.


Ce n'est pas un roman d'Oscar Wilde, ce n'est pas non plus un roman d'Arthur Conan Doyle, c'est peut-être bien finalement les souvenirs que Robert Sherard a rédigés dans son journal... En tout cas, la plume de Gyles Brandreth est souple, fluide, respectueuse d'Oscar Wilde, de ses idées, de son humour et de son œuvre. L'auteur connaît bien aussi l'œuvre d'Arthur Conan Doyle et la fin de ce XIXème siècle qu'il retranscrit de façon admirable. Un peu d'action, beaucoup d'humour, et surtout de l'observation et de la déduction ! J'ai beaucoup aimé ce roman et je regrette deux choses : ne pas l'avoir choisi pour le défi Littérature policière sur les 5 continents (je vais  peut-être modifier mon choix) et ne pas avoir lu le premier tome de ces Oscar Wilde murder mysteries, Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles avant ce jeu de la mort...


Propos intéressants d'Oscar Wilde

Durant le petit-déjeuner : « Les journaux d'aujourd'hui étalent avec une avidité dégradante les péchés d'individus médiocres, et avec le zèle des ignorants ils nous rapportent les détails précis et prosaïques des faits et gestes de gens qui ne présentent aucune sorte d'intérêt. » (page 71). Plus d'un siècle après, cela n'a pas du tout changé !

« Comme vous le savez, messieurs, j'ai travaillé toute ma vie à distraire le peuple, à irriter la classe moyenne et à fasciner l'aristocratie. » (page 157). J'adore !

« [...] L'artiste ne saurait s'abaisser au rang de serviteur du public. Bien que j'aie toujours fait cas de l'opinion des acteurs et des spectateurs sur mon œuvre, j'ai tout autant défendu l'idée que l'humilité est réservé aux hypocrites et la modestie aux incompétents. S'affirmer est à la fois le devoir et le privilège de l'artiste. » (page 265). Bien sûr, Wilde parle des artistes, pas du commun des mortels, donc ne vous inquiétez pas si vous êtes humble ou modeste, c'est normal, sauf si vous êtes un artiste !


Et j'ai appris que « le seul mot de la langue anglaise dans lequel se succèdent six consonnes » est Knightsbridge ! (page 69).


 

Cette chronique de lecture est originellement parue le 23 septembre dans La culture se partage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Catherine.

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 05:49
Roseanna, de Maj Sjöwall et Per Wahlöö
Traduit de l'anglais par Michel Deutsch
Rivages/Noir poche, avril 2008, 312 pages, 9 €, ISBN 2-7436-1804-3

Maj Sjöwall est née à Malmö en 1935, elle écrit toujours. Per Wahlöö né en 1926 à Göteborg, est décédé en 1975. Ils s'étaient mariés en 1962. Roseanna (1965) est le premier volume à quatre mains.
 
Bien entendu j'avais déjà lu de bonnes et nombreuses critiques sur l'œuvre de ce couple d'auteurs, mais c'est la très belle couverture, Zen et inquiétante à la fois, de la réédition Rivages qui m'a décidée à tendre ce titre pour une dédicace à Maj Sjöwall lors du Salon du polar à Montigny les Cormeilles. C'était la première fois que je faisais ce geste et je m'en suis tout de suite trouvée extrêmement gênée car Maj Sjöwall est âgée, écrire mon nom puis signer fut pour elle un long effort que j'avais envie d’interrompre. Elle m'a rendue le livre avec politesse et froideur, mais cette dédicace restera la plus précieuse quand bien même j'en obtiendrais une de Fred Vargas un jour...
 
Dans le décor de la Suède des années 1960, Sjöwall & Wahlöö extraient une certaine noirceur. Roseanna est un roman policier entièrement lent et glacé, l'intrigue progresse au rythme d'une croisière sur un fleuve, les personnages suédois ont le tempérament de l'hiver. L'obstination est le trait de caractère le plus marqué de l'enquêteur Martin Beck ce qui en dit long sur le rythme et le relief du roman en général.
 
J'ai la sensation d’avoir lu un roman policier de qualité, hélas cela ne m'a pas évité l’ennui. La victime qui tient le titre est le personnage le plus attachant par son exotisme, sitôt identifiée on découvre une femme libre, indépendante et atypique comme on en fait peu encore de nos jours, finalement. Une proie facile. Le tueur se révèlera un psychopathe insoupçonnable comme on en croise dans tant de romans d'aujourd’hui. Je crois que ce roman était effectivement très novateur pour son époque, encore aujourd’hui la plupart des romans policiers suivent sa trace, mais pour un habitué des romans policiers ce roman ne paraîtra pas extraordinaire sans son historique.

Cette chronique de lectrue est originellement parue le 13 août dans Fans de polars et thrillers, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Fersenette.
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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 01:42

Le chien jaune, de Georges Simenon
Le Livre de Poche, 190 pages, ISBN 9782253142928

Georges Simenon, écrivain belge wallon prolifique et « père » de Maigret, n'est, je pense, plus à présenter.

Mostaguen, avait l'habitude de retrouver ses amis, Michoux, Le Pommeret et Servières autour d'un verre au café de l'Amiral. En sortant bien imbibé d'un bistrot, il se fait tirer dessus. Maigret est chargé de l’enquête. Dès lors, les événements vont s'enchaîner. Un chien jaune semble toujours jouer les oiseaux de mauvais augure.

Le chien jaune, c'est Maigret chez les Bretons. Eh oui, pas de 36 Quai des Orfèvres dans ce livre si ce n'est par contact téléphonique mais Concarneau. Donc après la Cornouaille anglaise avec Le rouge du péché, d'Elizabeth George, me voici en Cornouaille française. La similitude s'arrête là.

Comme toujours dans les « Maigret », le jeu consiste à trouver l'assassin et le mobile en évitant les fausses pistes. On suit donc le commissaire dans son enquête lui semblant avoir tout compris et nous rien. Et tout devient limpide à la fin quand Maigret (comme Hercule Poirot pourrait le faire) convoque tous les protagonistes de l'histoire pour leur asséner la vérité. Ce livre se lit vite et facilement et permet de passer un agréable moment.

 

[Pélie n'a pas de blog mais nous attendons ses chroniques de lecture pour les autres continents !]

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 07:53
Rituel, de Mo Hayder
Presses de la Cité, juin 2008, 415 pages

Passer comme ça sans transition d'une formidable soirée familiale à la présentation de ces deux romans de Mo Hayder parus aux Presses de la Cité, il faut oser ! Mais à l'impossible, nul n'est tenu (et surtout pas moi !) et voilà ! Je m'y risque...

Lorsque j'ai inscrit ce roman pour mon challenge Littérature policière sur les 5 continents organisé par Catherine, j'ai voulu en même temps combler un retard : celui de n'avoir pas lu ce livre l'an dernier alors que je l'avais noté pour mon challenge ABC 2008. Or, il m'est de suite apparu évident en commençant la lecture que j'en avais effectivement lu une bonne partie et que, je ne sais pour quelle raison, je n'ai pas poursuivi. Ce qui est fort dommage dans la mesure où ce roman parvient à nous captiver au fur et à mesure de son avancée et que le suspense et l'angoisse sont réellement présents et nous imprègnent peu à peu, insidieusement, mais inéluctablement...
À Bristol, en Angleterre, une main est retrouvée dans les méandres du port. Une main humaine sans bras, ni corps à sa suite. Juste une main tranchée net.
C'est la plongeuse et sergent Fléa Marley qui a la lourde tâche de la récupérer et de l'analyser.
Le mystère s'épaissit encore lorsque celle-ci constate que cette main a été coupée alors que la victime était de toute évidence toujours vivante.
Alerté, le commissaire de la police criminelle Jack Caffery commence alors, avec Fléa à ses côtés, une enquête des plus ahurissante qui va les mener au comble de l'horreur. Et croyez-moi, la surprise va bien au-delà de ce qu'il est possible d'imaginer au moment du dénouement final.
Ce qui m'a certainement le plus plu dans ce roman, c'est l'analyse des sentiments des deux principaux personnages, leur relation loin d'être la plus simple (surtout avec les secrets qu'apporte avec lui le commissaire Caffery qui vient d'être nommé à Bristol après avoir travaillé longtemps à Londres, des mystères causes de sautes d'humeur et d'interprétations plutôt savoureuses qui nous le rendent d'autant plus attachant !) et le caractère même de Fléa, femme à la fois forte et fragile qui laisse apparaître une sensibilité bien compréhensible tout en faisant montre d'une volonté de caractère admirable.
Tout ceci m'a donc conduit à vouloir poursuivre un peu la rencontre avec ces deux partenaires assez improbables. Ce que j'ai fait en lisant Skin.


Skin, de Mo Hayder
Presses de la Cité, juin 2009, 365 pages

C'est donc avec grand plaisir que j'ai retrouvé l'écriture inventive de Mo Hayder et ses deux personnages phares, le commissaire Caffery et le sergent Marley.
Comme dans Rituel, l'histoire commence aussi par une découverte, celle, cette fois-ci, du corps d'une femme près d'une voie ferrée située aux abords de Bristol. Alors qu'elle est encore mobilisée par l'enquête très médiatisée que la police, via ses deux principaux protagonistes, a du mener dans Rituel, celle-ci ne prête d'abord pas grand intérêt à ce qui ressemble beaucoup à un malheureux suicide et c'est d'ailleurs ce qu'elle conclut à la lecture du rapport d'autopsie.
Seulement, certains signes, et pas des moindres finalement, ont le don de titiller la conscience de Jack Caffery qui essaie sans grande réussite, et pour cause, d'attirer l'attention de Fléa Marley dessus sans y parvenir dans l'immédiat.
Engagée dans une tragique histoire familiale, la jeune femme n'a en effet pas la tête à se plonger (c'est le cas de le dire) dans une nouvelle enquête criminelle. Et pourtant...
Bien malgré elle, et alors qu'aucun lien ne semble rapprocher ce qu'elle vit de ce qui est bien le meurtre de la femme retrouvée près de la voie ferrée, Fléa se laisse entraîner dans cette nouvelle recherche qui va la conduire aux limites du supportable. Plus encore, très certainement, que ce qu'elle et le commissaire Caffery ont pu en supporter lors de leur première enquête commune.
Là encore, Mo Hayder maîtrise parfaitement son sujet et nous emmêne à sa suite dans un monde insoupçonnable pour qui a la tête bien sur les épaules. Les tréfonds de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus vil et de plus noir nous sont dépeints avec une justesse impossible à mettre en doute. L'étude psychologique et, à ce stade, psychiatrique que l'auteur nous offre est d'une telle subtilité qu'elle nous tient en haleine presque malgré nous.
Du grand art qui ne peut que susciter une envie latente : celle de vite retrouver ces deux personnages pour les suivre dans de prochaines enquêtes !...

Livres lus pour le challenge Littérature policière sur les 5 continents : Europe.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 15 août dans Les lectures de Martine, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Martine.
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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 07:50
Train d'enfer pour Ange rouge, de Franck Thilliez
2003

4ème de couverture
Un cadavre en morceaux artistiquement répartis est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martyrisé a fait l'objet d'une mise en scène défiant l'imagination. Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît : sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l'emmener au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop loin...

Attention, âmes sensibles s'abstenir !
Après avoir lu Deuils de miel, j'ai voulu connaître les premières aventures du commissaire Sharko. Et j'ai été servie !
Je ne me souviens pas d'avoir été aussi remuée par Deuils de miel. À la lecture de ce roman, je me suis demandée (et je me pose également souvent la question à propos de Mo Hayder) où l'auteur allait chercher tout ça, toutes ces horreurs.
Franck Thilliez explore les tréfonds les plus sordides de l'âme humaine, les différentes sortes de violence et de torture physique ou mentale.
Bref, j'ai souvent eu le souffle coupé à la lecture de certaines scènes et j'ai passé la majeure partie de ma lecture à me toucher la tête (superstition de substitution quand il n'y a pas de bois à proximité).
En dehors de ça, l'intrigue est prenante, l'enquête bien menée, l'écriture de Franck Thilliez agréable, très rythmée et très visuelle.
Le cheminement de l'enquête m'a souvent fait penser à Esprits criminels, une série américaine à base de profilage.
De plus, ce livre m'a permis de connaître mieux le commissaire Sharko et m'a aidée à comprendre l'évolution de son personnage par la suite.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 14 août dans Le grand nulle part, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Restling.
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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 07:08
Zulu / Caryl Férey
Gallimard, série noire, avril 2008, 393 pages

Une jeune femme blanche de la bonne société sud-africaine est retrouvée assassinée. Son meurtre est sanglant, horrible et fait frémir tous les médias.
Ali Neuman est chargé de l'enquête. En même temps il s'inquiète pour sa vieille mère qui vient de se faire agresser, et lutte contre ses fantômes.
Les deux enquêtes se frôlent, se mêlent, s'oublient et finissent dans le même sang. Corruption, drogue, sida, enfance perdue et folie religieuse défilent à tour de rôle.

À sa sortie ce titre a retenu mon attention. Zulu. Moi qui rêvait d'apprendre à parler zoulou. Mais la quatrième de couverture ne dévoilant aucun lien entre l'auteur et l'Afrique du Sud, j'ai passé mon chemin de peur d'être déçue. Puis Babelio et son opération Masse Critique ont débarqué. Ce livre était pour moi. Le voyage a été long mais le livre est arrivé jusqu'à moi. En trois jours la dernière page était tournée.

Commençons tout de suite par l'aspect négatif, ainsi je pourrais le noyer sous les louanges. Cette année j'ai étudié l'afrikaans, enfin j'ai eu une initiation à l'afrikaans et à l'Afrique du Sud. L'année dernière j'ai étudié l'histoire de l'Afrique du Sud avant l'Apartheid. Je n'ai jamais mis les pieds sur place, mais j'adore et j'en rêve.
Et j'ai eu l'impression en lisant Zulu que l'auteur avec fait la liste de toutes les infos indispensables à mettre sur le pays, son histoire, ses habitants. Un beau et long catalogage comprenant également le tourisme et la politique actuelle. Puis il a écrit son roman en distillant au fur et à mesure toutes ces infos. J'ai appris quelques trucs. Mais ce catalogage est pesant et redondant. J'ai même parfois eu l'impression qu'il entretenait des stéréotypes. L'impression également d'entendre mon prof d'afrikaans expliquant exactement la même chose.
Du coup j'ai fait rapidement des recherches sur l'auteur et impossible de trouver des infos expliquant son lien avec l'Afrique du Sud. Est-il un simple touriste passionné ? De même pour les violences décrites. Toujours cette impression de listing, comme s'il ne fallait rien oublié des « savoir-faire » criminels sud-africains.

Voilà, ça c'est dit. D'un autre côté, pour finir sur cet aspect, j'ai beaucoup aimé les reprises historiques. Tout le monde ne sait pas ce qu'est un lagger, ni comment les Boers sont arrivés là, ni le fait que tout le monde ne parle pas anglais. Le tout est amené discrètement, une explication utile sans être professorale.

Mais le point positif de ce roman tient à sa galerie de personnages, à leur passé, à leur complémentarité. Ils représentent l'Afrique du Sud mais aussi les hommes de façon générale. On les suit à tour de rôle, on s'inquiète pour l'un, pour l'autre, pour leur vie, leur femme, leurs enfants. On s'attache à leur passé, à leur vague à l'âme, à leurs espérances.
Et c'est en les suivant que l'auteur crée son suspense. Tandis qu'on abandonne Ali, seul avec une danseuse zoulou, on frémit avec Brian s'introduisant dans tel bâtiment. Et alors qu'il entend un bruit suspect, on se retrouve face à l'ordinateur de la gentille hackeuse. Alors on lit, on lit et on s'interroge. Aucun moyen de savoir ce que nous réserve la suite. On pense avoir compris un élement, enfin, quand brusquement...

Il y a aussi quelque chose dans l'écriture qui m'a séduite. Une certaine nostalgie, une certaine poésie. Une mouette qui surveille la scène, les vagues qui s'abattent, un couple de baleine... Au coeur de toute la violence de cette histoire, c'est comme un instant de calme, de répit, ou tout simplement un battement de coeur avant le prochain coup de feu. Ces passages, souvent isolées et courts, m'ont surprise. Un charme certain, quelque peu désuet et si éloigné du monde du polar. Mais attention, ce livre est violent, terriblement violent.

J'ai l'impression d'avoir encore plus à dire, mais brusquement je sèche. En tout cas je ne regrette pas un instant cette lecture, et je remercie Babelio de m'avoir offert la possibilité de découvrir ce livre.

D'autres avis : aBeiLLe, Oceanicus, Kathel, Bunee, Amanda et de nombreux autres tous regroupés sur Blog-o-Book.

Et la vidéo de Caryl Ferey lorsqu'il a reçu un prix pour Zulu (qui a reçu de nombreux prix). Discours qui me le rend brusquement très sympathique. Et de fil en aiguille j'ai finalement trouvé une interview de lui, autour de Zulu, ça tombe bien.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 11 août dans Histoire de lectures, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Tiphanya.
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19 août 2009 3 19 /08 /août /2009 07:17
Les morsures de l'ombre, de Karine Giebel
Fleuve Noir, novembre 2007
291 pages, ISBN 978-2-265-08584-8

Et avec ce sixième message s'achève ma sélection pour ce défi Littérature policière sur les 5 continents. Et j'ai gardé pour la fin mon préféré. Les habitués de ce blog connaissent mon faible pour le travail de Karine Giebel et je souhaite le faire partager aux internautes qui viendront visiter ce blog à l'occasion du défi. J'ai eu le plaisir de découvrir Karine Giebel à l'occasion de son premier roman Terminus Elicius Prix Marseillais du Polar en  2005. Ce fut ensuite Meurtre pour rédemption qui malgré le choix peu commercial de l'éditeur (un volume de plus de 600 pages en police 8) m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. Chiens de sang paru cette année a tenu ses promesses, mais j'ai une faiblesse pour Les morsures de l'ombre véritable roman noir dont le suspense ne se dément pas du début à la fin.

Signalons au passage que Les morsures de l'ombre a obtenu le Prix Intramuros du Festival Polar & Co de Cognac en 2008 et le Prix du Polar SNCF en 2009.

Venons en au défi.

La 4e de couverture
Une femme. Rousse, plutôt charmante. Oui, il se souvient. Un peu... Il l'a suivie chez elle... Ils ont partagé un verre, il l'a prise dans ses bras... Ensuite, c'est le trou noir.
Quand il se réveille dans cette cave, derrière les barreaux, il comprend que sa vie vient de basculer dans l'horreur. Une femme le retient prisonnier. L'observe, le provoque, lui fait mal. Rituel barbare, vengeance, dessein meurtrier, pure folie ? Une seule certitude : un compte à rebours terrifiant s'est déclenché. Combien de temps résistera-t-il aux morsures de l'ombre ?
Ça ressemble à un jeu. Le premier qui bouge a perdu.
Dans ce roman noir magistral et tendu à l'extrême, Karine Giebel nous entraîne dans un huis-clos au cœur de la folie. Un livre dont on ne sort pas indemne.

Karine Giebel réussit une véritable performance. Dans ce huis-clos on assiste à un impitoyable jeu du chat et de la souris. Elle décrit avec talent la surprise tout d'abord, puis l'inquiétude, l'angoisse et la peur qui vont petit à petit saisir le commandant Lorand. Tout comme Benoît, malgré son regard extérieur, le lecteur ne cesse de  s'interroger sur les motivations de Lydia, la rousse énigmatique. De nombreux rebondissements savamment distillés alimentent en permanence le suspense jusqu'à la dernière page.

Quelques lignes extraites du prologue
« Impression étrange. Comme une gueule de bois, un lendemain de cuite. Sauf qu'il peine à se souvenir de la veille... Neurones en vrac.
Enfin ses yeux s'ouvrent complètement. Il réalise qu'il gît par terre, à même un béton sale...
...Première certitude : je ne suis pas dans ma piaule. Mais où, alors ?...
...
Il tourne la tête sur la droite, déclenchant une douleur assassine dans ses cervicales. Et là, il aperçoit... Les barreaux...
...Deuxième certitude : je suis dans la merde... Au-delà de la cage qui le retient prisonnier, une inquiétante pénombre lui fait face...
...Black-out total. Il fouille les poches de son manteau, celles de son jean. Là aussi, le vide. Plus de portables, plus de porte-feuille, plus de clefs.
Plus de flingue. Plus de repères....
...Merde je suis blessé...
-Putain ! Mais qu'est-ce qui m'arrive ?...
- Ça ne va pas, commandant ? Mal à l tête, peut-être ?!...
Il sursaute. Ça vient de l'obscurité. Il plisse les yeux, distingue une forme dans le fond de l'immense cave, de l'autre côté de l'infranchissable séparation.
- Qui.. Qui êtes-vous ?
- Vous ne vous souvenez pas ?!
Soudain une voix...
...
- Lydia ?
- Je vois la mémoire revient, commandant !
Gagné ! je ne me suis pas trompé de prénom !
- Lydia... Pourquoi m'avez-vous enfermé là-dedans ? C'est quoi ce jeu à la con ?!...
...
- Votre arme est entre mes mains désormais. Tout comme votre vie... ».

Ne pas essayer de se protéger des Morsures de l'ombre au risque de passer à côté d'une petite merveille !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 30 juillet dans Un lecteur parmi tant d'autres, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Michel/Anagnoste.

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  • : Suite au défi 'Littérature policière sur les 5 continents' lancé en décembre 2008 sur 'La culture se partage', ce blog - créé le 1er janvier 2009 - centralise les articles concernant ce défi pour en faciliter la lecture et les liens vers les blogs d'origine.
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