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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 11:46

ChatSauvage.jpgChat sauvage en chute libre, de Mudrooroo
Asphalte, mai 2010, 165 pages, ISBN 9782918767008

Attention, coup de cœur ! Ce roman a été chaudement recommandé par Claude Le Nocher . Et comme je suis d'une nature curieuse, je me suis jeté dessus. Comme c'est un roman australien, cela me permet aussi de finir mon défi pour la Littérature policière sur les 5 continents.

Le narrateur dont on ne connaîtra pas le nom est en prison pour une peine de dix-huit mois. Il a dix-neuf ans, est un métis, moitié aborigène moitié blanc, et va bientôt sortir. Il sort mais sait très bien qu'il va retourner en prison, alors il va déambuler en ville, et, au gré de ses rencontres va se rappeler les événements passés qui ont forgé sa vie, sa personnalité.

Tout petit, le narrateur a été un enfant modèle, appliquant à la lettre ce que sa mère lui demandait de faire. C'est un métis, né d'une femme aborigène et d'un homme blanc. Sa mère lui a dit de toujours fréquenter les Blancs, de se comporter comme un Blanc, de toujours être un Blanc. Car c'est la seule solution pour bien réussir sa vie.

Lui a mal interprété ce message, et dès l'age de neuf ans, il vole des vêtements et de l'argent pour que sa mère soit la plus belle. C'est son premier séjour en maison de correction. Il cherche à s'enfuir, est repris et entre tout doucement dans une spirale infernale où on ne lui donne pas de travail et où le vol devient un moyen de subsistance.

Je ne voudrais pas dévoiler l'intrigue de ce livre tant c'est touchant et moderne. Écrit en 1965, on croirait lire un roman contemporain tant tout y est subtil, intelligent, suggéré, vrai, réaliste, avec une vraie réflexion sur les peuples dont le rêve est de vivre et qui cherchent à atteindre un rêve que les blancs ne veulent pas partager.

Ce personnage est fort à un point qu’on vit tout ce qu’il traverse, on entre sans problèmes dans sa logique et on finit par comprendre sa démarche pour conduire sa vie. Et il en va de sa relation avec sa mère, avec les filles qu’il rencontre, avec ses anciens amis, avec sa famille. C'est un être qu'on a éduqué avec des règles qui ne sont pas les siennes, et qui s'est brûlé les ailes à vouloir un bonheur qui, dès le départ, lui était interdit.

Vous l'aurez compris, ce livre est une visite d'une ville d’Australie, parsemée de flashback pour mieux comprendre son parcours. L'auteur utilise le passage de la première à la troisième personne du singulier, non pas pour passer du présent au passé mais pour montrer que le narrateur prend du recul par rapport à ce qu'il était, par rapport à ce qu'on lui a appris.

C'est indéniablement un roman fort, avec peu de sentiments, mais avec une psychologie et une narration impeccables. Sur une intrigue simple, Mudrooroo nous tisse un roman profond dans un style limpide et intemporel. Et à la question : est-ce qu'un chat sauvage en chute libre retombe sur ses pattes ? La réponse est non. C'était écrit, c'était son destin. C'est un coup de cœur de Black Novel. Un superbe roman noir comme je les aime.

Et comme je l'ai dit plus haut, ce superbe roman constitue mon dernier roman pour le défi de la Littérature policière sur les 5 continents, dont vous pouvez lire les articles .

Cette chronique de lecture est originellement parue le 4 juillet dans Black novel, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Pierre.

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 12:26

DerniersVerresPocheDerniers verres, d'Andrew McGahan
Babel noir, 536 pages, 2007

« J'étais un corps doué d'existence physique, il fallait que j'existe quelque part ; mais cela ne valait pas pour Charlie ».


Voici donc une phrase qui résume très bien Derniers verres, le premier roman d'Andrew McGahan, auteur australien, vivant à Melbourne. On aurait tort de penser que ce livre a pour sujet principal la corruption politique et ses méandres dans les milieux de l'alcool, de la prostitution et du jeu. Ce roman est l'expression de la déchéance humaine, d'une éternelle adolescence mal vécue, d'une culpabilité mal assumée, du drame d'une vie, vide, qui ne tourne qu'autour de l'alcool.

Comme les personnages, le lecteur sort de ce roman avec un goût amer de lendemain de veille et avec l'impression que l'on ne peut pas aller plus bas dans la misère humaine des riches, baignée dans les vapeurs éthyliques de l'alcool et de la corruption généralisée. Mais comme lecteur, on ressort enchanté, conquis par cette découverte d'un romancier talentueux, d'un auteur capable de décrire l'humain dans ce qu'il a de plus fragile et de nous amener vers une réflexion sociale bien nécessaire, interpellante et ma foi, assez d'actualité.

Voici donc la triste histoire, très noire, de George Ferney, journaliste dans un petit journal d'une ville de province, qui a jadis trempé dans le monde corrompu des bars, des cabarets, des maisons de jeu et de la prostitution. Depuis dix ans, il est sobre et mène une vie peinarde dans une petite ville de campagne : travail dans l'ombre, amours tranquilles, vie posée et paisible, maison en retrait.

Puis un jour, un de ses anciens amis, un frère (... de scotch ...) est retrouvé, tué de façon affreuse (quelle imagination de l'auteur !), dans une petite cabane contenant un transformateur électrique puissant à haut voltage.

Dès cet instant, George, par la force des choses et à cause de son implication dans le scandale sur la corruption politique de l'État du Queensland (La Grande Enquête), partira à la recherche de son passé trouble et troublé, un passé noyé dans l'alcool mais aussi traversé par des amitiés intéressées, un triangle amoureux culpabilisant, des jeux de coulisses politiques, des dénonciations, des procès et des accusations. Depuis dix ans, il avait enterré, péniblement, chacun de ses démons, et là, un par un, ils renaissent et l'envahissent sans ménagement, avec une intensité dramatique, tels des Phénix pernicieux et sardoniques. Tour à tour, anciens collègues, amis ou ennemis,  policiers honnêtes et véreux, politiciens corrompus et ancienne maîtresse, refont apparition dans sa vie. Et là quelques verres, non plutôt, plusieurs bouteilles d'alcool et de vin viennent arroser ces retrouvailles macabres et cette enquête lancinante !!!

Andrew McGahan exploite une écriture simple, directe qui laisse parler l'horreur de la déchéance humaine. Une phrase, une idée coup de poing, un style direct, épuré qui sert très bien ce type de roman noir. Par exemple : « La plupart de nos clients ont commencé au bas de l'échelle et ils y sont restés. » Pas trop de poésie mais une phrase agressive qui fait surgir immédiatement une image claire et nette de l'idée de l'auteur, de ce qu'il veut nous dire ou nous démontrer.

Cet écrivain dévoile un talent certain pour nous décrire les horreurs du comportement humain mais aussi nous tracer le portrait de l'âme d'une ville, son atmosphère, ses rues, les images les plus laides de sa région et de ses habitants ; Brisbane est un personnage important et McGahan nous en fait une présentation enivrante. Chaque description est criante de vérité même si parfois, l'auteur étire quelque peu la sauce et nous en remet un peu trop.

Appliquez alors, chers amis, une des règles des droits du lecteur... et selon votre humeur, passez par-dessus certains passages un peu longs. Cela vous permettra de mieux apprécier votre lecture. C'est votre droit !

Cependant, il faut apprécier certaines pages qui décrivent l'esprit qui régnait dans l'État du Queensland, peu flatteuses, traitées souvent avec un réalisme pathétique et parfois avec un humour dérangeant. Cette phrase par exemple, dite par certains pilotes d'avion, à l'atterrissage à Brisbane : « Mesdames et Messieurs, retardez vos montres d'une heure et votre cerveau de cinquante ans. Le pire, c'était que les habitants du Queensland étaient ceux qui en riaient le plus. Défensivement. Par défi. Voulant être fiers d'eux-mêmes. ».

Je vous recommande grandement ce livre. Un très bon roman noir, bien écrit et avec une trame romanesque bien tassée. Malgré quelques longueurs, l'intrigue  nous accroche dès le début et nous laisse à la fin, un peu pantois, déstabilisé mais quand même satisfait de notre lecture. L'auteur nous fait voyager dans le passé de ses personnages tout en douceur et tout en douleurs. Il nous convoque à un spectacle d'horreurs et d'atrocités humaines où chaque personnage nous dévoile ses propres fantômes, passés ou actuels : alcoolisme, corruption, drogue, extorsion, ennui, etc. Nous laissera-t-il un peu d'espoir ?

L'alcool ! Ma première impression après la lecture de ce roman... Je n'ai plus soif ! Je n'aurai plus jamais soif ! Derniers verres est un roman sur l'alcool ! À chaque page, on a l'impression qu'il se boit une ou deux bouteilles de ce liquide anesthésiant qui endort les souffrances pour mieux les réveiller et les exacerber ! À chaque moment, comme un mantra obsessif et compulsif, chaque personnage chante les louanges de ses liquides préférés et ne pense qu'à une chose : boire, boire et boire !

Et ne manquez pas le superbe chapitre 20 où, en quelques pages, l'auteur trace le portrait absolu et fouillé de la philosophie exhaustive des buveurs du quotidien.

Et pour conclure, je me permets de vous laisser sur une phrase un peu moralisatrice mais qui semble faire partie de la réflexion du personnage principal de cette immense beuverie meurtrière :
« Plus jeune, j'avais cru qu'en buvant on allongeait la nuit et qu'on s'ouvrait des horizons. À présent, je n'étais pas dupe. Plus on boit, plus le monde se rétrécit autour de toi. L'effet est presque visuel. La distance se brouille. »
Réflexion inutile, peut-être pour certains personnages qui hantent ce roman mais sûrement un message de la part de l'auteur.

Alors, chers lecteurs, chers amis, allez, servez-vous un bon verre de rouge, assoyez-vous dans votre meilleur fauteuil et dégustez, avec modération, ce Derniers verres.

Et moi, j'attends avec impatience le moment de me retremper dans le monde fascinant de l'imaginaire sombre de cet écrivain.

Bonnes lectures !

Cette chronique de lecture est originellement parue le 18 juin dans Polar, noir et blanc, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Richard.

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 00:12

ResteraCendres.jpgEt il ne restera que des cendres, de Kathryn Fox
City/Thriller, septembre 2009, 377 pages, ISBN 978-2352883203

Résumé
La scène de crime est d'une brutalité effroyable : le cadavre calciné d'une jeune femme a été découvert près d'un sac d'affaires pour bébé...
L'autopsie révèle que la victime venait tout juste d'accoucher, mais personne ne sait où est passé le nouveau-né. Le lieutenant Kate Farrer commence tout juste l'enquête pour tenter de découvrir l'assassin, et l'enfant, lorsqu'elle est chargée de faire la lumière sur deux autres cas. Une jeune femme de dix-neuf ans a disparu et on vient de retrouver le corps d'un paraplégique brûlé vif. Y aurait-il un lien entre ces différentes affaires ? Malgré les obstacles, y compris ceux de sa hiérarchie, Kate tente de le découvrir.
Au risque d'y laisser sa vie. Le nouveau best-seller international de Kathryn Fox. Suspense, intrigue et sentiments : un thriller d'une efficacité redoutable...

L'avis de Dup
Me voilà bien déçue en refermant ce livre. Il n'est pas du tout à la hauteur de ce que j'attendais. J'avais pourtant un bon a priori car j'avais adoré son premier thriller : Le suicideur. Pour moi cette auteur était une Patricia Cornwell en dix fois mieux (jamais réussi à accrocher avec cette dernière, et ce n'est pas faute d'avoir essayé et insisté tant j'en entendais du bien... bref !).
Dans ce thriller, point de médecin légiste mis en avant (ce que j'avais tellement apprécié dans l'autre), juste un duo d'inspecteurs qui démêlent une enquête pour le moins tordue.
L'intrigue est bien ficelée et nous réserve quelques surprises, ainsi que des rebondissement inattendus sur la fin. Fin d'ailleurs plus que cynique : justice est rendue, les 'méchants' sont écroués, et pourtant ceux qui restent, les 'victimes' ne sont pas très nettes et la situation s'arrange au mieux pour elles. Je ne peux pas en dire plus sous peine de spoiler, mais on assiste à une fin peu morale qui laisse un goût amer dans la bouche !
Mais tout du long de ma lecture, je n'ai jamais réussi à apprécier vraiment l'héroïne principale Kate Farrer. L'auteur nous arrachait tout le temps de la réalité de l'enquête, du terrain quoi, pour s'étendre sur les états d'âmes de cette inspectrice. Et elle en a beaucoup, je peux vous le dire !!! Limite paranoïaque, elle analyse tout le monde et surtout elle, sans cesse. Ça casse complètement le rythme du bouquin qui se veut thriller trépidant et qui au final n'est pour moi qu'un polar classique.
Je préfèrais presque son nouveau co-équipier, Oliver Parke que sa hiérarchie lui a imposé dès le début de l'enquête. Excellent comédien, se présentant comme une bleusaille, bon père de famille nombreuse avec 4 gamins en bas-âge, bientôt 5... (d'où mon empathie sans doute !!!). Très efficace au boulot d'ailleurs pour une toute nouvelle recrue de la Criminelle... Qui s'avère au final faire partie de la Police des Polices infiltré pour coincer un autre inspecteur de la Crim'.
Kate n'arrête pas de faire le yoyo : je lui fais confiance, je ne lui fais pas confiance. Ah, si, il est sympa, et pourtant son attitude l'autre fois, mais en revanche.... Et c'est... Pénible, oui c'est ça. Cette lecture m'a été pénible :((
C'est vraiment dommage car il y avait là matière à faire un excellent thriller...
En résumé : Pas de quoi augmenter vos LAL, Wish-List and co.
SI, avec Le suicideur... Allez-y les yeux fermés, d'autant qu'il est sorti en poche :))))

Lecture faite dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents.
Voilà, c'est fait pour l'Océanie ;)

Cette chronique de lecture est originellement parue le 21 mai dans Book en stock, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Dup.

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 00:07
DiamantinaUpfield.jpgDes ailes au-dessus du Diamantina, d'Arthur Upfield
10/18, Grands Détectives, septembre 1999, 349 pages

4e de couverture
Prenez un petit avion rouge, abandonné au milieu d'un lac asséché du Queensland. Dans l'avion se trouve une jeune fille sans connaissance, que rien ne peut faire sortir de sa léthargie. Ajoutez des personnages que seule l'Australie peut engendrer : éleveur isolé, médecin volant, as de l'aviation, vieux sage aborigène, et, bien sûr, l'inspecteur Napoléon Bonaparte. N'oubliez pas le paysage aride, sur lequel déferlent les eaux du Diamantina, et vous avez un roman policier : d'Arthur Upfield, naturellement.

Personnage récurrent des romans d'Arthur Upfield, l'inspecteur Napoléon Bonaparte, surnommé « Bony », nous emmène sur les terres arides de l'Australie pour une enquête pleine de rebondissements.

Cet inspecteur, au nom peu commun, est un personnage assez attachant. Doté d'un très grand calme, il est aussi réfléchi et efficace. Autant dire que les déductions c'est son fort ! Étant métis, il connaît parfaitement les deux cultures, ce qui est pour lui avantageux lorsqu'il doit résoudre des enquêtes. Dans ce roman, il n'hésitera pas à faire appel à un vieil ami aborigène pour l'assister.

L'intrigue est très bien construite, le lecteur soupçonne chacun des personnages de ce roman. Et puis une question le taraude tout au long du récit : comment l'avion a-t-il pu atterrir sans aucun dégât avec pour seule personne à bord une jeune fille inconsciente ? Et de quel mal est atteinte cette mystérieuse jeune fille ?

L'atmosphère est lourde, aride. Upfield décrit à merveille l'isolement des habitants, ces tempêtes de sable, ces orages. Un pays vaste et sauvage que l'on a envie de découvrir.

Une première rencontre avec cet auteur que je renouvellerai sûrement.

Lu dans le cadre des défis Littérature policière sur les 5 continents et Challenge ABC 2010.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 21 mars dans Bookophiles, blog sur lequel vous pouvez lired d'autres article de DeL.
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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 07:07
HeavenlyPleasures.jpgHeavenly pleasures (Piaceri divini), de Kerry Greenwood

Cette romancière australienne est déjà apparue dans plusieurs billets du défi 2009.

Pas facile de trouver des romans policiers océaniens même dans les étagères très bien pourvues du réseau de bibliothèques de l'aire métropolitaine de Turin (aussi nommée simplement SBAM comme le bruit d'une porte qui se ferme brusquement).

Mon plus vif désir était de lire encore quelques livres d'Upfield mais... Rien à faire !

Alors j'ai choisi Kerry Greenwood mais pas un roman de Phryne Fisher, riche détective, mais de Corinna Chapman, boulangère, elle aussi protagoniste d'une série.

C'est un gentil roman sympathique et agréable, qui se déroule entre une boulangerie et une pâtisserie, plein de parfums de chocolats fourrés (quelquefois avec de piquantes surprises) et bien sûr de pain, mais aussi muffins et soupe à l'oignon. L'action se passe principalement dans un immeuble appelé Insula, où les appartements ont des noms de divinités romaines, et il y a vraiment beaucoup de personnages, hommes, femmes et chats, oui les chats y ont une part remarquable.

On sort de là pour visiter Melbourne, en tramway, la prison de la ville et aussi un mariage turc !

La partie polar est double : qui « empoisonne » les merveilleux chocolats de la pâtisserie Divins Plaisirs ? (la boulangerie s'appelle Heartly Delights - Délices Terriens - qui est aussi le titre d'un autre roman de la série) et qui est le Solitaire, le mystérieux nouveau locataire, cause sans doute d'une fausse et une vrai bombe ?
C'est le fiancé de Corinna qui est détective mais elle y est pour beaucoup dans la découverte des deux énigmes et même dans la solution des autres problèmes qui se posent.

J'ai terminé ma lecture avec une triste, très triste constatation : même Kerry Greenwood est dans les étagères mentionnées plus haut avec un seul roman !

J'oubliais : en fin de volume, vous pouvez trouver aussi quelques bonnes recettes !

[Une note de lecture de Gaspara].
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 00:15
Utopia.jpgUtopia, de Philip McLaren
Traversées, 294 pages, ISBN 978-2-952184748

Philip McLaren est né à Redfern, dans la banlieue de Sydney. Il est l'un des rares auteurs aborigènes de thrillers. Il a publié quatre livres, Sweet water – Stolen land, Le tueur d'aborigènes, Lightning mine et Nouveaux rêves. Utopia est son cinquième roman et a d'abord été publié en français par un éditeur néo-calédonien. Il semblerait qu'il existe une version anglaise sous le titre Murder in Utopia mais cela n'a pas l'air évident d'en trouver un exemplaire.

Jack Nugent, éminent chirurgien new-yorkais, voit sa vie basculer à cause de l'alcoolisme. Une seconde chance s'offre quand même à lui et il décide de refaire sa vie dans un trou paumé au fin fond du désert australien. Secondé par deux infirmières, Nora et Will, il devient généraliste dans un petit cabinet dont la majeure partie des patients est aborigènes. Suite au meurtre apparemment rituel de Jimmy Djungawarri, un aborigène pas très recommandable, Nugent est propulsé au rang de légiste et va seconder la police dans son enquête.

J'ai d'abord choisi ce livre sur sa couverture. J'ai toujours été fascinée par l'Ayers Rock, et la présence de la Statue de la Liberté et de l'Empire State Building m'ont intriguée. Ce livre, c'est un peu le choc des cultures entre les USA et l'Australie, le Dr Nugent et le peuple d'Utopia.

Ce livre m'a bien plu. J'ai découvert la face cachée de l'Australie avec ses cas de lèpre et de syphilis, les ravages de l'alcool, les inégalités entre Aborigènes et Blancs. Cela saute d'autant plus au visage que le récit est vu à travers les yeux d'un étranger, un Américain choqué de ce qu'il peut découvrir.

Petit bémol pour les fans absolus de romans policiers : l'enquête est un peu au second plan. Toute la première partie traite de la déchéance et de la rédemption de Nugent à New York. Le meurtre arrive en deuxième partie. Nugent va se focaliser dessus pendant un moment puis la vie de la communauté va reprendre le dessus plus ou moins jusqu'au dénouement final.

[C'était une chronique de lecture de Pélie].
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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 00:08

ChairBlanche.jpgChair blanche, de Peter Corris

Rivages, collection Rivages Noir, 1989

264 pages, ISBN 978-2869302129


« She's a blonde, thin, a bitch and a bloodsucker. She acts freaked out, you know ? But she's really ice-cool. Know what we call her down here ? » Hardy shook his head. « White Meat. »


Il est assez fréquent de présenter un auteur de romans policiers en faisant référence à un autre auteur bien connu. C'est même souvent un argument commercial en quatrième de couverture ou sur un bandeau apposé sur le livre : « Plus fort que Patricia Highsmith ! » ou « Le livre que Henning Mankell aurait aimé écrire ! ».

Je vais moi-même céder quelque peu à cette facilité, comme d'autres avant moi, éditeurs ou journalistes, critiques professionnels ou amateurs de polars, pour dire de Peter Corris que son style n'est pas sans rappeler celui de Raymond Chandler. C'était le cas, à tout le moins, pour ses premiers romans de la série mettant en scène le « privé » Cliff Hardy. Mais, avec près de quarante romans dans cette série, depuis le premier, The Dying Trade publié en 1980 et le dernier en date à ma connaissance, Deep Water, paru cette année, Peter Corris a eu le temps de tracer sa propre voie.


Pour autant, le cousinage avec le style de Chandler n'est pas un simple vernis de marketing. Les aventures de Cliff Hardy, le privé australien de Sydney, portent distinctement la marque du roman hard-boiled : le récit à la première personne, le privé solitaire et cynique, au corps et à l'âme cabossés (il a été boxeur, a fait la guerre en Malaisie, a été bûcheron et enquêteur pour les assurances, c'est dire s'il en a vu des vertes et des pas mûres), le cadre réaliste, l'aventure sans temps morts, les dialogues sans chichis, les intrigues soignées. Bref, du punch et de la classe.


Il y a, dans Cliff Hardy, quelque chose du Philip Marlowe de Raymond Chandler, et peut-être plus encore, du Lew Archer de Ross MacDonald. Et même le cadre urbain de Sydney a des odeurs des villes californiennes, la fictive San Angelo ou la réelle Los Angeles de Marlowe, ou l'imaginaire Santa Teresa (où l'on reconnaît Santa Barbara) de Lew Archer.


Vous vous demanderez donc pourquoi vous pourriez vous pencher sur les romans de Peter Corris, s'il s'agit simplement d'un privé presque américain dans une ville australienne presque américaine elle aussi. Ce à quoi je vous répondrai que, au-delà de ce premier ressenti de déjà-vu, ces romans ont une vraie personnalité, une réalité australienne. Cela se ressent lorsque les aventures de Cliff Hardy le mènent hors de la ville, vers cet outback où la dureté de la nature a endurci les hommes eux-mêmes. Cela se ressent aussi dans le portrait de la société australienne, écartelée entre tolérance et conservatisme, égalité et voracité,

WhiteMeat.jpgWhite Meat (éditions Pan Books, 1981, ISBN 978-0330270182 ), paru en France sous le titre de Chair blanche est le troisième roman de cette série des Cliff Harding. Si j'ai choisi de prendre celui-ci plutôt qu'un autre roman de la série comme exemple de l'œuvre de Peter Corris, c'est d'une part parce que je l'ai découvert peu de temps après sa publication, à une époque où je dévorais pêle-mêle Hammett, Chandler ou Ross MacDonald, et d'autre part parce qu'il me semble révélateur de l'univers propre à Peter Corris. Dans ce White Meat, la société australienne est très présente, et les tensions entre les composantes ethniques de cette société bigarrée sont un des axes forts de ce roman. Du centre de Sydney à la communauté aborigène dans la banlieue de La Pérouse, des boxeurs aborigènes aux truands italiens, en passant par la jeune femme disparue, le décor est planté et les acteurs sont prêts. Secouons bien fort les ingrédients, ajoutons-y un détective que les coups sur la tête n'ont jamais fait renoncer à une enquête, et voilà un excellent cocktail pour les amateurs de durs-à-cuire.


Né il y aura bientôt trente ans de l'imagination de Peter Corris qui voulait écrire le genre de romans qu'il aimait lire, Cliff Hardy est toujours là aujourd'hui. Presque à la surprise de son créateur, qui ne s'attendait pas à une telle longévité, et pour le plaisir des lecteurs de roman hard-boiled, qui ont là un maître du genre.

Ce que je regrette, c'est qu'un réalisateur de talent ne se soit pas emparé de ce personnage-là pour le porter à l'écran. Certes, le réalisateur néo-zélandais Chris Thompson a bien adapté son roman The Empty Beach (1985) au cinéma, mais ce film plutôt médiocre ne s'est approché de nous que jusqu'en Allemagne (Ein Toter weiß zuviel) sans arriver en France.

Il manque à Peter Corris et Cliff Harding un « grand film », comme cela a pu être le cas pour le Sam Spade de Dashiell Hammett (je pense à The Maltese Falcon, de John Huston (1941), avec Humphrey Bogart), le Philip Marlowe de Raymond Chandler (Humphrey Bogart, là encore, dans The Big Sleep de Howard Hawks en 1946) ou le Lew Archer de Ross MacDonald (devenu Lew Harper sous les traits de Paul Newman, dans Harper de Jack Smight en 1966). Peut-être est-il trop tard, la mode n'étant pas vraiment aux films de « privés ».


N'attendez pas le film, et prenez donc un roman.


Pour en savoir plus sur l'auteur et son œuvre, consultez le site internet de Peter Corris.


Cette chronique de lecture est originellement parue le 31 décembre 2009 dans Le club Série noire, blog sur lequel vous pouvez livre d'autres articles de Xavier.

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 13:11
OsPointeL'os est pointé (The Bone Is Pointed, 1938) d'Arthur Upfield
10/18, Grands détectives, 1994, 349 pages
Traduit de l'anglais par Michèle Valencia.

L'os est pointé est un roman d'Arthur Upfield, Britannique ayant fait sa vie au cœur du bush australien, au point d'obtenir la nationalité australienne. Écrit entre les deux guerres mondiales, ce roman a été traduit en français seulement en 1994, dans la collection « Grands détectives » de 10/18.

Résumé
Un matin d'avril, un cheval rentre seul à Karwir, une exploitation au cœur du bush australien. Où a pu passer son cavalier, un employé du nom de Jeffery Anderson ? C'est ce que se demandent les Lacy, propriétaires des lieux, bientôt aidés dans leurs recherches par tous les habitants du secteur d'Opal.
Cinq mois plus tard, on ne sait toujours pas si Anderson est parti de son plein gré, ni même s'il est encore en vie. C'est ce que va devoir déterminer l'inspecteur Bonaparte – mais appelez-le Bony, il préfère – dépêché de Brisbane pour l'occasion. Lisant le « Livre de la Brousse » mieux que n'importe quel policier, cet inspecteur métis va rapidement faire parler les indices, qui semblent laisser deviner un crime. Trop rapidement même pour certains, qui vont jeter un maléfice aborigène mortel, en pointant l'os sur lui. Le meurtre a-t-il été commis par un membre de la tribu Kalshut ou bien est-ce ce qu'on essaie de faire croire ?

Mon avis
« Si je n’étais pas rebelle à la bureaucratie et à la discipline, je compterais parmi les policiers ordinaires qui vont ici et là et font ceci ou cela, conformément aux ordres qu'ils reçoivent. Ils appellent ça du travail d'équipe. Je ne fais jamais partie d'une équipe. L'équipe, c'est moi. Comme je vous l'ai dit, il me semble, une fois que je commence une investigation, je ne la lâche pas jusqu'à la fin. L'autorité hiérarchique, le temps ne représentent pas grand-chose pour moi, l'enquête en revanche, tout. C'est là-dessus que se fondent mes succès. [...] Le sable de la brousse a recouvert tous les indices. Je n'en ai pas un seul qui me permette de démarrer. Pas de corps, pas de fausses dents, pas de couteau sanglant ou de revolver couvert d'empreintes. Mais, sergent, j'ai un cerveau, deux yeux, une faculté de raisonnement, un mépris du temps, de la bureaucratie et de la discipline. Voilà tout ce dont j'ai besoin. »
Arthur Upfield – né en 1888 – délaisse rapidement son cadre de vie bourgeois et son Angleterre natale pour vivre de petits boulots dans la brousse australienne. On ressent tout au long de ce roman policier l'amour de l'auteur pour ces étendues gigantesques où la magie de la nature opère, comme lors de la grande migration des lapins qu'il retranscrit avec précision. Les paysages sont magnifiquement décrits au gré des voyages des personnages, aussi bien à cheval qu'en avion.
« Ils ont bénéficié d'une authentique civilisation pendant des lustres. Avant que les Blancs, les Jaunes et d'autres Noirs ne soient capables de converser, ces aborigènes australiens parlaient intelligemment. Ils pratiquaient le socialisme chrétien des siècles avant la naissance du Christ. [...] Et maintenant, voilà que l'ombre de la civilisation les guette, même s'ils l'ignorent encore. La civilisation est venue les abattre, les empoisonner comme des chiens sauvages. Ensuite, dans ses journaux satiriques, elle a dépeint les victimes de sa malédiction sous les traits de faibles d'esprit, pour se donner une excuse, elle les a raillés en les qualifiant de sauvages nus, les a enfermés dans des réserves et des quartiers séparés. Elle leur a retiré leurs produits naturels et les nourrit de boîtes de conserves toxiques bien étiquetées. »
Parallèlement se déroule l'enquête, que certains lecteurs pourront trouver lente, mais qu'on ne perd jamais de vue. Mais comme il le justifie plus haut, l'inspecteur Bonaparte aime donc prendre son temps – l'enquête dure plusieurs mois – et se moque bien des ordres envoyés par ses supérieurs. Au fil de ses recherches, il est amené à croiser de nombreux personnages, bien dépeints par l'auteur. C'est notamment le cas des Aborigènes, qu'Upfield a personnellement côtoyés, et qu'il défend avec ardeur, avançant des idées de tolérance peu évidentes à l'époque pour les Blancs. Enfin, comme dans tout whodunit, les principaux personnages sont soupçonnés tour à tour jusqu'à ce que Bony nous livre ses conclusions sur l'identité du criminel.
« Que je me situe entre le Noir, qui fait du feu avec un bâton, et le Blanc, qui tue des femmes et des enfants avec des bombes et des fusils-mitrailleurs, ne devrait pas être retenu contre moi. J'ai eu la satisfaction de pouvoir utiliser à la fois mes compétences intellectuelles et les talents dont j'ai hérités. D'autres, bien entendu, ont utilisé leurs dons pour amasser de l'argent, pour inventer des bombes, des armes et des gaz, et même pour désigner des vainqueurs dans la course entre les races. L'argent et la possession d'une immense propriété ne rendent pas un homme supérieur à un autre, qui se trouve être né métis et qui a consacré sa vie à l'investigation des crimes de manière que les gens normaux puissent être protégés des individus amoraux et anormaux. »
Soixante-dix ans après – le roman a été écrit en 1938 – L'os est pointé demeure un bon polar et un magnifique hymne au bush australien. De plus, c'est ce roman – parmi les trente consacrés à l'inspecteur Bonaparte – qui a donné envie à Tony Hillerman de se lancer à son tour dans l'écriture, à tel point qu'Arthur Upfield est unanimement considéré comme le père du roman policier ethnologique.

À signaler que j'ai choisi ce roman pour représenter l'Océanie dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents que j'avais présenté ici-même et que vous pouvez allez (re)découvrir sur le blog qui lui est consacré.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 31 décembre 2009 dans Hannibal le lecteur et le 4 janvier 2010 (réduite) dans Polars pourpres, blog et site sur lesquels vous pouvez lires d'autres articles de Hannibal.
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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 07:17
EmpreinteDiable.jpgL'empreinte du diable, d'Arthur Upfield
10/18, Grand détectives, juin 2008, 287 pages

Quand je me suis embarqué dans le défi Littérature policière sur les 5 continents, celui qui m'a finalement posé le moins de problème était l'Océanie. Car je n'y connaissais rien, et le choix fut donc vite fait. On cherche une liste d'écrivains de polar australien sur Wikipédia. J'aurai pu choisir Shane MALONEY, mais c'est la bio d'Arthur UPFIELD qui a retenu mon attention, ou plutôt « l'incipit » :
« Célèbre pour ses romans policiers qui mettent en scène un détective de mère aborigène et de père européen, l'inspecteur Napoléon Bonaparte, et qui explorent les paysages sauvages de l'intérieur australien, il est considéré comme le pionnier du polar ethnologique [1]. »
Avec ça, j'étais sûr d'être dépaysé !

Il ne restait plus qu'à me décider quant au titre... Et là, c'est Amazon qui m'a aidé : il fallait bien que je sélectionne un livre que je pouvais me procurer. Voilà comment j'ai été amené à lire L'empreinte du diable (faut reconnaître aussi que le titre n'est pas totalement étranger au choix).

Mais assez papoter, rentrons dans le vif du sujet.

Note
[1] ce qui n'a pas manqué d'attirer mon attention car je ne voyais absolument pas de quoi il s'agissait, n'en ayant encore jamais lu.


Une fois n'est pas coutume, je vais me contenter de la quatrième de couverture pour résumer l'intrigue :
« Au Chalet du Panorama, petite pension isolée de l'État de Victoria en Australie, les clients apprécient par-dessus tout le calme qui les entoure. Mais cette quiétude va être troublée par la découverte du corps d'un des clients, un certain Grumman. L'affaire se corse d'autant plus que les bagages de la victime disparaissent mystérieusement et que le premier inspecteur dépêché sur les lieux est assassiné par un gangster bien connu des services de police. Chargé par l'armée d'enquêter sur les agissements de Grumman, soupçonné d'être un espion allemand, l'inspecteur Napoléon Bonaparte prend aussitôt la situation en main... Entre des employés plus ou moins modèles, des pensionnaires aux inavouables secrets et une hôtesse au charme troublant, le flegme légendaire de Bony est mis à mal à plusieurs reprises. Heureusement, sa logique imparable et son sens de la déduction ne lui feront pas défaut durant cette mission à haut risque. »

Sans être pour autant d'une simplicité effarante, l'intrigue ne multiplie pas les rebondissements et les personnages sortis de nulle part au point de risquer de s'y perdre [1]. D'ailleurs, on ne peut s'y perdre car l'auteur rappelle souvent les faits et ses développements. On suit donc véritablement l'enquête avec l'inspecteur Napoléon BONAPARTE – ou Bony pour les intimes. Personnage auquel je me suis vite attaché. À cause de son flegme bien entendu :
« Soutenant le regard sinistre de Bolt sans ciller, Bony articula lentement : Je serai très surpris d'être liquidé, ça ne m'est encore jamais arrivé. Allez, bonne nuit. Et surveillez bien votre tension. ».
Mais aussi pour son histoire : métis dans une Australie qui n'avait alors pas encore réglé ses comptes avec ses démons racistes, on sent bien que si lui n'est que toléré :
« L'inspecteur Snook fixa le dos de Bony d'un air furieux. Son intuition ! Mais après tout, que pouvait-on attendre d'un sang-mêlé promu au rang d'inspecteur de police ? »,
les Aborigènes pouvaient encore moins bénéficier d'un quelconque traitement de faveur... D'ailleurs son ascendance aborigène lui sera bien utile, pour voir ce que l'homme blanc ne peut pas voir, tout autant que son implacable logique cartésienne occidentale...

Voilà donc un roman que je recommande fortement à toute personne quelque peu réfractaire au polar. Les inconditionnels du genre ne seront pas déçus non plus. D'ailleurs, moi je vais essayer d'en trouver rapidement un autre pour m'y plonger, car en plus ça se lit assez rapidement !

Note
[1] cf Le grand sommeil, de CHANDLER


Cette chronique de lecture est originellement parue le 31 décembre 2009 dans iti1801, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'iti.
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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 06:55
MortEmbuscade.jpgLa mort en embuscade, de Ngaio Marsh
10/18, Grands détectives, 381 pages, 7,40 €
01/03/1996 (1942), ISBN 2-264-02362-7

Présentation de l'éditeur
« Réunir, dans le huis clos de son vieux manoir enneigé, sept personnes qui se détestent cordialement, tisser une subtile toile de rancoeurs inexprimées et de secrets morbides, Jonathan Royal trouve l'idée amusante.
Mais lorsque sa mise en scène tourne au drame, il n'a de cesse que de faire arrêter le coupable. Il sait exactement lequel de ses invités a commis l'ignoble crime. Arrivé sur place, l'inspecteur Alleyn procède pourtant à la redistribution des rôles... »

Avis
Un huis-clos anglais, pour ce roman néo-zélandais , qui ressemble par beaucoup d'aspects à un Agatha Christie.
Jonathan Royal est un personnage haut en couleur, qui pensait tout prévoir... Les autres personnages eux aussi sont tous très particuliers... Il faut dire aussi qu'on nous les décrit en long en large et en travers. Parfois même un peu trop. Car il faut bien l'avouer les nombreuses descriptions, le manque d'action, ce n'est pas trop mon fort... Je me suis parfois ennuyée, pourtant les personnages m'ont beaucoup plu, et cette enquête était intéressante mais le tout m'a semblé manquer de punch... Sûrement suis-je plus faite pour des romans actuels, qui ne laissent pas de répit au lecteur.
L'ambiance est tout de même sympathique et propice à ce roman plus psychologique que policier : un manoir isolé, une tempête de neige...
Un roman qui raviera sans doute de nombreux lecteurs... Mais pas moi !

Extrait
« Le lendemain, Mandrake trouva son hôte dans un état d'excitation extrême. En dépit de sa méticulosité et de ses maniérismes quelque peu précieux de vieille fille, personne, pas même son pire ennemi, n'eût qualifié Jonathan d'efféminé. Cependant, il avait un tas de petites manies inhabituelles pour un homme. Ainsi, il s'intéressait passionnément aux préparatifs menés dans la maison. Il savait composer de délicieux bouquets, et, à l'arrivée de trois caisses provenant de chez le fleuriste de Great Chipping, il se précipita vers elles, impatient comme une fourmi. »

Lu dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents (Océanie).

Encore un grand merci à Marie (Soie) pour ce prêt !

Voilà, avec ce livre s'achève pour moi ce défi Littérature policière sur les 5 continents... Avec 2 belles découvertes : La librairie Tanabe et Mma Ramotswe.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 3 janvier 2010 dans Délivrer des livres, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Hérisson08.
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