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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 15:24

AzazelAkounine.jpgAzazel, de Boris Akounine

10/18, 319 pages, ISBN 978-2264035516

 

Boris Akounine est le pseudonyme de Grigori Chalvovitch Tchkhartichvili, écrivain russe né en Géorgie. Possédant déjà une forte notoriété dans son pays, il s'est fait connaître internationalement avec ses séries policières et spécialement celle mettant en scène Eraste Petrovitch Fandorine dont Azazel est le premier tome.

 

À Moscou, l'étudiant Piotr Kokorine se suicide d'une balle de révolver en pleine tête au milieu d'un parc très fréquenté par une belle journée de printemps. Eraste Petrovitch, jeune gratte-papier de la police qui s'ennuie dans un bureau, trouve ce suicide étrange et décide d'enquêter sur les raisons de cet acte. Ses investigations vont le mener bien plus loin que ce qu'il n’aurait pensé.

 

J'ai vraiment bien aimé ce livre et je me suis laissée transporter dans les aventures de ce jeune Russe parfois un peu fanfaron, parfois un peu couard mais finalement tellement attachant. Pourtant, je dois bien avouer que l'idée de départ me paraissait bien étrange et j'étais très septique quant au déroulement de l'histoire. Mais voilà, c’était sans compter sur les multiples rebondissements qui baladent complètement le lecteur. On va de découvertes en découvertes pour notre plus grand plaisir. Ce roman rend addictif, on ne veut (peut) pas le lâcher avant d'avoir lu la fin. De plus, le roman est loin d'être dénué d'humour. Le héros, parfois ridicule, arrive à se retrouver dans des situations cocasses. D'ailleurs, le personnage d'Eraste est ce que j'ai préféré dans le roman. On suit ce jeune homme un peu gauche, à peine sorti de l'adolescence et se laissant facilement tourner la tête par un jupon, dans sa quête initiatique qui fera de lui un homme mûr.

 

En bref, je dirai simplement : vivement le deuxième tome !

 

[Une chronique de lecture de Pélie]

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 17:16

ElephantPoussiere.gifUn éléphant dans la poussière est un thriller de J.F. Braun paru en novembre 2010 aux éditions Jacques André éditeur dans la collection Traits noirs (321 pages, 22 €, ISBN 978-2-7570-0194-3).

 

En même temps que La partie de Mah-jong de l'Empereur, d'Adam Katzmann, j'ai reçu ce thriller et je remercie Jacques André éditeur de m'avoir envoyé ce roman qui m'a beaucoup plu.

 

J.F. Braun est Lyonnais, il est spécialiste de l'histoire contemporaine russe (ça se voit !).

 

Philip James Forster, 39 ans, est un Américain de la classe moyenne : il habite dans une jolie maison avec son épouse Sharon, directrice de publication, et leur deux enfants, Kelly et Tim. Bref, il a une vie normale avec un poste à responsabilité chez Caltronic, des collègues, des amis, et un laboratoire qu'il a aménagé dans le sous-sol de sa maison car il est passionné de photographie.

Mais Philip James Forster est un « dormant » depuis 1971 ! Il a en fait 42 ans, s'appelle Nicolas Igorovitch Ostarov, est le fils d'un célèbre Général au pouvoir dans les années sombres de l'URSS, a été élevé par sa tante : « Je ne l'ai jamais vue faire la queue. […] J'étais un garçon insouciant, mais il y avait un tel gouffre entre la réalité et la propagande qu'il était impossible de l'ignorer. » (page 23). Puis il a été formé à Clifton en Ukraine sous le gouvernement d'Andropov : « Tu imagines les milliers de roubles qu'il a fallu pour en arriver là ? On compte sur toi. Tu dois devenir un grand scientifique. Après tes études, tu travailleras dans les meilleures firmes impérialistes. À notre profit bien sûr. Comme tu le sais, nous accusons un certain retard en électronique. Tu es un des jokers qui nous permettra de rattraper les Américains. » (page 41). Il est arrivé par le Canada, a étudié aux États-Unis : « À Berkeley, j'ai appris qu'un certain retard était une litote polie. En réalité, c'était un fossé abyssal qui nous séparait des Occidentaux. » (page 41). Pendant toutes ces années, il a fourni des informations aux Soviétiques en particulier sur des projets top-secrets. Un peu moins depuis la chute de l'empire soviétique et l'arrivée au pouvoir d'Eltsine.

Un soir, Biplan, un « disjoncteur » prend contact avec lui pour le renvoyer en Russie. « On élaguait les branches mortes, on mettait les réseaux en sommeil et surtout, on essayait de rapatrier les taupes les plus menacées dont, semblait-il, je faisais partie. » (page 10). Mais Forster veut rester en Californie : « Non, rentrer était impensable. Je n'avais plus là-bas ni famille ni relations. […] Je n'avais pas remis les pieds en Russie depuis 1971. […] Je pensais, je rêvais en anglais. Je ne serais jamais un vrai Américain mais je n'étais plus soviétique et je n'avais guère envie de devenir russe. Au fond, je n'étais qu'un bâtard de la guerre froide fourvoyé entre les deux mondes. » (page 14). Il se débarrasse de l'homme et s'enfuit sous une autre identité : il avait tout prévu car il savait que ça arriverait un jour... « J'avais perdu tout ce que j'avais construit depuis vingt ans. Il n'y avait pas d'alternative. Si je voulais sauver sauver ma peau ou éviter de moisir en prison pendant trente ans, je devais fuir à l'autre bout du pays. » (page 49). Commence alors une course-poursuite, entre lui et le FBI, et entre lui et ce qui reste du KGB.

 

Dans ce récit, à la fois thriller et roman d'espionnage, Forster raconte ses souvenirs (c'est passionnant) et sa fuite dans un road movie haletant où il va être confronté à Toundra, l'homme qui l'a fait entrer aux États-Unis et à des mercenaires sans foi ni loi.

 Il va aussi rencontrer des personnes qui vont l'aider, Alice dont il va tomber amoureux, Gary qui va l'embaucher et l'emmener à la pêche, et Cowper un ancien de la CIA qui vit en Asie et qui analyse la situation : « Vous n'êtes peut-être qu'un éléphant qui piétine dans la poussière, un leurre pour nous dissimuler la réalité. » (page 127).

Un très bon thriller à lire pour découvrir l'époque soviétique et la vie des agents dormants. Je le mets donc dans le challenge Une année en Russie.

 

Cette chronique de lecture est originellement parue le 20 janvier 2011 dans La culture se partage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Catherine.

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 15:05

AManLayDeadLa clinique du crime, de Ngaio Marsh

(The Nursing Home Murder)

Harper, 231 pages, ISBN 978-0007328697


Ngaio Marsh est une écrivain néo-zélandaise de romans « whodunit » dans la lignée des livres d'Agatha Christie.

 

Le ministre de l'Intérieur britannique, Sir Derek O'Callaghan, souffre du ventre depuis plusieurs semaines mais tient le coup stoïquement afin de présenter son projet de loi en rapport avec les anarchistes, de plus en plus actifs dans le pays. N'y tenant plus, il va devoir se faire opérer en urgence d'une appendicite. Le Dr Sir John Phillips, sollicité par l'épouse du ministre, va s'occuper de l'opération. Celle-ci est un succès mais le patient décède inopinément en salle de réveil. Lady O'Callaghan a rapidement des soupçons et demande à Roderick Alleyn, inspecteur à Scottland Yard, d'enquêter sur le meurtre de son mari…

 

CliniqueCrimeComme les deux premiers livres du tome, cette histoire est divertissante et facile à lire. Par contre, la lecture de ce troisième volet des aventures d'Alleyn m'a confortée dans l’idée que ce sera probablement le dernier. Je n'y peux rien, le héros m'agace toujours autant. Décidément, je resterai fidèle à Agatha Christie et à son rondouillard Hercule Poirot.

 

Toutefois, si je fais abstraction du personnage d'Alleyn, je dois dire que c’est l'histoire que j'ai trouvée la plus intéressante et la mieux ficelée des trois livres présents dans mon tome. Les raisons de tuer le ministre de l'Intérieur ne manquent pas mais celle du ou de la meurtrière est plutôt originale et m'a surprise d'autant plus que finalement dans les deux premiers livres, les alibis des meurtriers étaient très classiques.

 

[Une chronique de lecture de Pélie]

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 07:23
AshentieLilasViolet.jpgBonjour,
Je m'inscris de nouveau au défi pour découvrir de nouveaux auteurs après une petite pause d'un an. Maintenant, j'ai 27 ans et je dévore toujours autant de livres. http://lilasviolet.blogspot.com/
 
Ma liste :
Pour l'Afrique je vais choisir un roman de Deon Meyer. Le pic du diable, de Deon Meyer.
Pour l'Océanie ce sera Arthur Upfield, Sinistres augures.
Pour l'Asie : Nury Vittachi, Le maître de fengshui perd le nord, Paris : Philippe Piquier, 374 pages.
Pour l'Amérique : Luiz Alfredo Garcia-Roza, Le silence de la pluie, Paris : Actes Sud, Babel noir 304 pages.

 

[La participation d'Ashentie en 2009]

 

[La présentation du défi en 2011 sur le blog d'Ashentie]

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 17:00

Icelander.jpgIcelander est un roman de Dustin Long paru aux éditions Asphalte en janvier 2011 (231 pages, 20 €, ISBN 978-2-918767-10-7). Icelander (2006) est traduit de l'américain par Audrey Coussy.

 

Je remercie Blog-o-Book de m'avoir envoyé cet étrange roman (je l'ai reçu pour Noël).

 

Asphalte est une toute jeune maison d'éditions fondée en septembre 2009 avec un lancement officiel en janvier 2010. La ligne éditoriale ? Culture urbaine et littérature contemporaine. Un premier roman est paru en octobre 2010 (À contresens de Tom Liehr, un auteur allemand) ; en plus d'Icelander, un autre roman paraît en janvier (Chiens fous de Chart Korbjitti, un auteur thaïlandais) et un roman est annoncé pour mars 2011 (Golgotha de Leonardo Oyola, un auteur argentin).

 

Dustin Long est un Californien né en 1977. Il a étudié la littérature anglaise (à Berkeley et en Indiana) puis a voyagé. Maintenant marié, il vit à Brooklyn (New York) et Icelander est son premier roman.

 

À New Crúiskeen (nord de New Uruk, États-Unis), on s'apprête à célébrer l'anthropologue et criminologue Emily Bean. Mais Notre Héroïne, inscrite au département des études scandinaves (linguistique, anthropologie...), n'aime pas trop cet événement annuel.

En fait, depuis la mort de sa mère (Emily Bean, eh oui), Notre Héroïne s'occupe de son père, Jon Ymirson, atteint par Alzheimer. Son mari Prescott vient de la plaquer, et pour couronner le tout, quelqu'un s'est introduit chez elle et son chien, Garm, a disparu...

En plus, Shirley MacGuffin, sa meilleure amie, vient d'être assassinée (un coup de poignard dans l'œil) et des documents ont été volés (elle s'était attelée à une réécriture du Hamlet disparu de Thomas Kyd).

Alors qu'elle est à la recherche de son chien, la nuit commence à tomber sur la petite ville enneigée, envahie par les fans des aventures de la famille Bean-Ymirson (des romans ont été rédigés par l'écrivain Magnus Valison d'après les journaux intimes d'Emily).

Wible et Pacheco, deux « enquêteurs philosophiques », interrogent tout le monde pour découvrir qui a tué Shirley. Ils ne comprennent pas que Notre Héroïne ne s'implique pas dans cette affaire. « Mais elle était votre amie, insista Lorenz. Vous devez sûrement l'estimer assez pour être ne serait-ce qu'intéressée par la découverte de son meurtrier. » (page 43).

Mais Notre Héroïne n'a pas que ça à faire : Garm est introuvable, la bibliothèque de son père est détruite par le feu et son ami « bibliothécaire révolutionnaire », Hubert Jorgen, s'est volatilisé.

De son côté, Blaise Duplain, époux de la victime, et ancien inspecteur de police, préfère enquêter aussi car il sait qu'il sera soupçonné du meurtre de Shirley. « Je vais être le suspect, et la piste du vrai meurtrier va perdre de son odeur. » (page 47).

Il y a aussi une journaliste, Constance Lingus, qui bien qu'amie avec Notre Héroïne, n'hésite pas à fouiner...

Bref, tout ce petit monde enquête sauf Notre Héroïne, ce qui en fait une fille peu digne de la regrettée Emily... Mais qu'elle le veuille ou non, Notre Héroïne est impliquée !

 

Le professeur Boris Baxter : « J'ai bien peur que cela ne fasse pas l'affaire. Assez de ces dissertations laudatives sur Vanaheim comme utopie, je vous en prie. […] Si vous devez absolument écrire sur cet endroit, concentrez-vous sur d'autres aspects : Vanaheim comme miroir obscur de l'Islande de la surface […] Vanaheim comme grotesque expression de l'obsession islandaise pour la pureté. Ce genre de choses. […]. » (pages 124-125).

 

Emily Bean, personne réelle, devenue personnage de fiction à sa mort, embrouille l'affaire car le meurtre de Shirley est lié à d'anciennes aventures de la mère de Notre Héroïne dans le village de Vanaheim, en Islande où la famille Bean a été confrontée au « peuple caché » et à la méchante Gerd, reine du peuple vanatru.

J'ai trouvé surprenant que l'héroïne s'appelle simplement Notre Héroïne.

Ce roman est une plongée dans les légendes islandaises, scandinaves et vanatru. C'est un véritable puzzle, chaque personnage ayant des opinions, des indices, des informations, bref des pièces complètement isolées, qui vont se placer peu à peu correctement... ou pas ! D'ailleurs, si la première partie Prélude présente la ville, les personnages et les faits, la deuxième partie Ludo (que j'ai préférée) est construite avec de courts passages écrits par les différents protagonistes (on saute de l'un à l'autre comme si on piochait une pièce du puzzle au hasard et qu'on ne savait pas encore exactement où la placer). Quant à la dernière partie Cluedo, plus courte, elle aiguille le lecteur perdu jusqu'à la chute finale.

Finalement ce surprenant roman est un jeu, un jeu de pistes multiples dans lequel les personnages et le lecteur jouent pour découvrir la vérité.

Une lecture déroutante, une découverte étonnante !

 

Cette chronique de lecture est originellement parue le 14 janvier 2011 dans La culture se partage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Catherine.

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 16:52

BanniereExpress.jpgBonjour !

Je n'ai pas terminé le défi 2010... Il me reste à lire l'Afrique, l'Asie et l'Océanie...

Mais je veux quand même tenter ensuite un nouveau tour pour 2011 !

 

Liste à venir au gré de mes lectures mais c'est vrai que je lis plus souvent des romans policiers, thrillers et polars européens ou états-uniens... au détriment des autres continents...

 

Afrique : ?

 

Amérique

Icelander, de Dustin Long. La vie cachée de Katarina Bishop : Vols en haute société, d'Ally Carter. Les leçons du Mal, de Thomas H. Cook.

 

Asie : ?

 

Europe

Espagne : La symphonie d'Einstein, d'Álex Rovira et Francesc Miralles.  

France : Un éléphant dans la poussière, de J.F. Braun. Résurrection, de Cyrille Richard. Car voici que le Jour vient, de Fabienne Ferrère. Le hameau des Purs, de Sonia Delzongle.

 

Océanie : ?

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 10:18

Homme2tribus.jpgL'homme des deux tribus, d'Arthur Upfield
10/18, Grands détectives, mai 2008, 287 pages
ISBN 2-26404-781-X

Je sais, je cède aux sirènes de la facilité et ne découvre – ni ne fais découvrir – de nouvel auteur, dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents (alors que c'était un de mes objectifs principaux). Mais comme j'ai eu du mal à me procurer le livre initialement prévu et que les auteurs de polar « océaniens » ne sont pas légion et surtout que j'ai particulièrement apprécié L'empreinte du diable l'année dernière, je me suis dit que je n'allais pas bouder mon plaisir en me plongeant de nouveau dans les aventures de l'inspecteur métis Napoléon Bonaparte.

Et, bien m'en a pris ! Car cette aventure est un petit délice à plus d'un égard ! Déjà par les descriptions somptueuses du désert australien qu'est le Nullarbor. Désert qui sous la plume d'Arthur Upfield se transforme en mer de sable et en plages de chénopodes.

Comme un vaisseau sur la mer, la jeep commença à longer cette côte, et bientôt ils passèrent entre deux îles qui portaient des arbres, puis un peu plus tard pénétrèrent dans un large bras de mer, où les buissons, de chaque côté, descendaient des terres élevées jusqu'aux plages, étroites bandes d'argile. Brusquement, la jeep déboucha sur une plage et remonta entre les broussailles vers les ondulations du terrain.

Mais surtout par l'intrigue, ce qui est bien le minimum quand on lit un roman policier me rétorquera-t-on. Certes, mais jugez plutôt. Une jeune femme célèbre pour ses émissions radiophoniques disparaît peu après avoir été acquittée du meurtre de son époux. Disparition d'autant plus sensible qu'elle a lieu à proximité d'un désert dans lequel les militaires mènent des opérations secrètes...
Parti enquêter sur ce qui semblait être une simple disparition, Bony découvre qu'il en est question de plusieurs. À tel point que les disparus forment la mystérieuse IAL... (dont je ne dévoilerai pas le sigle pour ne pas gâcher l'effet de surprise, mais à laquelle l'inspecteur sera convié comme « membre d'honneur »). Ceux-ci sont détenus dans une grotte sans aucun espoir de sortie (quand bien même ils s'échapperaient, le désert les attend ; et pour qui ne s'y connaît pas, c'est la mort assurée avec pour seul horizon encore et toujours des terres arides sans aucun moyen de se repérer...).
Sans compter qu'un meurtre y a eu lieu, peu avant l'arrivée de l'inspecteur. Et le voilà donc avec une seconde affaire sur les bras. Homicide à huis-clos qui mettra sa perspicacité à l'épreuve encore une fois.

Voilà un charmant divertissement si on veut oublier le froid terrible qui risque de s'abattre encore sur le pays.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 27 décembre 2010 dans iti1801, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'iti.

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 08:18

Auras1.jpgAuras est une trilogie de Jean Laudic. Le tome 1 : Le supplément d'âme est paru aux éditions Viatao en novembre 2010 (446 pages, 18 €, ISBN 978-2-35908-018-6).

 

Je remercie Florence de Chemin Lisant et les éditions Viatao de m'avoir envoyé ce thriller.

 

Jean Laudic est dramaturge, nouvelliste et Le supplément d'âme est son premier roman.

 

Après une douloureuse séparation, Marianne, qui est docteur, s'est retrouvée seule. C'est pourquoi elle a accepté de financer la Fondation ésotérique de Gilles Chaulet. Ensemble ils explorent l'inconscient et les vies passées.

Car depuis qu'elles sont enfants, Marianne Wilhem (35 ans) et sa sœur, Isabelle Vermandois (29 ans) voient les auras des gens : il y en a des rouges, orange, vertes, bleues, violettes (comme celle de Marianne), argent (comme celle d'Isabelle) et plus rarement or.

Marianne a convaincu sa sœur de vivre une régression mais cela se passe mal et Isabelle a de plus en plus de souvenirs de son ancienne vie, celle de Miguel de Gainza assassiné en août 1956.

Malgré le mécontentement de Christophe, le mari d'Isabelle, un pur cartésien, les sœurs décident de partir sur les traces de Miguel à Séville (Espagne). « Elle ne faisait plus d'effort pour dissocier sa vie de celle de don Miguel. » (page 66).

Avant leur arrivée au Palacio de San Fernando (qui est devenu un hôtel de luxe), Isabelle se souvient du chemin à prendre, de la maison, du piano : elle joue un air composé par Miguel alors qu'elle ne sait pas jouer, elle parle aussi espagnol couramment, etc. « Cette fois, elle avait peur de ce qui arrivait à sa sœur. Tout allait trop vite, les souvenirs étaient trop nombreux, trop nets. » (page 70).

Mais Isabelle se fait agresser par un inconnu qui veut voler un missel et tombe dans le coma.

Cet inconnu, c'est François Daubère, réincarnation d'Angel Martinez de Toya qui était le meilleur ami de Miguel. Il est maintenant devenu un Aven, ainsi que ses complices Camille Martel et Marc Toledo. Ils sont à la recherche « des âmes dorées ayant atteint l'Éveil. »

Après le meurtre de Gilles, Marianne doit faire confiance à Agustin qui sait plus de choses que ce qu'il veut bien dire. « Et si c'était faux ? tenta-t-il. Si tout ce qu'on nous a inculqué sur les âmes était un mensonge... » (page 191).

Ils vont enquêter à Séville et se rendre au couvent de Santa Clara où officiait le padre Francisco, ancien professeur et ami de Miguel et Angel.

 

Ce roman est un bon thriller, pas un guide touristique mais Séville est une ville particulièrement attirante et je n'ai pas dédaigné la visite ! « J'aime cette ville, dit Marianne. Tout est beau ici. J'adore ces orangers qu'on a plantés partout dans la cité. » (page 171).

Toutes ces histoires d'auras, d'âmes, de conscient, d'inconscient, etc., je ne sais pas si c'est plausible, mais au moins Le supplément d'âme ne se termine pas en queue de poisson et il reste du mystère. De plus, il y a des moments plus calmes mais je ne me suis pas ennuyée. À voir donc si cette histoire tient la route jusqu'au bout, mais ce premier tome agréable à lire (je n'arrivais pas à m'arrêter, je voulais lire un chapitre de plus et repoussais le moment de m'arrêter) est prometteur et je me ferai un plaisir de lire la suite ! D'ailleurs le tome 2, L'âge du Verseau, est annoncé pour fin 2011 et le tome 3 pour 2012.

Plus d'infos sur le site officiel d'Auras.

 

J'aime cette phrase de Pedro, le père d'Agustin : « La grande cuisine se pratique partout, mais elle s'étudie en France. » (page 202).

 

Cette chronique de lecture est originellement parue le 12 janvier dans La culture se partage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Catherine.

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 00:51

PoissonMouilleLe poisson mouillé, de Volker Kutscher
Seuil Policiers, 2010, 565 pages
Der nasse Fisch (2007) est traduit de l'allemand par Magali Girault.

Le poisson mouillé est le premier roman de Volker Kutscher, un jeune auteur allemand. On retrouvera le personnage principal de ce roman, le commissaire Rath, dans une seconde livraison déjà en cours de traduction par Le Seuil.

Résumé
Berlin, 1929.
Gereon Rath, auparavant commissaire à la Criminelle à Cologne, est muté d'office aux Mœurs et à la capitale après une affaire mal négociée.
Une voiture termine dans un canal. Au volant, un cadavre aux mains mutilées mais au visage souriant. Aucun papier sur lui, personne ne connaît son identité : le mystère est complet.
Personne sauf Rath qui, se rendant à la morgue pour une autre affaire, reconnaît sur la table d'autopsie l'homme repêché. Et pour cause, il l'a croisé quelques jours auparavant.
Le jeune commissaire décide alors de se taire et de mener l'enquête en solitaire, dans l'espoir d'intégrer la Criminelle.

Mon avis

Les poissons mouillés, c'est comme cela que Gennat, le chef de la Crim' berlinoise de l'époque – ce personnage du livre a vraiment existé – a baptisé les affaires non élucidées.
Du « Mai sanglant », une révolte communiste ayant fait de nombreuses victimes (parfois tuées par la police elle-même) aux Ringvereine, sortes de clubs regroupant les membres la pègre berlinoise des années 1920 – soit autant d'éléments historiquement avérés – peu de choses ont finalement été inventés par l'auteur. Pour situer l'intrigue de son premier roman, Volker Kutscher, historien de formation, a intelligemment puisé dans l'Histoire de son pays, effectuant un remarquable travail de documentation.

« Rath n'avait en effet jamais compris comment des gens qui avaient fait des études pouvaient devenir communistes. Il ne comprenait pas grand chose à la politique. À ses yeux, les communistes étaient le produit du sous-prolétariat qui habitait dans toutes les grandes villes. Ceux qui naissaient dans ce milieu-là avaient le choix entre devenir criminels ou bien communistes. Ou bien les deux. Criminel, communiste : pour beaucoup de policiers, cela revenait au même. Les communistes n'étaient-ils pas des voleurs ? Ne voulaient-ils pas prendre par la force les biens des bourgeois ? Selon le code pénal, c'était du vol tandis que la Commune, elle, appelait ça la révolution. Rath pouvait encore concevoir qu'un pauvre bougre y place son dernier espoir, mais il avait énormément de mal à comprendre ces intellectuels qui prêchaient la révolution. Qu'est-ce qu'ils voulaient ? Tout allait pourtant bien pour eux, non ? C'étaient eux qui élevaient le vol au rang d'idéologie. À leurs yeux, si le vol était effectué en masse, on pouvait l'appeler révolution et le justifier de manière scientifique. Rath exécrait tout particulièrement ces idéologues, ces esprits confus qui savaient tout mieux que tout le monde et se croyaient détenteurs de la vérité. »

Les personnages sont assez nombreux et bien décrits. On prend rapidement plaisir à suivre le commissaire Rath, son collègue des Mœurs Wolter, son voisin journaliste Weinert, et Charly, la charmante sténo de la Crim'.
Kutscher ajoute à cela un peu d'humour, avec quelques scènes cocasses, comme cette descente chez des pornographes amateurs d'Histoire allemande, et quelques clins d'œil au roman noir, à l'instar de ce chef de la pègre berlinoise qui n'a sûrement pas été nommé Marlow par hasard.

« L'identité judiciaire avait photographié Wilczek sous tous les angles. À l'époque, ce drôle de saint portait une moustache. Le photographe avait manifestement oublié de lui dire : « Ayez l'air aimable » : Wilczek regardait l'objectif comme s'il avait l'intention de manger des enfants juste après la prise de vue. »

Beaucoup de bonnes choses dans ce premier roman donc. On pourra éventuellement reprocher à l'auteur de parfois ré-expliquer les choses au lecteur, comme pour être sur qu'il ait bien compris.
Enfin, malgré un suspense de qualité et de nombreux rebondissements de bon aloi, certains lecteurs moins intéressés par le contexte de l'histoire – qui occupe une place importante – trouveront peut-être leur temps un peu long par moments.

Avec ce Poisson mouillé, l'Allemand Volker Kutscher signe un premier roman noir riche et réussi. La seconde enquête du commissaire Rath est déjà en cours de traduction. Espérons qu'elle soit au moins du même niveau.

Et merci à Chez les filles de m'avoir proposé ce roman. Une belle découverte...

Cette chronique de lecture est originellement parue le 30 avril 2010 dans Hannibal le lecteur, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Hannibal.

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 07:00

LoiTribu.jpgLa loi de la tribu, d'Arthur Upfield
10/18, juillet 2008, 288 pages

World Books Challenge : Australie, La loi de la tribu
Cet article est aussi le premier dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents et ouvre la danse avec l'Océanie !

Bien qu'Arthur Upfield soit un écrivain britannique c'est lui que je choisis pour l'Australie car c'est le pays où il a passé la plus grande partie de sa vie et je le considère donc comme Australien d'adoption. Sans compter que tous les « Blancs » australiens sont en fait d'anciens immigrés d'Europe. Arthur Upfield y est arrivé à 22 ans, en 1810. Il faisait partie de tous ces jeunes Européens qui après un échec sur le vieux continent rêvaient d'un monde meilleur. Il est connu pour ses romans policiers mettant en scène l'inspecteur Napoléon Bonaparte, né d'une mère aborigène et d'un père blanc.

Le roman que j'ai lu, La loi de la tribu, se déroule au début des années soixante dans une ferme du nord de l'Australie à la frontière du désert. Ce n'est pas vraiment l'intrigue policière elle-même qui est frappante, même si, malgré un dénouement un peu peu décevant, elle est bien menée et tient le lecteur en haleine. Non, ce qui marque dans ce roman, c'est la description de ce monde en équilibre précaire entre les fermiers blancs et les tribus aborigènes. On est à une période clé de l'histoire australienne et surtout aborigène. Les tribus ne peuvent plus ignorer la présence blanche, certains jeunes « s'assimilent » en obtenant une éducation et un métier mais il leur reste le tiraillement entre leur nouvelle identité et leur origine. La ferme est tenue par un couple blanc mais les travailleurs sont principalement aborigènes et appartiennent à la la tribu voisine. Cette dernière s'accommode comme elle peut et s'adapte à la situation tout en se battant pour préserver son mode de vie. D'autres tribus sont évoquées, les « sauvages », ceux qui n'ont pas de rapports avec les Blancs et ont réussi à éviter jusqu'à présent la nouvelle civilisation qui s'installe. Chaque personnage, qu'il soit blanc ou aborigène, est traité d'une façon précise et ce petit monde prend vie sous la plume de l'auteur. Le personnage principal est l'enquêteur qui, appartenant aux deux cultures, est capable d'en comprendre les modes de pensée et de décrypter les tensions sous-jacentes à l'affaire. Un roman très agréable donc, qui nous plonge à la frontière du désert australien et nous donne envie de découvrir plus profondément la culture et l'histoire aborigènes.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 2 janvier dans Viviane voyage, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Viviane.

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